La stratégie du prêt-à-cuisiner

Publié le 20/04/2021 à 12:09

La stratégie du prêt-à-cuisiner

Publié le 20/04/2021 à 12:09

Par La Presse Canadienne

Alors que le prêt-à-cuisiner simplifie la cuisine, commander pour une famille, un souper en solo ou ceux qui ont des restrictions alimentaires nécessite une certaine stratégie. (Photo: La Presse Canadienne)

Pour Jason Kucherawy, l’heure du souper requiert une organisation sérieuse.

Si le propriétaire d’une agence de voyages de Toronto mange essentiellement n’importe quoi, sa femme suit généralement un régime végétarien, en y incorporant parfois du poulet, et les goûts de leurs enfants sont toujours un mystère. 

« J’ai toujours un plan de secours: un plat de macaroni au fromage sur la cuisinière », a expliqué M. Kucherawy. 

Mais avant de recourir au plan de secours, il se tourne souvent vers les services de prêt-à-cuisiner, qui offrent des ingrédients en portions calculées en fonction de recettes qui peuvent souvent être cuites en 30 minutes ou moins. 

Alors que le prêt-à-cuisiner simplifie la cuisine, commander pour une famille, un souper en solo ou ceux qui ont des restrictions alimentaires nécessite une certaine stratégie — ce qu’un plus grand nombre de Canadiens ont découvert depuis le début de la pandémie de COVID-19. 

Pas moins de 22 % des Canadiens qui ont acheté des aliments comme des produits d’épicerie ou des commandes à emporter en ligne en 2020 ont également acheté du prêt-à-cuisiner, contre 14 % en 2019, a souligné Vince Sgabellone, analyste de l’industrie pour la société de recherche NDP Group. 

Près de la moitié des Canadiens qui ont acheté de la nourriture en ligne prévoient acheter une trousse de repas prêt-à-cuisiner au cours des six prochains mois, a-t-il ajouté. 

Ils auront l’embarras du choix, puisque les chaînes d’épiceries comme Loblaw et les restaurants qui se diversifient pendant les fermetures forcées se sont joints à la tendance du prêt-à-cuisiner pendant la pandémie. 

 

Planifier les portions 

M. Kucherawy a découvert une pléthore d’options il y a environ deux ans, lorsqu’il a essayé son premier repas prêt-à-cuisiner, chez Chef’s Plate

Ses commandes alternent généralement entre Chef’s Plate, Hello Fresh, Goodfood et certaines options locales, en fonction du menu que ses enfants préfèrent ou des offres de la semaine. 

Il a constaté que la plupart des repas en prêt-à-cuisiner coûtaient entre 70 $ et 80 $ par semaine pour trois repas de deux portions chacun. De nombreux services fourniront des repas pour deux ou quatre personnes, ce qui signifie que ceux qui commandent pour seulement une personne ou une famille de plus de quatre personnes doivent faire une planification supplémentaire. 

Même si la famille de M. Kucherawy compte quatre membres, il ne commande pas de repas pour tous parce qu’il ne sait jamais quand un mangeur capricieux va se manifester. 

« Si je devais commander pour quatre personnes, il y a une possibilité que je reste coincé avec quelque chose dont je devrais manger quatre portions, donc j’achète généralement des repas pour deux », explique-t-il. 

Il trouve souvent que deux repas suffisent pour nourrir toute la famille, si lui et sa femme mangent chacun les deux tiers d’une portion et donnent le reste aux enfants. 

Si les enfants ne sont pas séduits, il leur prépare autre chose, mais s’il est certain qu’ils vont manger un plat prêt-à-manger en particulier, il le complète avec des ingrédients supplémentaires. 

« Je vais acheter une ou deux poitrines de poulet supplémentaires (…) et si c’est un plat de riz, alors je vais modifier la recette et j’ajouterai un peu plus de mon propre riz », dit-il. 

Becky Brauer, cofondatrice de Fresh Prep, est bien consciente de l’existence de ce genre de stratégie, de sorte que son entreprise de prêt-à-cuisiner en Colombie-Britannique vend des portions supplémentaires de protéines entre 4 $ et 9 $. 

Les clients peuvent choisir parmi des options telles que le saumon sockeye, les crevettes, le bœuf, le porc, le poulet, le tofu mariné et même des hamburgers à base de protéines végétales ou des saucisses italiennes. 

Bien qu’il existe des repas prêt-à-cuisiner destinés aux enfants ou des services qui offrent des options uniquement pour les enfants, l’approche que les familles adoptent avec d’autres services est souvent basée sur l’âge. 

« Avec un enfant plus jeune comme un tout-petit, mieux vaut toujours commander un plan de deux portions », estime Mme Brauer. « Ensuite, lorsque les enfants sont plus âgés ou qu’ils ont besoin d’une partie de la portion des parents, nous voyons les familles passer à (des commandes plus importantes). » 

Par ailleurs, plusieurs de ceux qui commandent pour une personne aiment bien avoir des restants. 

« Ces clients aiment commander des menus de deux portions, alors ils cuisinent une fois, mais ils mangent plusieurs fois à partir de ce repas », a indiqué Mme Brauer. 

 

Premières semaines à bas prix 

Pour déterminer quel plat prêt-à-cuisiner convient le mieux, Kieran Alkerton suggère d’utiliser des critiques en ligne ou de rechercher des remises pour la première commande, que les entreprises proposent fréquemment sur les réseaux sociaux ou leurs sites web. 

« Il est possible de passer de six à huit semaines en ne recevant que des trousses à très bas prix », estime le fondateur de Crisper Kits, un service de prêt-à-cuisiner de Toronto qui réduit son empreinte écologique en utilisant des contenants réutilisables.

M. Alkerton recommande aux personnes ayant des restrictions ou des préférences alimentaires d’utiliser cette période pour examiner dans quelle mesure un service est accommodant avant de s’engager dans un abonnement. 

Les amateurs de viande, par exemple, se retrouvent souvent avec une vingtaine d’options, tandis que ceux qui sont végétariens ou végétaliens n’en ont parfois que quatre ou cinq, a-t-il observé. 

Il est également important d’examiner de près le coût, car les offres de lancement ne durent pas éternellement.

M. Kucherawy paie près de 80 $ à Hello Fresh pour trois repas. Certains jugeront que c’est cher, mais il estime que le prêt-à-cuisiner permet d’économiser du temps et de la planification et de s’approvisionner en ingrédients.

« Et je fais des choses auxquelles je ne penserais pas tout seul », dit-il. « Je peux dire avec confiance que je suis un bon cuisinier maintenant et je porte mon tablier avec fierté. »

 

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