Au moins onze civils ont été tués en Ukraine depuis 24 heures

Publié le 06/07/2022 à 08:06, mis à jour le 06/07/2022 à 08:47

Au moins onze civils ont été tués en Ukraine depuis 24 heures

Publié le 06/07/2022 à 08:06, mis à jour le 06/07/2022 à 08:47

7h49 | Paris — L’armée russe s'efforçait mercredi d'éliminer les dernières poches de résistance à Lougansk, et de pousser son avantage dans l'autre région du Donbass (est), Donetsk, face à des forces ukrainiennes arc-boutées autour de la ville de Sloviansk.

Voici un point de la situation au 133e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

 

Bataille acharnée dans l'est

Malgré la prise de la ville stratégique de Lyssytchansk le 3 juillet, «les Russes n'ont pas encore atteint les frontières administratives de la région de Lougansk. Les combats continuent dans deux villages», a affirmé le gouverneur ukrainien de cette région, Serguiï Gaïdaï.

Ils ont tenté en vain mardi de progresser en «coupant l'autoroute Lyssytchansk-Bakhmout en passant par Bilogorivka», selon lui.

Dans la région de Donetsk, «l'ennemi ne parvient pas à encercler Sloviansk parce qu'il ne peut pas lancer d'offensive à travers Barvinkovo», à une quarantaine de kilomètres à l'ouest, a déclaré le maire de la ville Vadim Liakh.

L'évacuation générale ordonnée par les autorités des 100 000 habitants se poursuit, a-t-il indiqué, faisant état de 23 000 encore sur place.

Au total, cinq personnes ont été tuées dans la région mardi par les bombardements russes, selon le gouverneur, Pavlo Kirilenko.

«La Russie continue probablement à consolider son contrôle de Lyssytchansk et de la région de Lougansk», résume le ministère britannique de la Défense.

«Au cours de la semaine écoulée, les forces russes ont probablement avancé de 5 km sur la route principale E40 à partir d'Izioum (plus au nord, NDLR) en rencontrant une résistance ukrainienne extrêmement déterminée», estime-t-il.

Des forces russes «se trouvent probablement maintenant à environ 16 km au nord de Sloviansk», indique-t-il, soulignant que «la bataille de Sloviansk pourrait devenir le prochain affrontement clé pour le contrôle du Donbass».

Fin mars, un mois après le début de l'invasion, la Russie a annoncé qu'elle concentrerait désormais ses efforts sur le bassin du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.

«Les forces russes ont poursuivi leurs opérations offensives au nord-ouest et à l'est de Sloviansk et tentent d'avancer vers l'ouest à partir de la zone de Lyssytchansk en direction de Siversk», précise de son côté l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Elles «essayent probablement d'accéder à des routes de villages au sud-est de Bakhmout pour marcher sur la ville à partir du sud», explique l'ISW, faisant état d'une «contre-attaque ukrainienne limitée au sud-ouest de la ville de Donetsk».

 

Attrition sur le front sud

Dans la région de Mykolaïv, cible fréquente de bombardements russes pour empêcher les velléités ukrainiennes de contre-attaque vers celle de Kherson, occupée depuis les premiers jours de la guerre, deux personnes ont été tuées dans des pilonnages de villages, selon le gouverneur Vitaly Kim.

 

Statu quo dans le nord-est

Dans le nord de la région de Kharkiv, deuxième ville du pays, «les forces russes ont poursuivi leurs assauts limités et infructueux», selon l'ISW.

 

Crimes de guerre impunis?

Visée par de nombreuses accusations de crimes de guerre, sur lesquelles enquête notamment la Cour pénale internationale (CPI), la Russie est à l'abri de toute sanction en raison de son statut de puissance nucléaire, a affirmé son ex-président, Dmitri Medvedev.

«L'idée même de châtier un pays qui a le plus grand arsenal nucléaire au monde est absurde en soi. Et cela crée potentiellement une menace pour l'existence de l'humanité», a écrit mercredi sur son compte Telegram M. Medvedev, vice-président du puissant Conseil de sécurité russe.

 

Dizaines de milliers de morts

Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), tombée en mai au terme d'un terrible siège, les autorités ukrainiennes évoquent quelque 20 000 morts.

Sur le plan militaire, des sources de sécurité occidentales évoquent désormais de 15 000 à 20 000 soldats russes tués. Les forces ukrainiennes perdent chaque jour une centaine de soldats, selon Kyiv.

Aucune statistique indépendante n'est disponible.

 

Ukrainiens déplacés ou réfugiés

Plus de six millions d'Ukrainiens sont déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). 

Ils s'ajoutent aux quelque 5,5 millions d'Ukrainiens enregistrés comme réfugiés dans d'autres États européens depuis le début de l'invasion le 24 février.

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