Invasion de l'Ukraine: Kyiv reconnaît la mort de 9 000 soldats en six mois de conflit

Publié le 22/08/2022 à 08:46, mis à jour le 22/08/2022 à 10:09

Invasion de l'Ukraine: Kyiv reconnaît la mort de 9 000 soldats en six mois de conflit

Publié le 22/08/2022 à 08:46, mis à jour le 22/08/2022 à 10:09

Des rapports faisant état de tirs d’artillerie soutenus autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe ont mis en évidence les dangers d’une guerre qui franchira mercredi le cap des six mois. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 22 août 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici.      

Kyiv — L’Ukraine a reconnu lundi que près de 9 000 de ses soldats avaient été tués depuis le début de l'invasion russe, il y a six mois, tandis que l'UE envisage une mission «d'entraînement» de l'armée ukrainienne face à une «guerre qui dure».

S'exprimant devant un forum à Kyiv, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, le général Valery Zaloujny, a déclaré que des enfants ukrainiens avaient besoin d'une attention particulière, car leurs pères étaient partis sur le front et «se trouvaient probablement parmi près de 9 000 héros qui avaient été tués».

Il s'agit d'une des rarissimes déclarations de responsables ukrainiens au sujet de pertes militaires de Kyiv dans cette guerre, lancée le 24 février par Moscou et qui a mis l'Ukraine à feu et à sang.

La précédente estimation date de la mi-avril, lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait évoqué le chiffre de 3 000 militaires ukrainiens tués et environ 10 000 blessés depuis le début de l'offensive russe. 

Alors que de nombreux pays européens fournissent de l'équipement militaire à l'Ukraine, l'UE envisage d'organiser une mission «d'entraînement et d'assistance» à l'armée ukrainienne qui se déroulerait dans les pays voisins, a précisé lundi le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Josep Borrell.

La proposition sera discutée la semaine prochaine à Prague lors du Conseil des ministres de la Défense des pays membres de l'UE. 

 

«Une guerre qui dure»

«Une guerre qui dure et qui semble devoir durer nécessite un effort non seulement en termes de fourniture d'équipement, mais aussi d'entraînement et d'assistance à l'organisation de l'armée», a commenté M. Borrell lors d'une conférence de presse en Espagne.

«Nous sommes face à une guerre à grande échelle», «une guerre conventionnelle» avec «de moyens extraordinairement importants et des centaines de milliers de soldats», a-t-il expliqué. 

«Il ne s'agit pas d'une petite guerre», a insisté le haut représentant de l'UE, de nationalité espagnole. «Dix millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays, c'est comme si 20% des Espagnols avaient quitté l'Espagne».

«On est dans un moment où le front se stabilise. Même si l'armée russe continue de tenter des offensives (limitées), on voit un essoufflement ; Moscou est en position défensive sur une grande partie du front et une partie de son arrière en Ukraine», a déclaré à l'AFP Dimitri Minic, chercheur au Centre Russie/NEI de l'Institut français des relations internationales (IFRI). 

Deux avions de l'armée américaine vont survoler lundi plusieurs pays en Europe du Sud-Est, une nouvelle démonstration de force pour souligner «l'engagement» des États-Unis aux côtés des membres de l’OTAN sur fond de guerre en Ukraine, a annoncé pour sa part le commandement américain.

Lundi après-midi, les bombardiers du type B-52 Stratofortress basés au Royaume-Uni «effectueront des survols à basse altitude du sud-est de l'Europe», a expliqué l'armée dans un communiqué.

 

Voiture piégée à Moscou

Sur le terrain en Ukraine, le ministère de la Défense russe a affirmé lundi que ses troupes avaient tué jusqu'à 100 soldats ukrainiens dans trois différentes localités de la région de Donetsk, 30 dans la région de Zaporojie, ainsi que 50 dans la région de Mykolaïv, dans l'est de l'Ukraine.

Des dizaines de véhicules blindés ukrainiens y ont été détruits, ainsi que huit postes de commandement, un lanceur de système de missiles antiaériens Buk-M1 et six dépôts d'armes et de munitions pour roquettes et artillerie, selon le ministère.

Les services de sécurité russes (FSB) ont accusé lundi les «services spéciaux» ukrainiens d'avoir tué la fille d'un idéologue réputé proche du Kremlin, mort samedi soir dans l'explosion de sa voiture près de Moscou.

Selon un communiqué du FSB cité par les agences de presse russes, la voiture conduite par Daria Douguina a été piégée par une femme de nationalité ukrainienne née en 1979, arrivée en Russie en juillet avec sa fille mineure. Cette femme ukrainienne se serait ensuite enfuie en Estonie avec sa fille.

