Ukraine: Kyiv voit quelques «résultats positifs» dans les négociations

Publié le 07/03/2022 à 07:51, mis à jour le 07/03/2022 à 16:31

Ukraine: Kyiv voit quelques «résultats positifs» dans les négociations

Publié le 07/03/2022 à 07:51, mis à jour le 07/03/2022 à 16:31

L'Ukraine a refusé lundi les couloirs humanitaires vers la Russie et la Biélorussie posés par Moscou. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine en date du 3 mars. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.   

15h30 | «Certains résultats positifs » sur les couloirs humanitaires ont été enregistrés lundi dans de nouvelles négociations russo-ukrainiennes, selon Kyiv, mais l’armée russe continuait son offensive et ses bombardements, faisant notamment treize morts dans une frappe sur une boulangerie, selon les secours ukrainiens. 

Ces personnes ont été tuées dans un bombardement sur une boulangerie industrielle à Makariv, une localité située sur l’un des grands axes menant de l’ouest de l’Ukraine à Kyiv.

Au douzième jour de l’invasion déclenchée par Vladimir Poutine, l’armée russe poursuivait son avancée vers la capitale, qui s’attend à une attaque «dans les jours qui viennent», d’après le ministère ukrainien de l’Intérieur.

«Chaque maison, chaque rue, chaque poste de contrôle résistera jusqu’à la mort s’il le faut» a promis son maire et ex-champion de boxe Vitali Klitschko.

 

La situation humanitaire s’aggrave

La situation humanitaire s’aggrave aussi de jour en jour, avec plusieurs villes assiégées où les vivres commencent à manquer.

C’est dans ce contexte que les délégations russe et ukrainienne se sont retrouvées au Bélarus, à la frontière avec la Pologne, pour une troisième session de pourparlers consacrée aux couloirs humanitaires. 

À l’issue de ces discussions, les Ukrainiens ont évoqué « certains résultats positifs » sur les couloirs humanitaires pour permettre les évacuations. « On apportera une aide plus efficace aux personnes qui souffrent de l’agression de la Fédération de Russie », a déclaré Mykhaïlo Podoliak, un membre de la délégation ukrainienne.

Sur les questions clés, comme celles relatives à un cessez-le-feu, «des dialogues intensifs vont continuer », a-t-il ajouté. Sur ces points, il n’y a à ce jour « pas encore de résultats qui pourraient améliorer la situation», selon lui.

De son côté, le négociateur russe Vladimir Medinski a estimé que cette troisième session n’avait pas été « à la hauteur des attentes ».

Moscou avait annoncé lundi matin l’instauration de cessez-le-feu locaux et l’ouverture de couloirs pour permettre le départ de civils de plusieurs villes d’Ukraine — dont Kyiv et Kharkiv, la deuxième ville la plus importante, dans le nord-est — sous un feu nourri depuis plusieurs jours.

Mais l’Ukraine a refusé d’évacuer les civils vers la Russie — quatre des six couloirs proposés par les Russes allaient vers ce pays ou son voisin et allié bélarusse.

Dans un échange avec le président du Conseil européen, Charles Michel, Vladimir Poutine a accusé les « bataillons nationalistes ukrainiens d’entraver (les évacuations) en recourant aux violences et à diverses provocations ». 

Le président français Emmanuel Macron a pour sa part dénoncé «le cynisme moral et politique» exprimé dans cette proposition russe d’offrir des couloirs humanitaires aux Ukrainiens pour «les amener en Russie».

«Nous avons sur les sièges initiés par les forces armées russes une sinistre expérience», a de son côté déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, faisant allusion à ceux d’Alep en Syrie ou encore de Grozny en Tchétchénie.

 

Nouveaux combats

À Irpin, la dernière ville-verrou avant Kyiv en arrivant de l’ouest, 10 000 personnes ont défilé ces derniers jours sur une improbable planche de bois, à moitié enfoncée dans l’eau, pour fuir les bombardements. Le pont de béton, béant au-dessus de la rivière, a été détruit par les forces ukrainiennes pour empêcher le passage des blindés russes. 

