L’acquisition de l’américaine Zipcar par Avis Budget cette semaine pourrait très bien donner des ailes à Communauto, la société d’autopartage montréalaise.
C’est du moins l’opinion de Marco Viviani, directeur développement de Communauto, en réaction à l’achat de sa semblable par le groupe américain de location automobile pour la somme de 491,2 M $US, ou 12,25 $US l’action. C’était 49% au-dessus du cours de fermeture de Zipcar au Nasdaq (8,24 $US), la veille de la transaction.
«À première vue, cette transaction ne devrait pas avoir de conséquences directes sur nos activités canadiennes ou parisiennes. Mais il est bien possible que plus le concept d’autopartage attire l’attention de la communauté financière, plus nos prochaines campagnes de levée de fonds risquent d’être facilitées.»
Fondée il y a 18 ans par Benoît Robert, Communauto est une entreprise privée comptant une flotte automobile de 1200 véhicules répartis dans 300 points de services, et quelque 26 000 membres.
Mais contrairement à Zipcar, qui n’est jamais parvenue à déclarer de bénéfices, Communauto se targue non seulement de faire ses frais, mais également d’être «la société d’autopartage la plus rentable en Amérique du Nord». L’entreprise demeure discrète sur ses profits mais soutient enregistrer des ventes de 15M$ par année.
Communauto en Bourse?
Est-ce que la montréalaise pourrait aussi faire l’objet d’une offre d’achat d’un locateur de voitures?
Si rien n’est impossible, M. Viviani affirme que les projets de l’entreprise montréalaise ne vont pas du tout dans ce sens. «Nous avons une mission de service, une vocation d’abord urbanistique et environnementale. Notre mission n’est pas commercial», explique le directeur développement de Communauto.
Ce qui n’a pas empêché Communauto, avoue-t-il, d’examiner la possibilité de recourir aux marchés boursiers pour financer ses projets d’expansion, notamment celui de l’acquisition, l’automne dernier, de Mobizen, la société d’autopartage parisienne jusqu’alors détenue par VeoliaTransdev.
«Nous avons jugé que ce n'était pas nécessaire, que nous pouvions poursuivre notre développement sans capitalisation boursière», explique M. Viviani.
Après dix ans d’activité, Zipcar avait fait le choix contraire en s’introduisant en Bourse en avril 2011. Le geste lui avait permis de lever une capitalisation de quelque 174M$US.
Concurrence des grands
Ce qui ne lui a pas permis d’éviter la concurrence grandissante des entreprises traditionnelles de location de voitures, comme Hertz, Discount, Enterprise Holdings.
Ce dernier, numéro un de location automobile aux États-Unis, a racheté en 2012 deux spécialistes de la location courte durée (ou autopartage), Mint Cars On-Demand et PhillyCarShare, de Philadelphie.
Le rachat de Zipcar par Avis Budget devrait être effectif au printemps 2013 et il pourrait permettre à Avis de dégager entre 50 et 70M $US de synergies.