Avec son approche pédagogique singulière, dans laquelle des entrepreneurs chevronnés transmettent leur savoir à d’autres entrepreneurs, l’École d’entrepreneurship de Beauce (EEB) se définit souvent comme la moins traditionnelle des écoles. Son approche novatrice gagne toutefois aujourd’hui la reconnaissance d’un établissement, l’Université de Montréal (UdeM), qui donnera des certificats d’attestation de la Faculté de l’éducation permanente à tous ceux qui terminent le programme. Y compris de manière rétroactive.
« On ne délivre pas de diplômes, mais on atteste de la qualité de la formation, dit Christian Blanchette, doyen de la Faculté de l’éducation permanente. Ce projet est un modèle unique. L’équipe de l’EEB a construit quelque chose de nouveau qui intègre une série de nouvelles pratiques en formation continue, et c’est un modèle à reproduire pour nous. »
« Ça prend beaucoup d’ouverture de la part d’une université pour reconnaître d’autres modes d’évaluation, souligne Valérie Parent, directrice du marketing de l’EEB. Nous n’avons pas d’examens, mais l’université a vu que notre courbe d’apprentissage est très rapide, car les nouvelles connaissances sont rapidement intégrées en entreprise. »
Ce transfert de l’enseignement à la pratique est « le Graal de la formation continue », selon les mots de Christian Blanchette, dont l’équipe a analysé les approches pédagogiques de l’EEB au cours des trois dernières années.
« [L’EEB] fait ça admirablement. Et ce qu’elle fait amène les gens beaucoup plus loin que s’ils suivaient des ateliers pendant lesquels ils écoutaient quelqu’un dire quelque chose », souligne-t-il.
Chaque session de formation, les entrepreneurs-athlètes de l’EEB sont en effet interrogés par un coach sur ce qu’ils ont appris et ce qu’ils comptent mettre en pratique dans leur entreprise. Au début de la session suivante, ils doivent rendre compte des objectifs qu’ils ont atteints.
Une première étape
Le programme Élite correspondra à 75 unités de formation continue de l’UdeM, ce qui équivaut à 750 heures de formation universitaire. Ainsi, les entrepreneurs qui font partie d’ordres professionnels, comme les ingénieurs, pourront faire valoir ce parcours dans leurs obligations de formation continue.
« Pour nous, c’est une première étape, dit M. Blanchette. On examine les autres programmes de l’EEB et on envisage ce partenariat comme étant à deux sens. On offre une reconnaissance, et de leur côté, ils nous donnent la possibilité d’amener une part de leur méthodologie chez nous. »
« Nos entrepreneurs-athlètes sont vraiment fiers, remarque Mme Parent. Beaucoup n’ont pas fait de grandes études et ont appris hors des cadres habituels ; ce pourquoi on a créé l’EEB, dont la qualité de l’apprentissage est de plus reconnue par le milieu universitaire, c’est comme un rêve pour eux. »
Les Affaires a tenté de joindre la direction de l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale – HEC Montréal pour obtenir son point de vue sur ce partenariat, mais en vain.