Le créneau Éco-construction s'organise

Publié le 09/05/2009 à 00:00

Le créneau Éco-construction s'organise

Publié le 09/05/2009 à 00:00

"Le marché dicte tout. Les produits écoresponsables sont de plus en plus demandés par les consommateurs", dit Yves Goudreau, président des créneaux d'excellence ACCORD du Bas-Saint-Laurent, dont le tout dernier, baptisé Éco-construction (bois et matériaux).

Représentant 5 250 emplois spécialisés, l'industrie du bois et des matériaux de construction du Bas-Saint-Laurent pèse lourd dans l'économie régionale. Pour plusieurs des 145 entreprises du secteur, l'avenir réside dans la création de produits "verts", que ce soit pour la construction ou pour la rénovation des bâtiments.

Des produits dont l'impact environnemental sera le moins négatif possible lors de leur production et qui maximiseront les retombées environnementales lors de leur installation, par exemple en diminuant la consommation d'énergie. Une approche appelée éco-construction.

Parmi ces produits, le panneau de particules Nu Green mis au point par Uniboard dans son usine de Sayabec, près de Mont-Joli.

Constitués à 100 % de fibres recyclées, ces panneaux n'utilisent que de la résine phénolique, qui élimine presque toute émission de formaldéhyde, ce qui ouvre davantage le marché américain à l'entreprise. Ces panneaux valent aux constructeurs qui les utilisent jusqu'à six points LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), une prestigieuse certification en matière de bâtiment durable.

"La décision de fabriquer ces panneaux résulte d'études de marché qui montrent la croissance constante de la conscience verte dans l'industrie de la construction, dit Lisa Plante, chef de produits dans cette entreprise ayant son siège social à Laval. Les ventes de ces panneaux ont augmenté de plus de 200 %, en 2008. Et chez Uniboard, l'innovation pro-environnementale, c'est aussi un moyen de garder des emplois et des chaînes de production ouvertes à Sayabec."

Un avenir vert pour Goscobec

Le constructeur de maisons usinées Goscobec, de Rivière-du-Loup, propose quant à lui, depuis 2008, une soixantaine  d'options écologiques aux acheteurs de maisons en fonction de leur budget et de leurs besoins.

"On peut ajouter divers éléments au modèle de base, qui vont des robinets à faible débit aux systèmes géothermiques. Des options qui vont de quelques centaines de dollars à quelques dizaines de milliers de dollars. Je constate une demande telle que la construction écologique représente l'avenir de l'entreprise", dit Bertin Rioux, pdg et propriétaire de l'entreprise.

Et chez Concep Mat, de Matane, on a mis au point des murs écologiques de 13 mètres de longueur, faits d'huile de soya et de plastique recyclé, pour la construction domicilaire.

Une industrie fragmentée

Secteur encore jeune, l'écoconstruction dans le Bas-Saint-Laurent est fragmentée. Les industriels se regroupent peu et les organismes susceptibles de faire de la recherche appliquée ne sont pas très actifs dans le domaine.

Le créneau ACCORD Éco-construction pourrait faciliter les choses. Si sa création a obtenu un accord de principe, sa forme finale reste à déterminer.

Des groupes de discussion qui rassemblent des entreprises et des organismes du milieu sont actuellement consultés pour définir une stratégie d'action.

Selon ce qui ressortira de ces consultations, le créneau pourrait mettre l'accent sur la publicisation des meilleures pratiques à l'étranger, la formation de la main-d'oeuvre, la mise en marché ou la recherche et développement.

"Rien n'est encore décidé, mais la beauté de la chose, c'est que le milieu exprimera lui-même ses besoins. De là dérivera la stratégie de ce créneau", signale Éric Bégin, directeur des opérations au centre de recherche Biopterre, qui organise ces groupes de discussion.

L'obtention du statut ACCORD est assortie d'un budget annuel d'au moins 300 000 $, dit M. Bégin. Le Bas-Saint-Laurent compte deux autres créneaux d'excellence : Biotechnologies et technologies marines, et Valorisation de la tourbe et technologies agroenvironnementales,

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