Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 75e jour

Publié le 09/05/2022 à 08:35, mis à jour le 09/05/2022 à 08:48

Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 75e jour

Publié le 09/05/2022 à 08:35, mis à jour le 09/05/2022 à 08:48

À Marioupol, port du sud-est quasi entièrement sous contrôle russe après deux mois et demi de calvaire, les militaires ukrainiens qui résistent toujours dans l'immense aciérie Azovstal ont exclu de se rendre. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 09 mai. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.    

Deux mois et demi après le début de la guerre en Ukraine, les forces russes poursuivent une offensive meurtrière dans l'est et le sud du pays, et le président russe Vladimir Poutine, célébrant la victoire de 1945 sur le nazisme, assure que son pays ne fait que se «défendre» contre une «menace inacceptable» à ses frontières.

Le président russe s'efforce de placer le conflit en Ukraine dans la droite ligne de 1945, qualifiant sans cesse l'adversaire de néonazi, pour justifier l'invasion et alimenter le patriotisme des Russes et leur soutien à ce conflit.

Voici un point de la situation à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

 

Le Sud

À Marioupol, port du sud-est quasi entièrement sous contrôle russe après deux mois et demi de calvaire, les militaires ukrainiens qui résistent toujours dans l'immense aciérie Azovstal ont exclu de se rendre. «Capituler n'est pas une option, car notre vie n'intéresse pas la Russie. Nous laisser en vie ne lui importe pas», a déclaré Ilya Samoïlenko, un officier du renseignement.

Les civils qui se trouvaient avec les combattants dans ce vaste complexe pilonné par les forces russes ont pu être tous évacués, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, citant le nombre de 300 personnes exfiltrées. Selon les dernières informations, «il n'y a plus de civils» dans l'aciérie, d'après l'ONU, qui n'est cependant pas «en mesure de le vérifier».

L'état-major ukrainien a fait état dimanche d'«opérations d'assaut russes» contre le site, avec «le soutien de l'artillerie et des tirs de chars».

 

L'Est

Soixante civils ont péri dans le bombardement russe d'une école dans l'est, a déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'un sommet du G7.

«Ils essayaient de trouver refuge dans le bâtiment d'une école ordinaire qui a été visée par une frappe aérienne russe», a-t-il dit.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «horrifié» par le bombardement.

Le conflit «a révélé les difficultés de la Russie à conduire des frappes de précision à grande échelle. La Russie a soumis les villes ukrainiennes à des bombardements intenses et indiscriminés avec peu ou pas de considération pour les pertes civiles», selon le ministère de la Défense britannique, pour qui les stocks russes de munitions guidées de précision «ont probablement diminué, contraignant à l'utilisation d'armes plus anciennes, moins fiables, moins précises, et plus facilement interceptables».

Sur le terrain lundi «des batailles très intenses se déroulaient autour de Roubijné et de Bilogorivka» dans la région de Lougansk, a indiqué le gouverneur Serguiï Gaïdaï. «De féroces batailles font rage à Bilogorivka. L'aviation, l'artillerie et les mortiers y sont actifs», a-t-il dit.

 

La Russie «se défend» en Ukraine, dit Poutine

Le président russe a proclamé lundi que son armée combattait en Ukraine pour défendre «la patrie» contre une «menace inacceptable», dans une allocution sur la place Rouge suivie de la traditionnelle parade militaire du 9 mai qui marque la victoire sur les nazis en 1945 et le sacrifice de millions de Soviétiques.

«Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières», a-t-il affirmé, accusant de nouveau l'Ukraine de néonazisme et qualifiant son offensive de «riposte préventive» et de «seule bonne décision».

Vladimir Poutine a aussi affirmé que le devoir de la Russie était de «faire tout pour que l'horreur d'une guerre globale ne se répète pas».

 

Zelensky promet la victoire

L'Ukraine ne laissera pas la Russie «s'approprier la victoire sur le nazisme» en 1945, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi.

«Le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire, la voie vers cette victoire est longue, mais nous n'avons pas de doutes sur notre victoire», a-t-il insisté. «Nous avons vaincu à l'époque, nous vaincrons maintenant».

 

Bilan humain

Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes ont parlé il y a plusieurs semaines de 20 000 morts. Et les enquêteurs ukrainiens affirment avoir identifié «plus de 8 000 cas» présumés de crimes de guerre.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 25 000 hommes, 199 avions et 1 130 chars depuis le début de l'invasion le 24 février.

Le Kremlin a récemment admis des «pertes importantes». Certaines sources occidentales évoquent jusqu'à 12 000 soldats russes tués.

Le président Zelensky a déclaré qu'environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens avaient été tués et quelque 10 000 blessés.

Aucune statistique indépendante n'est disponible.

 

Déplacés et réfugiés

Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), plus de 5,4 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays. Parmi eux, 90% de femmes et d'enfants, les hommes de 18 à 60 ans, susceptibles d'être mobilisés, n'ayant pas le droit de partir.

Plus de 7,7 millions d'Ukrainiens ont été déplacés à l'intérieur du pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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