La Russie sanctionne des sociétés énergétiques occidentales

Publié le 11/05/2022 à 08:37, mis à jour le 11/05/2022 à 15:00

La Russie sanctionne des sociétés énergétiques occidentales

Publié le 11/05/2022 à 08:37, mis à jour le 11/05/2022 à 15:00

Les opérations militaires ont été enrayées par la farouche résistance des Ukrainiens, si bien qu'hormis Kherson et la prise d'une partie de la région de Zaporijjia, les succès russes sur le terrain sont restés limités. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 11 mai 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.     

14h00 | Moscou — La Russie a imposé des sanctions contre plus de 30 sociétés de l’Union européenne, des États-Unis et de Singapour, en représailles contre les sanctions dont elle est frappée pour son offensive militaire contre l’Ukraine, selon un décret publié mercredi par le gouvernement.

La liste des sociétés sanctionnées comprend 31 compagnies, dont la plupart appartiennent à Gazprom Germania, la filiale allemande du géant gazier russe, que l’État allemand a placé sous son contrôle en raison de son importance stratégique. Gazprom a de son côté annoncé début avril son « retrait » de cette filiale, sans en dire davantage.

Les sanctions concernent également EuRoPol GAZ S. A., le propriétaire de la partie polonaise du gazoduc Yamal-Europe.

Les sanctions incluent une interdiction de transactions et de l’entrée dans les ports russes de navires liés aux sociétés concernées.

Les sanctions occidentales contre la Russie, sans précédent, vont du gel des réserves russes à un embargo sur des produits stratégiques, et des sanctions financières.

 

 

11h23 | Berlin — Le ministre allemand des Finances s'est déclaré mercredi «ouvert» à l'idée d'utiliser des capitaux de la Banque centrale russe gelés dans le cadre des sanctions occidentales pour aider à la reconstruction de l'Ukraine.

«Je suis ouvert à une discussion au niveau international concernant la confiscation de capitaux de la Banque centrale russe», a déclaré Christian Lindner lors d'une conférence de presse.

Il était interrogé sur l'opportunité d'utiliser les avoirs visés dans le cadre des sanctions contre la Russie pour aider à reconstruire l'Ukraine.

«Je peux me l'imaginer au point de vue politique, si cela est souhaité», a-t-il ajouté.

Concernant les biens gelés des personnes privées et des entreprises, la situation est plus compliquée, car les expropriations sont soumises «à des normes de droit dont nous ne pouvons pas ne pas tenir compte au niveau politique», a-t-il dit.

Le président du Conseil européen Charles Michel s'était prononcé la semaine dernière pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l'UE afin de les rendre «disponibles» pour la reconstruction de l'Ukraine.

«Personnellement, je suis absolument convaincu que c'est extrêmement important non seulement de geler les avoirs, mais aussi de rendre possible leur confiscation, afin de les rendre disponibles pour le pays qui se reconstruit», avait-il déclaré à l'agence de presse ukrainienne Interfax.

Le président américain Joe Biden a de son côté demandé au Congrès fin avril de lui donner la possibilité de confisquer les avoirs des oligarques russes bloqués aux États-Unis pour les utiliser au bénéfice de l'Ukraine. Le Canada est sur la même ligne.

Un avis a été demandé au service juridique du Conseil européen sur la faisabilité d'une telle mesure, car «il existe 27 systèmes juridiques dans l'UE et dans de nombreux États membres de l'UE, une décision par un tribunal est nécessaire», avait toutefois souligné M. Michel.

«C'est un processus difficile et long», a-t-il reconnu.

 

 

Russie: les réserves étrangères de la Banque centrale baissent

 

Russie: les réserves étrangères de la Banque centrale baissent

10h10 | Moscou — Les réserves en devises étrangères de la Banque centrale russe, qui atteignaient des records juste avant le début de l'offensive en Ukraine le 24 février, sont en train de baisser, selon les données publiées mercredi par cette institution.

Ces réserves — dont environ la moitié est gelée à l'étranger — ont baissé de 14 milliards de dollars américains en une semaine, s'établissant à 593,1 G$ US le 29 avril.

Les sanctions occidentales avaient porté un coup dur et inattendu à Moscou en bloquant la partie de ces réserves détenue à l'étranger, soit environ 300 G$ US, peu après le début du conflit en Ukraine. 

Ces réserves, un pilier de l'économie russe, avaient culminé à 643,2 G$ US le 18 février, avant de commencer à reculer.

Elles sont un instrument essentiel qui sert à soutenir le rouble et payer des créances internationales, deux points sur lesquels la Russie s'est retrouvée en difficulté du fait des sanctions occidentales. 

Pour l'instant, Moscou a trouvé des solutions dans ces deux domaines.

Face à l’effondrement du rouble dans les premières semaines après le début du conflit, les autorités ont ainsi demandé aux grandes entreprises exportatrices de convertir une grande partie de leurs devises étrangères en roubles, afin de soutenir la devise nationale. 

Mais si la baisse de l'argent étranger détenu par Moscou se poursuit à ce rythme, les autorités pourraient se retrouver en difficulté.

Lundi, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, dans une interview accordée au Financial Times, s'est dit en faveur de la saisie et de l'utilisation des milliards russes gelés à l'étranger pour reconstruire l'Ukraine.

 

Les transferts d'argent vers l'Ukraine vont bondir de plus de 20%

10h02 | Washington — Les transferts d'argent vers les pays à revenus faibles et intermédiaires devraient augmenter de 4,2% cette année et l'Ukraine, qui subit l'offensive russe, en sera la principale bénéficiaire avec un bond attendu de plus de 20%, selon un rapport de la Banque mondiale publié mercredi.

