Les dix commandements du travailleur autonome


Édition de Octobre 2019

Les dix commandements du travailleur autonome


Édition de Octobre 2019

Par Claudine Hébert

Comment éviter les perpétuels pièges de la procrastination lorsqu'on devient maître de son agenda ? Dix consignes pour booster sa productivité... et ses revenus.

Ordonné, tu deviendras

«Plan your work. Work your plan», répète régulièrement à ses clients la coach et conférencière Geneviève Dicaire, fondatrice d'Unique coaching. Agenda papier ou électronique, inscrivez vos tâches, vos projets, les étapes à franchir, vos rendez-vous afin de mieux visualiser votre horaire quotidien, conseille-t-elle. C'est ce que fait le designer d'intérieur Pierre-André Guindon, en affaires depuis 15 ans. «Chaque vendredi après-midi, je prends le temps de planifier les activités de la semaine à venir», dit-il. Afin d'être plus productif sur la table à dessin, tous ses rendez-vous chez des clients ou en boutique sont concentrés dans une, deux ou trois journées de la semaine. «Je suis sur la route ou je ne le suis pas. Par expérience, je ne mélange plus les deux», dit le designer dont la clientèle se trouve éparpillée dans le grand Montréal et ses environs. Des outils comme Google Maps lui permettent de planifier à la minute près ses déplacements. «Et, Dieu merci, il y a les alertes que je programme sur mon téléphone. Ces avertissements m'indiquent lorsqu'il est temps de quitter mon client et de prendre la direction du prochain rendez-vous pour ne pas être en retard.»

Objectifs réalistes, tu te fixeras

«Combien dois-je gagner aujourd'hui ?» C'est la question que se pose au quotidien le travailleur autonome Étienne Denis depuis plus de cinq ans. Tous les ans, ce stratège de contenu crée un tableau Excel dans lequel il transpose le calendrier de l'année. Mis à part les week-ends, les jours fériés et les semaines de vacances, les quelque 225 autres journées correspondent à un montant donné. «Ce montant est fixé en fonction de deux éléments. D'abord, le revenu annuel que je veux gagner, et deuzio, le nombre de journées que je veux travailler pour y parvenir. Visionner ce montant avant de commencer ma journée, c'est ce qui me motive à maximiser chacune de mes heures», explique le papa de deux enfants âgés de 3 et de 4 ans. Mon but, ajoute-t-il, n'est pas de travailler à tout prix, mais plutôt d'atteindre mon objectif du jour le plus rapidement pour vaquer à mes passe-temps.

Les grenouilles, tu avaleras tôt le matin

Comment lutter contre la procrastination ? Commencez par avaler vos grenouilles. Ce concept provient de l'auteur américain Mark Twain. «Mangez une grenouille vivante en tout début de matinée. Rien de pire ne pourra vous arriver le reste de la journée», disait-il. S'il y a deux grenouilles, commencez par la plus laide, renchérissait un siècle plus tard le conférencier Brian Tracy dans son livre Eat that Frog ! Autrement dit, exploitez au mieux vos batteries le matin, lorsque vous avez une meilleure concentration et surtout la volonté de vous attaquer aux tâches les plus rebutantes. Une volonté dont les réserves tendent à diminuer au fil des heures. «Les courriels, les médias sociaux... plus la journée avance, plus il devient difficile de résister à la tentation d'aller surfer sur le Web pour tout ou pour rien», concède Jean-Benoît Nadeau, journaliste et auteur qui roule sa bosse comme pigiste depuis plus de 30 ans. Il a d'ailleurs écrit le Guide du travailleur autonome, dont près de 40 000 exemplaires se sont vendus.

Réseau prospère, tu développeras

«N'attendez pas d'être invité au 5 à 7, organisez-le», recommande Étienne Denis, qui compte plus de 20 ans d'expérience comme travailleur autonome. Soyez actif au sein de vos réseaux professionnels et de ceux de vos clients. Multipliez les communications avec vos contacts, ajoute-t-il. «Plus souvent les gens entendront parler de vous, de vos services, de vos compétences, plus ils auront le réflexe de communiquer avec vous lorsqu'ils auront besoin du type de services que vous offrez», observe le rédacteur de Saint-Lambert.

Contrats à juste prix, tu apprendras à négocier

«Mieux vaut refuser un contrat que d'accepter une offre à la baisse», préconise Jean-Benoît Nadeau. Quel que soit le secteur dans lequel évolue le travailleur autonome, celui-ci connaît, par expérience, la nature, les frais, les investissements et surtout l'énergie nécessaires aux tâches qu'un client lui demande. Apprenez, invite-t-il, à négocier. Pas seulement le tarif, mais aussi les modalités de paiement pour l'ensemble du projet. «Si le travail nécessite plusieurs mois, négociez avec le client des versements à diverses étapes, dont un à la signature. Vous n'avez pas à financer seul un projet de longue haleine», insiste le pigiste aguerri.

