Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Publié le 06/05/2022 à 09:03, mis à jour le 06/05/2022 à 14:26

Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Publié le 06/05/2022 à 09:03, mis à jour le 06/05/2022 à 14:26

Le New York Times a écrit que les renseignements fournis par Washington à Kyiv avaient permis de cibler plusieurs généraux russes. Des informations démenties jeudi par le Pentagone. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 06 mai. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.    

14h30| La Russie « pour toujours » dans le sud de l’Ukraine

La Russie restera « pour toujours » dans le sud de l’Ukraine, a affirmé vendredi un haut responsable parlementaire russe, Andreï Tourtchak, au cours d’une visite à Kherson, une importante ville ukrainienne dont Moscou revendique le contrôle total depuis mars.

Severodonetsk, l’une des localités d’importance du Donbass encore contrôlées par les Ukrainiens, est de son côté « quasiment encerclée » par les forces russes et les séparatistes, a déclaré vendredi son maire.

Marioupol « complètement détruite », selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé vendredi que la ville de Marioupol était « complètement détruite » et qu’il ne restait rien à prendre pour la Russie à part son aciérie Azovstal. 

Volodymyr Zelensky était interrogé, au cours d’une intervention par visioconférence organisée par le cercle de réflexion Chatham House à Londres, sur ce que signifierait la chute de ce port stratégique à la pointe sud du Donbass, où seule persiste une poche de résistance dans ce complexe sidérurgique.

Le Conseil de sécurité soutient Guterres

Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé vendredi à l’unanimité une déclaration apportant un « ferme soutien » au secrétaire général des Nations unies « dans la recherche d’une solution pacifique » à la guerre livrée par la Russie à l’Ukraine, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Rédigée par la Norvège et le Mexique et obtenue par l’AFP, la déclaration ne va pas jusqu’à soutenir une médiation d’Antonio Guterres comme le prévoyait une première version du texte négocié depuis jeudi. La déclaration adoptée représente la première manifestation d’unité du Conseil de sécurité depuis le début, le 24 février, de l’invasion.

Échange de prisonniers: 41 personnes libérées

Quarante-et-une personnes, dont onze femmes, ont été libérées dans le cadre d’un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé vendredi la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

Elle n’a pas révélé le nombre des Russes remis à leur pays.

Visioconférence du G7 avec Zelensky

Les dirigeants des grandes puissances du G7 vont avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle participera aussi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé vendredi une porte-parole du chancelier allemand dont le pays assure la présidence du G7 cette année.

Tirs pendant l’évacuation d’Azovstal, selon Kiev

Le régiment Azov, qui défend l’immense aciérie Azovstal où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens de la ville assiégée de Marioupol (sud-est), a accusé vendredi les forces russes d’avoir visé une de ses voitures participant à l’opération d’évacuation de civils, tuant un soldat et faisant six blessés.

L’armée russe avait annoncé mercredi soir qu’elle respecterait un cessez-le-feu unilatéral pendant trois jours, de jeudi à samedi, pour permettre l’évacuation des civils, mais les informations quant à la situation sur place restent contradictoires.

« Près de 500 civils » au total ont pu être évacués ces derniers jours, selon Kiev, et ces opérations devaient se poursuivre vendredi.

La Hongrie freine le projet européen d’embargo

La Hongrie bloque le projet d’embargo européen sur le pétrole russe et de difficiles négociations se poursuivront entre les 27 pays membres de l’UE pour trouver un accord pendant le week-end, ont dit à l’AFP vendredi plusieurs sources diplomatiques.

« Si aucun accord n’est trouvé ce week-end, je devrai convoquer une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE la semaine prochaine, après la journée de l’Europe », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

L’Afrique face à une crise « sans précédent »

L’Afrique fait face à une crise « sans précédent » provoquée par l’invasion russe en Ukraine notamment avec la flambée des prix des denrées alimentaires et du carburant, ont averti vendredi deux responsables du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).

8h56 | Zaporijjia — Un nouveau convoi de l'ONU est attendu vendredi pour évacuer les derniers civils retranchés dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol, dernière poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d'une trêve des combats.

Malgré cette incertitude, le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé jeudi que ce nouveau convoi se dirigeait vers la ville martyre, devenue un des symboles de l'invasion russe débutée le 24 février.

«À l'heure où nous parlons, un convoi est en route pour arriver à Azovstal d'ici demain matin avec l'espoir de récupérer les civils restants dans ce sombre enfer, qu'ils habitent depuis tant de semaines et de mois, et de les ramener en sécurité», a déclaré M. Griffiths à Varsovie.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé y être associé, «en coordination avec l'ONU et les belligérants». «Le CICR insiste sur le fait qu'aucun détail ne peut être communiqué jusqu'à ce que la situation le permette, afin de ne pas compromettre gravement l'opération», a-t-il ajouté.

Au cours des derniers jours, «près de 500 civils» au total ont pu être évacués de la ville, selon Kyiv.

«Nous avons réussi à évacuer presque 500 civils», a indiqué vendredi le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. «Aujourd'hui nous nous concentrons sur Azovstal», a précisé de son côté à l'AFP la vice-première ministre Iryna Verechtchouk.

