Comment les réseaux sociaux font dépenser plus

Publié le 26/02/2016 à 10:09

Comment les réseaux sociaux font dépenser plus

Publié le 26/02/2016 à 10:09

Devant les photos léchées de plats de chefs et de vacances au soleil qui pullulent sur les réseaux sociaux, il est tentant de vouloir suivre le rythme en multipliant soi-même les voyages, les achats, les concerts ou encore les sorties au spa. Sauf que cette débauche de dépenses pèse sur le budget.

Selon un sondage réalisé l’an dernier par la firme de relations publiques Citizen Relations, 56% des Canadiens de 18 à 30 ans vivraient au-dessus de leurs moyens en raison de l’influence exercée par les réseaux sociaux.

Faire comme les autres

Pour sensibiliser le gens à cette nouvelle réalité, Shannon Lee Simmons, planificatrice financière indépendante, a lancé le compte Real Selfies sur Instagram. Cette jeune torontoise y publie des clichés de cocktails et de virées à Sephora, accompagnés des photos des reçus, afin de montrer qu’une facture se cache derrière chaque selfie réussi.

C’est en écoutant ses clients, majoritairement âgés de moins de 40 ans, que Shannon Lee Simons s’est rendu compte de l’existence de ce phénomène, qui touche aussi bien les nantis que les plus modestes.

« J’ai une cliente mère de famille qui, en voyant les photos de ses amis au Mexique, se sentait une mauvaise mère car elle emmenait ses enfants faire du camping, raconte-t-elle. Il y a 10 ans, il fallait aller chez ses amis pour voir leurs souvenirs de voyage et voir ce que l’on manquait. Aujourd’hui, il suffit de regarder son fil Facebook. » Certains vont même jusqu’à dépenser juste pour rendre leur compte Instagram plus intéressant.

Une pression constante

Autre problème des réseaux sociaux : ils poussent à acheter. « Tu regardes un extrait de film sur YouTube et un pop-up s’ouvre pour te proposer de l’acheter, souligne Marika Laforest, consultante en communications numérique. Les plateformes sociales sont orchestrées de façon à générer du revenu. » D’ailleurs, Pinterest a récemment lancé un bouton Buy permettant d’acheter directement les articles présentés sur les photos épinglées.

Aux yeux du grand public, Facebook est un espace pour communiquer et garder le lien avec son réseau. Mais, pour le géant de la Silicon Valley, c’est un espace publicitaire lui permettant de gagner de l’argent. Les publicités ultraciblées, grâce aux données collectées sur l’internaute au cours de sa navigation, visent à convertir ce dernier en acheteur.

Elles se doublent de l’utilisation marketing que font les marques des réseaux sociaux en bombardant leurs abonnés de rabais et en les transformant en influenceurs auprès de leur propre réseau. « J’ai récemment partagé un code promotionnel pour un service mensuel de location de bijoux à mes 1400 amis Facebook, explique-t-elle. Avant, j’en aurais parlé qu’à quatre ou cinq personnes. »

Que faire?

Face à ce déluge de messages plus au moins subliminaux pro-achats, prendre conscience du phénomène est déjà un premier pas. Passer moins de temps sur les réseaux sociaux est également préconisé. « Je conseille de ne pas aller sur Facebook dans l’heure qui suit le lever et dans celle qui précède le coucher car le cerveau est moins rationnel à ces moments là », indique Shannon Lee Simmons. Elle prescrit à ses clients les plus accros une semaine ou plus sans médias sociaux afin qu’ils en constatent l’effet sur leurs dépenses.

Arrêter de suivre ses marques préférées sur les réseaux sociaux et les blogueuses art de vivre, payées pour promouvoir des produits, est également un bon moyen de limiter les tentations.

Pour éviter de voir ses comptes envahis de publicités personnalisées et donc alléchantes, Marika Laforest recommande de naviguer sur internet en mode privé et d’effacer son historique pour supprimer les cookies qui enregistrent les habitudes de navigation. « C’est une option peu connue mais la section Retrait du site de l’Alliance de la publicité numérique du Canada permet d’enlever Facebook de la liste des entreprises ciblant les publicités pour son navigateurs », indique-t-elle.

 

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