Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Publié le 04/05/2022 à 09:20, mis à jour le 04/05/2022 à 12:37

Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Publié le 04/05/2022 à 09:20, mis à jour le 04/05/2022 à 12:37

Selon les renseignements ukrainiens, la Russie prépare un défilé militaire à Marioupol pour le 9 mai. (Photo: Getty Images)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l'invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 04 mai. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c'est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.  

12h00| «Violents combats» à Azovstal

 De «violents combats» sont en cours sur le site d’Azovstal à Marioupol, a affirmé mercredi le maire Vadim Boïtchenko, quelques instants après que Moscou a assuré ne pas mener d’assaut sur cette immense usine où sont retranchés des combattants ukrainiens.

Selon lui, «l’artillerie lourde, les chars (et) l’aviation» sont à l’œuvre dans cette offensive russe, ainsi que « des navires qui se sont approchés » des côtes, ajoutant que le contact avait été perdu avec les combattants ukrainiens.

Vadim Boïtchenko a une nouvelle fois assuré qu’il y avait «des civils, des centaines là-bas», mais aussi «des enfants qui attendent d’être secourus». «Il y en a plus de 30», a-t-il affirmé.

 

20 nouveaux corps de civils près de Kyiv

Vingt nouveaux corps de civils ont été découverts au cours des dernières 24 heures dans la région de Kyiv, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a annoncé mercredi la police ukrainienne, portant à 1 235 le nombre de corps de civils retrouvés à ce stade.

 

 

La Russie prépare un défilé militaire à Marioupol (Kyiv)

La Russie prépare un défilé militaire dans le port longtemps assiégé de Marioupol pour le 9 mai, jour où Moscou célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie, ont affirmé mercredi les renseignements ukrainiens.

 

 

Pétrole : Bruxelles propose un embargo progressif…

La Commission européenne a proposé un embargo progressif de l’UE sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie, en représailles à la guerre en Ukraine, a déclaré mercredi sa présidente, Ursula von der Leyen.

La Hongrie a rejeté mercredi la proposition de la Commission «dans sa forme actuelle», jugeant qu’une telle mesure «détruirait complètement la sécurité énergétique» du pays. 

Et le ministre allemand de l’Économie a souligné que l’Allemagne pourrait connaître des «perturbations» dans son approvisionnement.

De son côté, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba a affirmé que les pays membres de l’UE qui refuseraient de mettre en place un embargo sur le pétrole russe seront «complices» de crimes de guerre.

 

exclure la principale banque russe de Swift

Bruxelles propose d’exclure trois banques russes supplémentaires, dont Sberbank, le plus gros établissement du pays, du système financier international Swift, dans le cadre du sixième paquet de sanctions, a annoncé mercredi Ursula von der Leyen.

Bruxelles propose par ailleurs de sanctionner le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, qui a multiplié les sermons soutenant l’intervention militaire en Ukraine.

 

L’UE va accroître son soutien militaire à la Moldavie

Depuis Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen, Charles Michel a annoncé mercredi que les Européens prévoyaient « cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées ».

Une annonce faite quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie, et après des propos fin avril d’un général russe, Roustam Minnekaïev, selon lequel la prise du sud de l’Ukraine permettrait aux Russes d’avoir un accès direct à cette région.

 

Londres annonce de nouvelles sanctions

Le Royaume-Uni a annoncé mercredi interdire la fourniture à la Russie de services tels que la comptabilité, le conseil ou la communication, en représailles à l’invasion de l’Ukraine.

Cette nouvelle salve comprend également des sanctions — gels d’avoirs et interdiction d’entrée sur le territoire — notamment contre des correspondants de guerre russes embarqués avec les forces du Kremlin.

 

OTAN : la Finlande souhaite une adhésion rapide

La Finlande espère une ratification «la plus rapide possible» par les 30 membres de l’OTAN, en cas de candidature seule ou avec la Suède pour rejoindre l’alliance atlantique, a affirmé mercredi sa première ministre Sanna Marin.

Helsinki mène aussi des discussions avec les principaux pays de l’alliance pour obtenir des garanties de protection durant la période d’adhésion qui peut durer plusieurs mois, a-t-elle ajouté, citant les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.

 

Viol de l’espace aérien finlandais

Un hélicoptère de l’armée russe a violé l’espace aérien de la Finlande mercredi matin, a annoncé le ministère de la Défense, au moment où Helsinki prépare une très probable candidature à l’OTAN.

 

8h47 | Kyiv — La Commission européenne a proposé mercredi un embargo progressif de l'UE sur le pétrole et les produits pétroliers russes, dans le cadre d'un nouveau paquet de sanctions contre Moscou, au moment où l'armée russe frappait des sites jusque dans l'extrême ouest du pays.

L'Union européenne a aussi annoncé qu'elle allait «considérablement accroître» son soutien militaire à la Moldavie, face aux craintes de voir le conflit s'étendre à cette petite ex-république soviétique de 2,5 millions d'habitants, enclavée entre l'Ukraine et la Roumanie.

«Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année», a déclaré mercredi à Strasbourg la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.

Cet embargo doit être mis en place de manière à permettre d'autres voies d'approvisionnement, a-t-elle précisé, alors que le pétrole russe représente environ un quart des importations d'or noir de l'UE.

Selon plusieurs responsables européens, le projet de la Commission prévoit une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc «Droujba», qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023. 

La Hongrie a cependant dit mercredi regretter l'absence de «garantie» pour sa sécurité énergétique. Et le ministre allemand de l'Économie a souligné que l'Allemagne pourrait connaître des «perturbations» dans son approvisionnement. 