Journaliste et politologue née en 1992, Daria Douguina était la fille d'Alexandre Douguine, un idéologue et écrivain ultranationaliste promouvant une doctrine expansionniste et farouche partisan de l'offensive russe en Ukraine.

Mise en cause dès samedi par des médias russes estimant que la cible de l'attaque était en fait Alexandre Douguine, l'Ukraine avait démenti dimanche toute implication dans la mort de Douguina.

«L'Ukraine n'a certainement rien à voir avec l'explosion (de samedi), parce que nous ne sommes pas un État criminel», avait déclaré un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.

 

Une zone près de la centrale Zaporizhzhya à nouveau attaquée

Nikopol — Des bombardements russes de l’autre côté du fleuve depuis la principale centrale nucléaire d’Ukraine ont blessé quatre personnes lundi, a déclaré un responsable, quelques heures seulement après les derniers appels internationaux pour épargner la région des attaques afin d’éviter une catastrophe nucléaire.

La ville de Nikopol, située sur la rive opposée du Dniepr et à environ 10 kilomètres en aval de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya, a essuyé trois tirs de roquettes et d’obus de mortier pendant la nuit, touchant des maisons, une garderie, la gare routière et des magasins.

Le maire Oleksandr Saiuk a déclaré que quatre personnes avaient été blessées, dont deux hospitalisées.

Des rapports faisant état de tirs d’artillerie soutenus autour de la plus grande centrale nucléaire d’Europe ont mis en évidence les dangers d’une guerre qui franchira mercredi le cap des six mois.

Après que le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a de nouveau appelé à la prudence lors d’une visite en Ukraine la semaine dernière, le président américain Joe Biden a discuté de la question avec les dirigeants français, allemand et britannique dimanche.

Les quatre leaders ont souligné la nécessité d’éviter les opérations militaires dans la région pour prévenir la possibilité d’un incident nucléaire potentiellement dévastateur et ont demandé que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de l’ONU soit autorisée à visiter les installations dès que possible.

Mais rien ne semblait certain dans le contexte d’une guerre qui a semé la peur et le malaise bien au-delà des lignes de front dans l’est et le sud de l’Ukraine, ainsi que dans la péninsule de Crimée annexée par la Russie et jusqu’à Moscou, où samedi soir, l’explosion d’une voiture a tué la fille d’un idéologue politique russe influent souvent appelé «le cerveau de Poutine».

Lundi, les autorités russes cherchaient d’autres indices qui pourraient être à l’origine de sa mort, après que des informations préliminaires indiquaient que la commentatrice de télévision de 29 ans, Daria Dugina, avait été tuée par un explosif placé dans le véhicule utilitaire sport (VUS) qu’elle conduisait.

Un ancien député de l’opposition russe, Ilya Ponomarev, a déclaré qu’un groupe russe inconnu, l’Armée nationale républicaine, avait revendiqué l’attentat. L’Associated Press n’a pas pu vérifier l’existence du groupe. M. Ponomarev, qui a quitté la Russie après avoir voté contre son annexion de la Crimée en 2014, a fait cette déclaration à la télévision ukrainienne.

Les responsables ukrainiens ont nié toute implication.

En Crimée, l’inquiétude s’est encore accrue après une série d’incendies et d’explosions dans des installations russes au cours des deux dernières semaines. Le gouverneur de la ville de Sébastopol, Mikhail Razvozhaev, a ordonné la mise en place de panneaux indiquant l’emplacement des abris anti-bombes dans la ville, qui a longtemps semblé intouchable. 

La déclaration de lundi fait suite à une série d’incursions de drones à Sébastopol, qui abrite la flotte russe de la mer Noire. Un drone a explosé à l’emplacement du siège de la flotte le 31 juillet et un autre a été abattu la semaine dernière. Les autorités affirment également que les systèmes de défense aérienne ont détruit d’autres drones.

M. Razvozhaev a déclaré sur Telegram que la ville est bien protégée, mais «il vaut mieux savoir où se trouvent les abris».

Le président russe Vladimir Poutine n’a pas mentionné l’opération militaire russe en Ukraine lors d’un discours marquant le Jour du drapeau national lundi, mais a fait écho à certaines des justifications citées pour l’envoi de troupes.

«Nous sommes déterminés à poursuivre sur la scène internationale uniquement les politiques qui répondent aux intérêts fondamentaux de la patrie», a déclaré Poutine. Il soutient que la Russie a envoyé des troupes en Ukraine comme une mesure de protection efficace contre l’empiétement de l’Occident. 

«Le désir de vivre selon sa volonté, de choisir sa propre voie et de la suivre fait désormais partie du code génétique de notre peuple», a-t-il déclaré.

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