Dette des ménages: un frein pour la hausse des taux d'intérêt

Publié le 15/01/2018 à 12:07

Dette des ménages: un frein pour la hausse des taux d'intérêt

Publié le 15/01/2018 à 12:07

Par Catherine Charron

Photo: 123rf.com

La Banque du Canada devrait annoncer une première augmentation de son taux directeur en 2018 ce mercredi après une hausse fulgurante du marché immobilier canadien dans la dernière année, tandis que le chômage du pays se trouve à un creux historique.

Ce nouveau resserrement des conditions de crédit vise à prévenir une progression trop rapide de l’inflation et un échauffement de l'économie. Ça explique notamment les deux hausses du taux directeur observées en 2017.

L’endettement croissant des ménages et l’avenir incertain des négociations entourant l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) pourraient toutefois freiner ce mouvement haussier.

L'endettement des ménages canadiens a affiché la plus forte progression parmi les pays du G7, principalement depuis la dégringolade des cours du pétrole en 2014. L’augmentation des taux a donc des effets directs sur les finances des Canadiens.

Pourtant, à l’échelle nationale, les ventes de résidences ont crû de 4,5% de novembre à décembre selon l’Association canadienne de l’immeuble. Ce bond des ventes pourrait être attribuable aux désirs des acheteurs de profiter des règles hypothécaires de 2017 plutôt que de celles de 2018. À Montréal, le marché immobilier a connu sa meilleure année depuis 2007, selon les statistiques publiées ce lundi.

En vigueur depuis le 1er janvier dernier, ces modifications à la souscription des prêts hypothécaires résidentiels contraignent même les acheteurs ayant une mise de fonds d’au moins 20 % à se soumettre à une simulation qui détermine s’ils pourront continuer d’effectuer leurs paiements en cas de hausse des taux d’intérêt notamment.

Augmenter les taux au rythme de la Fed

Ce souci de la dette des ménages est important pour une autre raison; il freine l’élan du Canada à suivre l’augmentation des taux des États-Unis.

Depuis les 25 dernières années, le taux directeur canadien a toujours été légèrement plus élevé que celui des Américains. Son taux actuel, inférieur de 0,375 point de pourcentage par rapport à son homologue américain, peut indiquer qu’un rattrapage est à envisager. Cependant, les États-Unis, dont les ménages sont moins endettés et où le ratio d’endettement est en baisse, sont peut-être en meilleure position pour encaisser une augmentation.

Diminuer le taux neutre?

La Banque du Canada estime que son taux directeur neutre, indice qui permet de déterminer la capacité du taux actuel à stimuler l’économie, à 3%. Celui envisagé par la réserve fédérale est plutôt de 2,75%, selon les plus récentes estimations parues en décembre dernier.

Le fardeau relativement élevé des ménages canadiens suggère que le taux directeur neutre devrait être plus bas qu’aux États-Unis, puisque les consommateurs auraient plus de difficultés à composer avec une augmentation, selon le chef de la stratégie en matière de taux de la Banque CIBC à Toronto, Ian Pollick.

«Notre taux final est probablement inférieur à celui suggéré par la Banque du Canada», affirme M. Pollick. «Vous êtes surendettés de sorte que la sensibilité aux hausses de taux est beaucoup plus élevée.»

Bien que plusieurs changements aient été apportés à la Banque du Canada dans les dernières années, le gouverneur de l'institution, Stephen Poloz, n’a pas dérogé de sa position sur un élément: toute convergence avec la politique de la Réserve fédérale doit encore selon lui faire ses preuves, puisque le choc pétrolier de 2014 a plus durement frappé le Canada que les États-Unis. Les ménages canadiens en ressentent toujours les répercussions sur leur taux d’endettement près de quatre ans plus tard.

À (re)lire: Pas si extrêmes, les prix immobilier au Canada

Avec Bloomberg et la Presse Canadienne

 

 

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