Tâches administratives, si possible tu partageras

«Et si on travaillait en équipe ?» C'est le modèle qui réussit au courtier immobilier Patrick Leblanc, actif principalement sur la Rive-Sud de Montréal. À d'autres, dit-il, le rôle d'homme-orchestre. Lui et une douzaine de courtiers du Groupe Lavoie se partagent les tâches quotidiennes comme la vente, l'inscription, les achats, la publicité, la prise de rendez-vous, l'évaluation des maisons et, cela va de soi, la commission sur chaque transaction. «Ce qui nous permet à chacun de focaliser sur nos forces... et de réaliser plus de 400 transactions par année», dit-il. Alors qu'un courtier québécois traite en moyenne de 10 à 20 transactions par année (c'est ce qui circule comme info dans l'industrie), la fiche de Patrick Leblanc frôle, à elle seule, la centaine depuis cinq ans. «Avoir une partenaire de vie qui connaît et partage les réalités de mon métier constitue également un riche atout. C'est elle qui s'occupe à temps plein de ma comptabilité et de la paperasse administrative. Ce duo à la fois professionnel et personnel nous permet de prendre des vacances pendant deux mois l'été venu», signale le courtier, père de quatre enfants.

Corps et esprit sains, tu maintiendras

«Vivement ma dose de dopamine quand le stress me monte au nez», soutient pour sa part Cindy Boiteau, qui a fondé, avec son conjoint Grégoire Garneau, l'agence Neuro Gym Tonik. Il y a neuf ans, Cindy a troqué son poste d'enseignante au primaire pour devenir conférencière et formatrice en gestion du stress par le mouvement. Une formule très appréciée par les parents et enseignants qui composent avec les troubles d'apprentissage et les déficits d'attention au quotidien. Sa recette ? Cinquante-cinq minutes de travail, cinq minutes de pause à marcher dans la maison, à monter des marches, à rire... «Si je suis au téléphone, je me lève afin de me dégourdir les jambes. À ce propos, mon bureau est ajustable, ce qui me permet de varier mes positions de travail», explique cette travailleuse autonome de Saint-Sauveur. Lorsqu'elle bloque devant l'écran, que rien ne sort de son cerveau, attention à vos oreilles : elle saute et crie.

Valeur ajoutée, tu démontreras

Vous voulez augmenter vos revenus ? Mettez en avant votre plus-value, conseille le stratège de contenu Étienne Denis. Soyez conscient de vos forces, de vos compétences, de vos ressources, de votre réseau et bonifiez constamment votre expertise. Ne soyez pas timide. Parlez-en, exhorte le travailleur autonome d'expérience. «Jamais, poursuit-il, je ne me suis présenté à un client comme une main-d'oeuvre bon marché lui permettant de réaliser des économies. J'ai toujours été convaincu que mon succès réside dans ma façon de démontrer au client l'expertise que je détiens. Une expertise qu'il ne peut trouver à l'interne.»

Comptabilité et fiscalité, tu maîtriseras

«Si vous passez plus d'une heure par semaine à faire votre comptabilité, il y a quelque chose qui cloche», soutient Claudine Poitras, présidente de Fiscom services comptables et auteure du document comptable Le guide du travailleur autonome. Frais de représentation et de déplacements, de papeterie, d'équipements électroniques, de téléphone, d'Internet... gardez systématiquement de l'ordre dans vos factures, insiste cette comptable qui s'intéresse à la fiscalité des travailleurs autonomes depuis plus de 20 ans. Surtout, dit-elle, vérifiez auprès d'un fiscaliste ce que votre métier vous permet de déduire ou non. Plus de 80 % des travailleurs autonomes déduisent trop ou pas assez de dépenses liées à leur travail, estime cette experte.

La conférencière Cindy Boiteau, qui multiplie les présentations au Québec, en France et en Suisse en compagnie de son partenaire, est même passée en mode sans papier. «Depuis un an, je photographie chacune de mes factures. Une fois semaine, je dépose ces photos dans un compte Dropbox que je partage avec ma comptable», dit-elle. Non seulement cette façon de faire lui permet de simplifier sa comptabilité, mais elle réduit considérablement l'accumulation de paperasse dans son bureau.

Tes propres méthodes, tu choisiras

«À chacun ses méthodes», recommande la coach Geneviève Dicaire. Certes, vous pouvez vous inspirer des trucs et des conseils que partagent les autres travailleurs autonomes. Mais pour que ça fonctionne, ces méthodes doivent vous ressembler et convenir à votre personnalité. Autrement, vous allez vous raconter des histoires.»

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