Ukraine: Justin Trudeau estime «qu'on peut de plus en plus parler de génocide»

Publié le 13/04/2022 à 08:47, mis à jour le 13/04/2022 à 12:58

Ukraine: Justin Trudeau estime «qu'on peut de plus en plus parler de génocide»

Publié le 13/04/2022 à 08:47, mis à jour le 13/04/2022 à 12:58

Le président russe Vladimir Poutine a appelé mercredi à développer de nouveaux débouchés pour les énergies fossiles produites par son pays. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 13 avril 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.  

12h30 | Laval — Justin Trudeau estime «qu’on peut de plus en plus parler de génocide» en Ukraine, bien qu’il laisse cette détermination aux instances internationales compétentes, mais cela ne justifie pas pour autant d’y envoyer des troupes de l’OTAN combattre l’armée russe.

Le premier ministre était de passage à Laval, mercredi, où il a discuté d’enjeux régionaux, notamment de logement et de transport en commun.

Interrogé à l’issue de sa rencontre avec le maire Stéphane Boyer, Justin Trudeau n’a pas voulu aller jusqu’à affirmer lui-même qu’il s’agit d’un génocide, mais il a tout de même évoqué « les atrocités que les Russes, que l’armée russe, que Poutine est en train de commettre en Ukraine », mentionnant notamment les attaques délibérées contre des civils et «l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre».

«C’est tout à fait inacceptable», a déclaré Justin Trudeau, mais pas au point d’envoyer des troupes de l’OTAN sur le terrain. «Il faut toujours faire attention de ne pas agrandir ce conflit, de ne pas voir plus de pays impliqués, plus de familles déchirées par cette violence», a-t-il déclaré.

Il n’y aura pas de point tournant, selon lui, parce que celui-ci a déjà été atteint lorsque Vladimir Poutine a décidé d’attaquer l’Ukraine jusqu’à sa capitale, Kyiv. Cette invasion illégale, en violation des principes de droit international et de la souveraineté ukrainienne, a d’ailleurs amené les pays occidentaux à imposer « des sanctions qui sont du jamais vu contre une économie majeure ».

Cependant, le premier ministre affirme que le Canada continuera d’envoyer de l’aide militaire, «incluant des armes qui sont en train d’être utilisées contre l’armée russe».

Il a aussi réaffirmé la volonté de son gouvernement de continuer d’apporter de l’aide humanitaire, d’accueillir des réfugiés ukrainiens et de défendre «les valeurs que défend la démocratie ukrainienne».

 

8h28 | Londres — Le Royaume-Uni a annoncé mercredi élargir, en coordination avec l'UE, la liste de personnes sanctionnées pour y intégrer 178 séparatistes prorusses, mais aussi de nouveaux oligarques et leurs proches, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

«Le gouvernement britannique sanctionne, en coordination avec l'UE, 178 personnes qui soutiennent les régions sécessionnistes illégales d'Ukraine», après «de nombreuses informations la semaine dernière selon lesquelles la Russie ciblait, de façon barbare, les civils dans ces régions», a annoncé l'exécutif.

Parmi les personnes sanctionnées figurent notamment Alexandre Anantchenko et Sergueï Kozlov, qualifiés par Londres de dirigeants «autoproclamés» des «républiques» séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk.

Au-delà des séparatistes, les sanctions visent aussi Maria Lavrova, la femme du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, et le député et riche homme d'affaires ukrainien Viktor Medvedtchouk, proche du président russe Vladimir Poutine et dont Kyiv a annoncé mardi l'arrestation.

La liste compte aussi Vaguit Alekperov, le patron du numéro deux du secteur pétrolier russe Loukoïl ou encore Vladimir Ievtouchenkov, qui détient le conglomérat Sistema.

L'exécutif précise que les nouvelles sanctions, notamment des gels d'avoirs et des interdictions de voyager, concernent 206 personnes en tout, dont les 178 séparatistes, mais aussi «six oligarques, de proches collaborateurs et employés, et 22 personnes supplémentaires par le biais de la procédure d'urgence».

«Suite aux attaques horribles à la roquette visant des civils dans l'est de l'Ukraine, nous sanctionnons aujourd'hui ceux qui soutiennent les régions sécessionnistes illégales et sont coupables d'atrocités contre le peuple ukrainien», a affirmé la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, citée dans le communiqué.

Londres annonce en outre son intention de déposer jeudi au Parlement un texte qui interdira l'importation de Russie «de produits sidérurgiques ainsi que l'exportation de technologies quantiques, de matériaux avancés et de produits de luxe».

Londres précise avoir sanctionné, depuis le début de la guerre en Ukraine, plus de 1 400 personnes et entreprises liées au régime du président russe Vladimir Poutine, dont plus de 100 oligarques ainsi que 400 établissements et leurs filiales, parmi lesquels 18 banques.