Les informations sur la situation dans l'aciérie de Marioupol, où vivent retranchés dans d'immenses galeries souterraines civils et combattants, restaient néanmoins contradictoires.

Vendredi matin, le ministère ukrainien de la Défense a assuré que les forces russes poursuivaient leur offensive sur Azovstal. 

Les forces russes ont, «dans certaines zones, avec le soutien de l'aviation, repris les opérations visant à prendre le contrôle de l'usine» et «le blocus des unités de défense (ukrainiennes) continue», a indiqué le ministère dans un communiqué.

Le régiment Azov, qui participe à la défense de l'aciérie, a accusé vendredi les forces russes d'avoir visé une de ses voitures participant à l'opération d'évacuation de civils, tuant un soldat.

«Durant le cessez-le-feu sur le territoire de l'usine Azovstal, une voiture a été visée par les Russes avec un missile guidé antichar. Cette voiture se dirigeait vers des civils pour les évacuer de l'usine», a affirmé le régiment sur la messagerie Telegram. «Un combattant a été tué et six blessés». 

 

«Évacuation des civils»

Le président russe Vladimir Poutine a de son côté affirmé jeudi soir que «l'armée russe était toujours prête à assurer l'évacuation des civils» d'Azovstal, qui pourraient être encore au nombre de 200, piégés avec les combattants ukrainiens dans ce complexe.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a quant à lui assuré que l'armée russe respectait le cessez-le-feu autour de l'usine, et que des couloirs humanitaires autour d'Azovstal «fonctionnaient».

Ce que les combattants ukrainiens sur place ont démenti. Le commandant-adjoint du régiment Azov, qui défend ces installations, Sviatoslav Palamar, a assuré dans une vidéo que des «combats sanglants» se déroulaient à l'intérieur même du site et que les Russes «ne tenaient pas leur promesse» de trêve.

Sur son compte Telegram, Andriï Biletsky, fondateur du régiment Azov dont des membres participent à la défense de l'aciérie, a écrit vendredi matin: «À Azovstal, chaque seconde compte. Des combats sont en cours en ce moment, les bombardements ne s’arrêtent pas. Chaque minute d’attente, c’est la vie des civils, militaires, blessés. Il faut les sauver avec l’aide du monde entier».

La prise totale de Marioupol, une cité portuaire de près de 500 000 habitants avant-guerre dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes, serait une victoire importante pour la Russie à l'approche du 9 mai, jour où elle célèbre avec un grand défilé militaire sur la Place Rouge sa victoire sur l'Allemagne nazie en 1945.

Les Ukrainiens ont indiqué ces derniers jours qu'ils soupçonnaient Moscou de vouloir organiser un défilé militaire à Marioupol le 9 mai.

Mais le Kremlin a indiqué vendredi qu'aucune célébration de ce genre n'était prévue à Marioupol. «Cette année, bien entendu, c'est impossible pour des raisons évidentes. Mais l'heure viendra où une grande célébration aura lieu là-bas», a déclaré le porte-parole de la présidence russe.  

 

«Dénazifier»

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, Moscou n'a pu revendiquer le contrôle total que d'une ville d'importance, celle de Kherson, dans le sud.

Dmitri Peskov a reconnu jeudi que le soutien occidental avait freiné l'«opération militaire spéciale» russe déclenchée le 24 février.

«Les États-Unis, le Royaume-Uni, l'OTAN dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (…), ces actions ne permettent pas d'achever rapidement» l'offensive, a-t-il lâché.

Le New York Times a écrit que les renseignements fournis par Washington à Kyiv avaient permis de cibler plusieurs généraux russes. Des informations démenties jeudi par le Pentagone.

Ces actions «ne sont toutefois pas en mesure d'empêcher» la Russie d'atteindre ses «objectifs» en Ukraine, a ajouté M. Peskov, après dix semaines d'une opération militaire qui a fait des milliers de morts, poussé à l'exil plus de cinq millions d'Ukrainiens. La Russie soutient que l'un des objectifs initiaux était de «dénazifier» le pays.

L'Allemagne a par ailleurs indiqué qu'elle allait fournir sept obusiers blindés à l'Ukraine, des Panzerhaubitze 2000. 

 

Confiscation

Sur le front diplomatique, le président du Conseil européen Charles Michel s'est prononcé jeudi pour une confiscation des avoirs russes gelés dans l'UE dans le cadre des sanctions contre la Russie, afin d'aider à reconstruire l'Ukraine.

Mais la Hongrie bloquait toujours vendredi le projet d'embargo européen sur le pétrole russe et de difficiles négociations étaient en cours entre les 27 pays membres pour trouver un accord pendant le week-end, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources diplomatiques.

Plus de six milliards d'euros «pour aider l'Ukraine et tous ceux qui (la) soutiennent» ont parallèlement été collectés au cours d'une conférence internationale des donateurs à Varsovie, a annoncé jeudi le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki.

Par ailleurs, l'Allemagne a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 vont tenir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle participera le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

«Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la deuxième guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort en Europe», a déclaré une porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, estimant qu'avec l'actuelle guerre en Ukraine «la cohésion du G7 est plus importante que jamais».

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