Si les grands transporteurs comme Air Canada, WestJet et Air Transat n'ont pas de difficulté à attirer des pilotes au moment d'embaucher, la situation est tout autre dans les petites et moyennes entreprises, qui sont les premières touchées par la rareté de la main-d'oeuvre.
" Actuellement, les grands transporteurs n'embauchent pas, mais quand ils le font, ils viennent recruter chez nous ", dit Marie-Noëlle Pronovost, directrice des ventes et du développement d'affaires de Propair, un transporteur aérien régional.
Mme Pronovost ne s'inquiète pas pour autant de cette tendance. " La dotation par les grands acteurs demande un effort supplémentaire de la part de nos gestionnaires qui doivent composer avec le roulement des effectifs, mais nous comblons toujours nos postes, ajoute-t-elle. Le fait d'avoir notre siège social à Rouyn-Noranda nous aide à conserver les travailleurs qui veulent rester dans la région. "
Démographie inquiétante
La crise économique a réduit la pression sur les besoins de main-d'oeuvre, mais la tendance démographique inquiète les intervenants du secteur aérien.
" La pénurie recommencera une fois la reprise entamée, croit Marco Prud'Homme, pdg de l'Association québécoise du transport aérien (AQTA). Il y avait déjà un manque de personnel pour l'exercice 2007-2008. "
Le métier de pilote ne paraît plus sur l'écran radar des jeunes. " Après les attentats du 11 septembre 2001, les mesures de sécurité ont été renforcées, ce qui a réduit la visibilité de nos professionnels ", dit M. Prud'Homme.
Seulement 649 licences de pilotes professionnels d'avions ont été octroyées au Québec depuis cinq ans.
" Cela représente 15 % des permis accordés au pays, alors que nous représentons 23 % dans la population canadienne, dit M. Prud'Homme. De plus, les étudiants étrangers comptent pour 25 à 40 % des étudiants. Une fois leur diplôme obtenu; ils travaillent à l'extérieur du Canada. "