Enfants, personnes âgées — certaines portées sur des tapis servant de brancard — et familles abandonnent poussettes, valises trop lourdes pour s’engouffrer dans les cars et les camionnettes.

«Je suis si heureuse d’avoir réussi à passer, ça va aller maintenant», dit Olga, 48 ans, qui a emprunté cet itinéraire avec ses deux chiens.

Odessa, sur les bords de la mer Noire, est aussi de plus en plus menacée. Des familles affolées ont confié de vieux parents malades, trop faibles pour fuir la cité portuaire, au monastère Archangelo Mikhailovsky, aux coupoles dorées et grises, a constaté l’AFP.

«Mais nous ne pourrons pas prendre tout le monde, hélas ! Ça devient trop difficile à gérer et nous arrivons à court d’argent», confie la responsable du monastère, Mère Serafim.

De nouveaux combats ont aussi eu lieu près de Soumy, dans le nord-est, « il y a des morts », a affirmé le chef de l’administration militaire de la région, Dmitri Jivitsky. 

 

Augmenter le coût pour la Russie

Les Ukrainiens continuent aussi à prendre massivement la route de l’exil. La guerre a déjà poussé plus de 1,7 million de personnes à se réfugier dans les pays voisins, selon l’ONU.

L’Europe peut s’attendre à recevoir cinq millions d’exilés si les bombardements des villes se poursuivent, a estimé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a à cet égard déploré que depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, il y ait eu 16 cas d’attaques d’établissements de soins en Ukraine.

Le ministre ukrainien de l’Éducation Sergiy Shkarlet a quant à lui affirmé que 211 écoles avaient été endommagées dans les bombardements. 

La Britannique J.K. Rowling, autrice de la célèbre saga de romans jeunesse Harry Potter, a pour sa part lancé un appel aux dons pour aider les enfants piégés dans des orphelinats, promettant d’apporter jusqu’à un million de livres sterling (1,2 million d’euros).

Près de 100 000 enfants en Ukraine, dont la moitié sont handicapés, vivent dans des institutions ou des internats et il est crucial de prendre des précautions avant de les évacuer vers un autre pays pour fuir l’invasion russe, a mis en garde lundi l’ONU.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, qualifiée d’« opération militaire spéciale » par Moscou, au moins 406 civils ont été tués et 801 blessés, selon le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU. Le HCR souligne cependant que ses bilans sont très inférieurs à la réalité, car ils n’incluent que des informations dûment confirmées. 

La diplomatie tente aussi de reprendre ses droits, avec une rencontre annoncée des ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, ukrainien Dmytro Kouleba et de leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu jeudi en Turquie. Kyiv n’a cependant pas encore confirmé sa participation. 

Mais les espoirs de succès sont minces, Vladimir Poutine continuant de poser comme condition préalable à tout dialogue l’acceptation par Kyiv de toutes les exigences de Moscou, notamment la démilitarisation de l’Ukraine et un statut neutre pour ce pays.

Le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre britannique Boris Johnson se sont de leur côté dits « déterminés à continuer d’augmenter le coût » infligé à la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine, selon un communiqué diffusé lundi par la Maison-Blanche après une vidéoconférence entre les quatre hommes.

L’Union européenne a par ailleurs déclenché lundi la procédure pour l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, déposées la semaine dernière, ce qui pourrait exacerber plus encore les tensions avec Moscou. 

Ces trois ex-républiques soviétiques s’estiment menacées par les prétentions territoriales de la Russie et revendiquent un ancrage à l’Ouest. Plusieurs États membres ont soutenu leur démarche, mais la procédure est longue et une adhésion à l’UE exige l’unanimité.

À la une

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

Il y a 59 minutes | Denis Lalonde

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.