 

Si les sanctions perdurent, l'économie russe mettra des années à se reconstruire

8h23 | Moscou — Le président de la Cour des comptes de Russie a estimé mercredi que l'économie du pays mettrait des années à se reconstruire si les sanctions internationales imposées du fait de l'offensive en Ukraine restaient durablement en vigueur.

«Il faut séparer le court et le moyen terme. Si les sanctions restent au niveau actuel, il faudra environ deux ans de reconstruction, pas moins», a estimé, selon les agences russes, Alexeï Koudrine, un ex-ministre des Finances très respecté dans le pays.

«Puis, il faudra rebâtir durant de nombreuses années, car ce dont on parle c'est de remplacer toute une série de produits importés», a-t-il ajouté.

Il a jugé en outre que l'inflation serait comprise fin 2022 entre 17 et 20%.

Le président Vladimir Poutine n'a cessé de marteler que l'économie russe avait tenu le choc face aux sanctions occidentales et que, malgré les difficultés logistiques et financières qui en découlent, la Russie allait saisir l'occasion pour refonder son économie, qui repose largement sur les exportations d'hydrocarbures.

Son industrie automobile est par exemple actuellement paralysée, car le pays ne peut plus importer de pièces détachées.

L'État russe comme de nombreuses banques et entreprises sont coupés du système financier international.

«Un des grands risques, aujourd'hui, c'est l'affaissement de l'économie du fait des restrictions logistiques d'une part et d'autre part du manque de liquidités», a relevé devant la chambre haute du Parlement le vice-premier ministre, Andreï Beloussov.

Selon lui, les secteurs de l'industrie et du commerce ont connu une baisse d'activité de 11% du fait des sanctions imposées dans la foulée de l'offensive russe le 24 février.

Afin de soutenir l'économie, a-t-il déclaré, les dépenses du budget fédéral sont en hausse de 20% au premier trimestre 2022, par rapport à la même période de l'année précédente. 

La Russie n'a pas donné de prévision de croissance pour cette année, mais la Banque mondiale s'attend à une chute de 11,2% du PIB.

 

Sans gaz russe, l'économie allemande aborde une nouvelle ère

8h05 | Francfort — L’Allemagne industrielle aborde une nouvelle ère où elle devra se passer, à plus ou moins court terme, de gaz russe bon marché, un arrêt immédiat des importations la condamnant même à une sévère récession, ont prévenu mercredi les principaux instituts économiques du pays.

Un embargo sur le gaz russe fait l'objet d'âpres pourparlers entre les États membres de l'UE, Berlin étant l'un des principaux opposants à un arrêt immédiat des achats, estimant qu'il en va de la paix économique et sociale dans le pays.

Les conséquences d'un tel arrêt sont débattues parmi les économistes.

Apportant leur pierre à la discussion, les principaux instituts d'analyse (DIW, IFO, IfW, IWH et RWI) estiment que l'Allemagne plongerait dans la récession en 2023 en cas d'interruption immédiate des flux de gaz.

En 2023, le produit intérieur brut de la première économie européenne reculerait ainsi de 2,2%. La perte de PIB cumulée sur 2022 et 2023 s'élèverait à environ 220 milliards d'euros, ou 6,5% de la richesse annuelle, précisent-ils.

L'activité se contracterait notamment de 5% au deuxième trimestre de 2023, avant de repartir en fin d'année.

Mais un «autre revers à l'hiver 2023/2024 est également possible», préviennent les économistes.

 

Énergie chère

À moyen terme, l'économie allemande risque moins de souffrir «à cause de la crise temporaire du gaz» qu'en raison d'une énergie devenue «sensiblement plus chère», un renchérissement appelé à durer avec la transition vers d'autres sources d'approvisionnement.

Berlin, qui achetait avant la guerre plus de la moitié de son gaz auprès de la Russie, a déjà réduit cette part à 40%, multipliant les démarches pour trouver des alternatives et accélérant sa conversion aux renouvelables.

L'Allemagne n'envisage pas de pouvoir se passer de gaz russe avant mi-2024.

Le prix à payer pour cette transformation radicale du modèle énergétique sera élevé, «même après que la situation militaire et politique se sera à nouveau calmée», selon les instituts. 

Cela «signifie qu'il n'y aura pas d'avenir pour tous les modèles d'entreprises qui ont été rentables en Allemagne dans le passé», a prévenu Stefan Kooths, vice-président de l'institut IfW Kiel, appelant «la politique économique à en tenir compte»

Pour comprendre à quel point le défi s'annonce colossal, le géant de la chimie BASF a déclaré qu'il devrait cesser sa production en Allemagne si le gaz russe s'arrêtait subitement de couler dans les pipelines.

À long terme cependant, ces changements structurels ne vont «pas affaiblir l'économie européenne, mais plutôt la renforcer en misant sur d'autres sources d'énergie qui sont plus prometteuses pour l'avenir», parient les économistes. 