Au total, les migrants devraient envoyer 630 G$ US, précisent les auteurs du rapport. 

«Les flux d'envois de fonds vers de nombreux pays d'Asie centrale, dont la principale source est la Russie, chuteront probablement de façon spectaculaire», a prévenu l'institution de Washington qui publie deux fois par an ce rapport.

«Ces déclins, combinés à la hausse des prix des denrées alimentaires, des engrais et du pétrole, sont susceptibles d'accroître les risques pour la sécurité alimentaire et d'exacerber la pauvreté dans nombre de ces pays», ajoute-t-elle. 

«La crise ukrainienne a détourné l'attention (…) des autres régions en développement», note Dilip Ratha, auteur principal du rapport cité dans un communiqué. Mais il observe qu'il y a une prise de conscience du besoin de soutenir «les communautés» qui ont reçu un afflux «massif de migrants».

Il recommande «la création d'un mécanisme de financement» pour soutenir ces pays et régions concernées.

Comme dans les rapports précédents, la Banque mondiale épingle les coûts excessifs de ces transferts d'argent.

«À l'échelle mondiale, le coût moyen pour l'envoi de 200 $ US était de 6% au quatrième trimestre 2021, soit le double de l'objectif de 3%», selon la base de données de la Banque mondiale. 

L'institution souligne qu'il est moins cher d'envoyer de l'argent en Asie du Sud (4,3%). Les coûts les plus élevés sont a contrario pour les transferts à destination de l'Afrique subsaharienne (7,8%). 

Enfin, elle note que les coûts d'envoi d'argent vers l'Ukraine sont élevés: 7,1% depuis la République tchèque, 6,5% depuis l'Allemagne, 5,9% depuis la Pologne et 5,2% depuis les États-Unis. 

Les transferts d'argent sont souvent la principale ressource des familles des pays pauvres.

Mardi, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, avait plaidé pour la modernisation du système de paiement international lors d'une conférence en Suisse.

Elle avait alors déploré les coûts pour les transferts d'argent des migrants vers leur famille.

«Le coût moyen d'un transfert est de 6,3%. Ce qui signifie que quelque 45 G$ US par an sont détournés au profit d'intermédiaires» au lieu de bénéficier aux destinataires, dont «des millions de ménages à faible revenu», avait-elle souligné.

 

Kyiv: la baisse du transit de gaz via l'Ukraine causée par Moscou

8h11 | Kyiv — Le volume de gaz russe transitant par l'Ukraine vers l'Europe a baissé mercredi, ont indiqué Moscou et Kyiv, ce dernier mettant en cause la prise de contrôle par les Russes d'infrastructures gazières dans l'est du pays.

«Le transit a baissé aujourd'hui», a déclaré mercredi à l'AFP Ioury Vitrenko, patron de la société énergétique ukrainienne Naftogaz, sans donner plus de précisions.

C'est la première fois depuis le début de l'invasion russe, fin février, que le transit de gaz est perturbé de la sorte, a indiqué à l'AFP la conseillère de M. Vitrenko, Svitlana Zalichtchouk.

L'opérateur ukrainien des gazoducs OGTSOU a de son côté affirmé, dans un communiqué, que le groupe russe Gazprom avait fermé le robinet vers une branche ukrainienne du gazoduc après ses déclarations de la veille.

OGTSOU a averti mardi soir ne plus pouvoir assurer le transit habituel en raison de la présence des forces russes dans les installations de Sokhranivka et Novopskov, dans la région de Lougansk et par lesquelles transite un tiers du gaz russe destiné à l'Europe.

Il a dénoncé «des prélèvements illégaux» du «gaz destiné au transit», envoyé selon Kyiv vers des territoires occupés par la Russie dans l'est de l'Ukraine, sans donner de chiffres. L'opérateur ukrainien demande que le gaz russe soit orienté vers un autre point de passage, à Soudja, situé dans les territoires contrôlés par Kyiv. 

Gazprom a de son côté démenti mardi tout cas de «force majeure» et argué qu'il était impossible de dérouter les volumes pour des «raisons technologiques».

Il a confirmé à l'agence russe Tass que les volumes baisseraient ce jour à 72 millions de m3, mais indiqué que 95,8 millions de m3 avaient été livrés la veille.

Selon les chiffres publiés par OGTSOU mercredi matin, les volumes passant par Sokhranivka sont tombés à zéro et ceux de Soudja sont prévus en hausse, mais pas suffisamment pour compenser la baisse.

«C'est un jeu politique de leur côté», a estimé Mme Zalichtchouk: «Ils vont tenter de nous présenter comme irresponsables, mais c'est exactement le contraire. Ils ont occupé nos territoires, nous n'avons plus d'accès à nos infrastructures».

Interrogé sur cette baisse des livraisons, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a seulement affirmé que «la Russie a toujours honoré ses obligations contractuelles et va continuer de le faire».

Une porte-parole du ministère allemand de l'Économie a indiqué «suivre la situation de près» mais assuré que «la sécurité énergétique» de l'Allemagne continuait «d'être assurée».

L'Ukraine est une importante voie de transit pour le gaz russe consommé en Europe. Moscou comme Kyiv avaient jusqu'ici maintenu ce flot malgré l'assaut russe lancé le 24 février.

Les Européens travaillent à se défaire de leur dépendance énergétique à l'égard de la Russie depuis le lancement de cette offensive, afin de pouvoir sanctionner Moscou encore plus sévèrement.

 

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