Pas si extrêmes, les prix immobiliers au Canada

Publié le 11/01/2018 à 11:39

Pas si extrêmes, les prix immobiliers au Canada

Publié le 11/01/2018 à 11:39

Par Yannick Clérouin

Si l’endettement record des ménages du pays est une des préoccupations qui empêchent le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen S. Poloz, de dormir, cette analyse de la Financière Banque Nationale l’aidera peut-être à retrouver un sommeil paisible.

Le stratège et économiste en chef Stéphane Marion et son collègue Matthieu Arseneau ont réalisé une étude qui remet en perspectives les statistiques d’endettement alarmantes des ménages canadiens véhiculées dans les médias.

Le ratio d’endettement par rapport au revenu disponible se trouve certes à un sommet historique. Selon les plus récentes données publiées par Statistique Canada, la dette des ménages du pays contractée sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible a augmenté pour passer de 170,1% au deuxième trimestre à 171,1% au troisième trimestre.

Cette donnée ne dit toutefois pas tout. Surtout lorsqu’elle analysée de façon isolée. MM. Marion et Arseneau ont donc cherché à la relativiser.

Pour y parvenir, ils ont passé au crible près de 30 données économiques fondamentales portant sur l’emploi, la croissance de la population, l’immigration, la proportion de propriétaires, l’éducation, la formation des ménages ou encore les programmes de solidarité sociale.


« Conclusion? Le ratio d’endettement des ménages par rapport au revenu disponible est relativement modéré. »

Le graphique présenté ci-haut constitue un bon exemple. Même si les prix des maisons ont grimpé en flèche dans certaines régions du pays, ils demeurent bas par rapport à ceux d’autres grandes villes du monde. Particulièrement au Québec. Dans la Capitale Nationale, le prix d’un logement de 645 pieds carrés est le plus bas parmi les 24 villes de l’échantillon des économistes. Celui de Montréal est évidemment plus élevé, mais figure aussi parmi les plus bas du monde.

Ce n’est pas là le seul facteur fondamental qui peut minimiser les craintes à propos de l’endettement élevé des ménages. La croissance économique du Canada est la plus forte parmi les pays du G7.

La composition du marché du travail explique aussi pourquoi l’endettement monte: la population en âge de travailler qui possède un emploi est la deuxième plus élevée parmi les pays de l’OCDE, juste après la Suisse.

La croissance de la population est une autre locomotive qui alimente la formation des ménages et, par ricochet, l’achat de maisons et l’endettement hypothécaire. Or, le Canada affiche la plus forte croissance de sa population parmi les économies matures de l’OCDE, en raison du boom de l’immigration.

Les économistes de la Financière rappellent par ailleurs que de nombreuses mesures ont été prises au cours de la dernière décennie par les autorités du pays afin d’éviter une surchauffe du marché immobilier.

Il y a plusieurs autres données présentées par la Financière qui permettent de relativiser le niveau d’endettement des Canadiens. Mais pour l’essentiel, on peut dire que cette analyse aidera M. Poloz à mieux dormir sur ses deux oreilles(ou à faire des cauchemars à propos d’autres risques potentiels comme le retrait des États-Unis de l’ALÉNA).

 

 

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