Pour ce sixième paquet de sanctions contre la Russie, Bruxelles propose également d'exclure trois banques russes supplémentaires — dont Sberbank, de loin le plus gros établissement du pays — du système financier international Swift.

 

Exercice militaire biélorusse

La Commission préconise aussi de sanctionner le chef de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, qui a multiplié les sermons soutenant l'intervention militaire en Ukraine.

Depuis Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen Charles Michel a de son côté annoncé que les Européens prévoyaient «cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées».

Une annonce faite quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie, et après des propos fin avril d'un général russe, Roustam Minnekaïev, selon lequel la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région.

Sur le terrain en Ukraine, les forces russes continuaient de bombarder l'est, mais tiraient aussi des missiles sur de nombreuses cibles à travers le pays, jusqu'à Lviv près de la frontière polonaise, dans l'ouest, et la région montagneuse de Transcarpatie proche de la Hongrie, jusque-là préservée de la guerre. 

L'armée russe poursuit son offensive dans l'est afin de «s'assurer le contrôle total des régions de Donetsk et Lougansk et de maintenir un couloir terrestre vers la Crimée occupée», a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne mercredi matin sur Facebook.

«Afin de détruire les infrastructures de transport de l'Ukraine, l'ennemi a tiré des missiles sur des installations dans les régions de Dnipropetrovsk, Kirovograd, Lviv, Vinnytsia, Kyiv, de la Transcarpatie, d'Odessa et de Donetsk», détaille le communiqué.

La Biélorussie, pays allié de la Russie et frontalier de l'Ukraine, a lancé de son côté mercredi un exercice militaire «surprise», censé tester les capacités de réaction de son armée, selon son ministère de la Défense.

 

Assaut démenti

Le Kremlin a par ailleurs démenti mercredi que ses forces avaient lancé un assaut contre l'aciérie d'Azovstal, dernier site contrôlé par les forces ukrainiennes dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine.

«L'ordre a été donné (le 21 avril) publiquement par le commandant en chef (Vladimir Poutine) d'annuler tout assaut. Il n'y a pas d'assaut,» a affirmé mercredi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ajoutant que les forces russes n'intervenaient que pour «enrayer très rapidement les tentatives» de combattants ukrainiens de rejoindre des «positions de tir».

Le président russe avait alors jugé qu'un assaut d'Azovstal serait trop coûteux en vies de soldats russes, ordonnant à la place d'assiéger la zone, «de sorte que pas une mouche ne passe». 

Mardi, Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment ukrainien Azov, avait cependant affirmé dans une vidéo que les Russes avaient lancé «un puissant assaut sur le territoire d'Azovstal», avec l'appui de «véhicules blindés, de chars, avec des tentatives de débarquement de troupes, avec l'aide de bateaux et d'un grand nombre d'éléments d'infanterie».

 

Défilé militaire à Marioupol?

Selon les renseignements ukrainiens, la Russie prépare un défilé militaire à Marioupol pour le 9 mai, jour où Moscou célèbre en grande pompe la victoire sur l'Allemagne nazie. 

«Les avenues principales de la ville sont nettoyées en urgence, les débris et les corps des morts enlevés, tout comme les munitions qui n'ont pas explosé», ont-ils affirmé.

L'ONU a, de son côté, annoncé mardi avoir réussi à évacuer plus d'une centaine de civils depuis le site d'Azovstal, où des dizaines d'autres sont toujours retranchés avec des combattants ukrainiens dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale, sans nourriture ni médicaments.

Ceux qui ont enfin pu être évacués ont commencé à raconter l'enfer dans lequel ils étaient plongés pendant des semaines.

«Nous sommes tellement reconnaissants à tous ceux qui nous ont aidés. Il y a eu un moment où nous avions perdu espoir, nous pensions que tout le monde nous avait oubliés», a déclaré l'une des évacuées, Anna Zaïtseva, avec dans les bras son bébé de six mois, Sviatoslav.

 

«Mercenaires israéliens»

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé mardi pour «davantage de pauses humanitaires» sur le modèle de celle organisée avec Kyiv et Moscou, et qui a permis l'évacuation des civils d'Azovstal, sans préciser leurs lieux possibles.

Et dans un appel téléphonique de plus de deux heures mardi midi avec Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron lui a demandé de «permettre la poursuite (de ces) évacuations». 

Le dirigeant russe a de son côté réclamé des alliés occidentaux de l'Ukraine qu'ils cessent leurs livraisons d'armes à Kyiv. Le même jour, le premier ministre Boris Johnson a annoncé une aide militaire supplémentaire de 355 millions d'euros en faveur de l'Ukraine.

Sur le front diplomatique, la Russie boycottera mercredi — un geste rare — une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU avec le Comité politique et de sécurité (COPS) de l'Union européenne, illustrant une nouvelle dégradation des relations entre Moscou et ses partenaires aux Nations unies, selon des diplomates.

La Russie a par ailleurs interdit mercredi l'accès à son territoire à plus de soixante responsables japonais, dont le premier ministre Fumio Kishida, en représailles aux sanctions prises par le Japon.

Moscou a aussi affirmé que des «mercenaires israéliens» combattaient en Ukraine aux côtés du régiment Azov que Moscou qualifie de «nazi», alimentant la polémique suscitée par une sortie du chef de sa diplomatie Sergueï Lavrov sur le prétendu «sang juif» d'Hitler.

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