Crise de la dette: l'horizon s'éclaircit pour la Grèce

Publié le 28/09/2011 à 08:58, mis à jour le 16/10/2013 à 19:57

Crise de la dette: l'horizon s'éclaircit pour la Grèce

Publié le 28/09/2011 à 08:58, mis à jour le 16/10/2013 à 19:57

Par AFP

Photo : Bloomberg

Les bailleurs de fonds de la Grèce ont décidé de revenir jeudi dans le pays, ouvrant la voie au versement de prêts dont Athènes a absolument besoin pour éviter la faillite, alors que l'Europe étoffe sa palette d'outils contre la crise de la dette.

"J'ai le plaisir d'annoncer que la troïka a décidé de reprendre la mission en Grèce", a annoncé mercredi le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, ajoutant que cette décision "faisait suite aux récentes annonces des autorités grecques pour réduire le déficit du pays.

Le retour est prévu "demain" jeudi, a-t-il précisé.

Les chefs de mission de la troïka (rassemblant l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international) avaient quitté le pays début septembre de manière impromptue car ils étaient mécontents du manque de progrès du gouvernement dans les efforts promis.

Leur retour signifie qu'ils sont à présent plus ou moins satisfaits des mesures correctives annoncées depuis par Athènes. Du feu vert de la troïka dépend le versement d'une nouvelle tranche d'aide de 8 milliards d'euros, tirée du premier plan de sauvetage du pays mis en place au printemps 2010.

Athènes a un besoin vital de cet argent pour éviter un défaut de paiement sur son énorme dette qui dépasse 350 milliards d'euros, un problème qui "effraie le monde", a affirmé lundi le président américain Barack Obama.

Autre signe encourageant: la Finlande vient d'adopter le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), un instrument financier incontournable dans la gestion de la crise de la dette.

Or, le vote d'Helsinki n'était pas complètement acquis en raison de la montée de l'euroscepticisme dans le pays, après le succès électoral du parti des Vrais Finlandais aux législatives d'avril dernier.

Enfin, la participation des banques au second plan d'aide grec décidé en juillet a atteint le niveau fixé pour le succès de l'opération et pourrait même le dépasser, selon la presse grecque. Mis à contribution pour la première fois dans ce type de sauvetage, les créanciers privés de la Grèce s'étaient engagés à faire un échange d'obligations leur faisant perdre 21% de leur mise initiale.

Des rumeurs ont toutefois agité les marchés en marge des réunions du FMI et du G20 à Washington ce week-end, selon lesquelles le programme d'échange de dette devrait être élargi à 50% de décote, pour que la Grèce puisse bénéficier d'un vrai allègement de dette et ainsi rester dans la zone euro.

Interrogée sur une éventuelle renégociation du second plan d'aide grec, la chancelière allemande Angela Merkel s'en est remise au verdict de la troïka.

"Je ne peux pas anticiper (les conclusions de) la troïka", a-t-elle déclaré à la télévision publique grecque NET.

En attendant, le président de la Commission européenne s'est voulu rassurant. S'exprimant devant les parlementaires européens à Strasbourg, il a exclu le scénario catastrophe d'une sortie de la Grèce de la zone euro.

"La Grèce est et restera dans la zone euro", a-t-il affirmé dans un discours.

Il a également reconnu que la crise de la dette était le "plus grand défi de l'histoire" de l'Union européenne, tout en cherchant à reprendre la main sur ce dossier que la France et l'Allemagne tentent de contrôler.

Il a plaidé en faveur d'une plus grande intégration afin de sauver l'euro et assuré que les pays européens continueraient de se montrer solidaires avec Athènes. Il s'est notamment prononcé en faveur des euro-obligations à terme.

Dans le même temps, le Parlement européen a voté en faveur d'un durcissement de la discipline budgétaire au sein de l'Union européenne, qui prévoit des sanctions plus faciles à prendre que par le passé contre les Etats qui laissent filer leurs déficits. Ce vote va permettre l'entrée en vigueur d'un dispositif de renforcement du Pacte de stabilité européen, discuté depuis près d'un an.

Ces nouvelles laissaient toutefois les marchés financiers de marbre, la plupart en Europe évoluant autour de l'équilibre.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?