 

Réveil dans les entreprises

Plus globalement, l'économie allemande «traverse des eaux difficiles», et ce, au moment où la levée des restrictions liées à la pandémie laissait présager d'un coup de fouet à l'activité, note le rapport.

Les chaînes logistiques mondiales «sont toujours sous tension» alors que des restrictions sanitaires nouvelles frappent la Chine. De nombreux secteurs industriels ont du mal à s'approvisionner en composants et matières premières.

Les conséquences de la guerre en Ukraine amènent ces six instituts à tailler dans leur prévision de croissance pour 2022, désormais attendue à 2,7% — et 1,9% en cas de coupure du gaz russe — contre une estimation à 4,8% en octobre.

La guerre en Ukraine a aussi provoqué un réveil dans les entreprises allemandes qui comprennent désormais que la géopolitique est un autre enjeu clé, notamment dans leurs relations avec la Chine, premier partenaire économique de l'Allemagne.

À cet égard, le «découplage» économique croissant entre Washington et Pékin — séparation en deux marchés aux parois technologiques, juridiques et financières de plus en plus étanches — «jette un grain de sable supplémentaire dans les rouages de l'économie mondiale et rend également plus difficile l'activité d'exportation», a reconnu Stefan Kooths.

L'Allemagne, à la fois gros client et fournisseur de la Chine, pourrait pâtir de cette situation. Pour le moment ce sont «davantage les obstacles à la production qui freinent les exportations» vers l'Empire du Milieu, a nuancé M. Kooths.

 

OTAN: la Finlande prendra sa décision «d'ici quelques semaines»

7h32 | Stockholm — La Finlande prendra «d'ici quelques semaines» sa décision sur une possible candidature à l'OTAN en conséquence de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a affirmé mercredi la première ministre du pays nordique, Sanna Marin.

«Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines, pas quelques mois», a-t-elle affirmé lors d'une visite à son homologue suédoise Magdalena Andersson, alors que la Suède n'exclut pas elle non plus de rejoindre l'alliance militaire occidentale.

Sans dire ouvertement sa préférence, la dirigeante finlandaise a toutefois souligné les avantages d'être membre de l'alliance militaire, et pas seulement partenaire comme l'est actuellement la Finlande.

«Il n'y a pas d'autre façon d'avoir les garanties de sécurité que dans le cadre de la défense et la dissuasion communes telles que garanties par l'article 5 de l'OTAN». 

«La différence entre être partenaire et membre est très claire et cela restera le cas», a affirmé Mme Marin.

Le débat sur le choix d'adhérer ou non doit commencer mercredi au Parlement finlandais et l'exécutif avait déjà évoqué une décision d'ici le début de l'été. Un sommet de l'OTAN est prévu les 29 et 30 juin à Madrid.

En parallèle de la visite de Mme Marin en Suède, le gouvernement a remis ce mercredi au Parlement un «livre blanc» sur sa situation stratégique après l'invasion de l'Ukraine par Moscou, destiné à éclairer les discussions.

 

Poutine veut de nouveaux débouchés pour les hydrocarbures russes

7h09 | Moscou — Le président russe Vladimir Poutine a appelé mercredi à développer de nouveaux débouchés pour les énergies fossiles produites par son pays, au moment où les Européens envisagent d'élargir leurs sanctions contre les hydrocarbures de Moscou.

«Des opportunités, des options et des occasions alternatives s'ouvrent à nous. En ce qui concerne le pétrole, le gaz et le charbon russes, nous allons pouvoir augmenter leur consommation sur le marché intérieur (…) et accroître la livraison de ressources énergétiques aux autres régions du monde qui en ont vraiment besoin», a-t-il déclaré lors d'un discours consacré à l'Arctique russe.

«À cause des actions de pays inamicaux, des chaînes de transports et de logistique ont été perturbées (…) Cela crée bien entendu des difficultés pour nous, mais nous avons les ressources et les opportunités pour trouver rapidement des solutions alternatives», a-t-il affirmé.

M. Poutine n'a pas précisé à quels pays il pensait, mais la Chine, dont l'appétit en hydrocarbures ne cesse de grandir, est frontalière de la Russie.

Ces déclarations interviennent au moment où l'Union européenne envisage de renforcer ses sanctions contre les secteurs énergétiques russes en réaction à l'intervention militaire de Moscou et Ukraine.

Un embargo éventuel sur le gaz russe fait l'objet d'âpres discussions entre les États membres de l'UE, l'Allemagne étant l'un des principaux opposants à un arrêt immédiat de ces importations dont elle est très dépendante.

L'UE, les États-Unis et le Japon ont annoncé un embargo sur le charbon russe et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué qu'elle proposerait l'objectif d'une indépendance de l'UE envers les énergies fossiles russes d'ici à 2027.

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