Rester au Témiscamingue par choix

Publié le 11/02/2011 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 21:27

Rester au Témiscamingue par choix

Publié le 11/02/2011 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 21:27

Isabelle Jacques, Armand Pinard et Patrick Gignac, de Pétrole Témis [Photo : Hugo Lacroix]

Comptable depuis 10 ans, Isabelle Jacques perd son emploi en septembre 2008... avec un bébé de trois semaines dans les bras. " Y a-t-il un avenir pour nous et pour notre famille au Témiscamingue ? " se demande-t-elle alors.

Son conjoint, Patrick Gignac, est mobile. Il est directeur de comptes à la Caisse populaire Desjardins de la Forêt enchantée, située à Ville-Marie. Il peut demander un transfert dans une autre succursale du réseau. " Nous pouvions facilement recommencer notre vie ailleurs au Québec. Et nous n'avions tous les deux que 36 ans ", dit-il.

Cependant, le couple caressait un vieux rêve : devenir entrepreneurs. Et ils aiment vivre au Témiscamingue, une des plus belles régions du Québec grâce au micro-climat qui adoucit les hivers, et où les paysages sont majestueux. " C'est l'endroit parfait pour la vie de famille. Ce matin, par exemple, je suis allée à la plage municipale avec mes enfants, et hier, nous faisions du bateau ", dit Mme Jacques.

Le couple décide alors de réfléchir et de profiter, en ce début d'année 2009, de la période d'assurance emploi d'Isabelle pour tâter le terrain des entreprises à acheter.

" Dès le départ, nous avons exclu du radar tout type d'entreprise qui exigerait beaucoup de connaissances techniques, par exemple la gestion d'un restaurant. Nous voulions être opérationnels rapidement ", dit Mme Jacques.

Trouver la perle rare

C'est en faisant un simple appel téléphonique qu'ils trouvent l'entreprise de leurs rêves.

Propriétaire des Pétroles Témis, un distributeur de produits pétroliers à Ville-Marie, Armand Pinard pensait à la retraite. L'appel tombe à point nommé.

" Nous avons étudié le mode d'exploitation et les finances de Pétroles Témis. Nous avons conclu que la distribution de produits pétroliers exige d'être bons gestionnaires et d'aimer le service à la clientèle. Nous possédons ces qualités ", dit Mme Jacques.

L'entreprise compte trois employés à temps plein et deux à temps partiel. Chacun connaît son rôle. En outre, l'entretien des deux camions de livraison est effectué par un mécanicien du coin.

Pour les nouveaux propriétaires, le défi consiste à bien connaître la clientèle, à gérer des horaires de travail ainsi que des contrats d'approvisionnement, et à être disponibles en cas d'imprévus.

" Par exemple, pendant les fêtes, un agriculteur avait mal planifié son approvisionnement en diesel. Même si l'entreprise était fermée nous avons tout de même fait la livraison. "

Un financement à trois partenaires

Au fil des années, le couple avait acheté des terrains et un immeuble qu'ils ont utilisés pour obtenir un prêt afin d'acheteur leur entreprise.

La transaction a nécessité la participation de Desjardins (évidemment !), de la Société de développement du Témiscamingue et du Fonds régional de solidarité FTQ Abitibi-Témiscamingue. Le défi a été de convaincre les trois institutions de s'engager en l'absence de points de repère pour la distribution de produits pétroliers. " Nos financiers étaient inquiets, car ils ne disposaient pas de données qui leur auraient permis de comparer Pétrole Témis aux autres entreprises du secteur ", raconte Patrick Gignac, qui a conservé son emploi chez Desjardins.

La solution : les futurs acheteurs ont visité d'autres entreprises comparables afin d'aider leur cause. " Nous avons ainsi fait la preuve de la rentabilité de l'entreprise ", raconte la jeune femme.

Un autre facteur a joué en faveur du couple : l'âge. Au moment de la transaction, Mme Jacques avait 35 ans, ce qui la rendait admissible à un programme destiné aux jeunes entrepreneurs souhaitant acheter une entreprise existante. " Les taux d'intérêt sont plus avantageux. Cela représente une bonne bouffée d'oxygène sur le plan financier ", dit-elle.

Le couple veut maintenant se construire une maison au bord du lac Témiscamingue, à quelques minutes en voiture du travail. " Avoir racheté Pétroles Témis nous fait vivre la vie dont nous avions rêvée, dans la région que nous avons choisie ", dit M. Gignac.

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