La société pharmaceutique Merck Frosst s’apprête à déménager son siège social et à vendre son complexe de Kirkland, dans l’Ouest de l’Île de Montréal.
LesAffaires.com a appris que sa société mère, Merck & Co, du New Jersey, était actuellement à la recherche de nouvelles installations, et envisageait de plus de se départir de ses installations actuelles, sises en bordure de l’autoroute métropolitaine.
«Toutes les options sont à l’étude, a admis du bout des lèvres, Vincent Lamoureux, directeur des relations publiques de Merck au Canada. Mais il est certain que le statut quo n’en est pas une.»
C’est ce vendredi que les 180 employés du Centre de recherche thérapeutique de Merck Frosst à Kirkland complèteront leur dernière journée de travail. La fermeture de ce centre, construit au montant de 118 M$ en 2000, a été annoncée au beau milieu de l’été, en juillet dernier.
Cela portera le nombre d’employés des installations de la compagnie pharmaceutique à un peu plus de 500, dont 400 seulement travaillent à l’administration du siège social canadien.
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D’une superficie de 456 494 pi2, sur un terrain quatre fois plus grand (2,3M pi2), autrefois en partie occupée par Glaxo Welcome, le complexe immobilier de Merck n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même.
De fait, cet édifice phare de l’industrie pharmaceutique abritait plus de 1 400 employés, facilement les trois quarts de l’effectif canadien de l’entreprise, entre 2000 et 2003. Mais depuis son investissement de 250M$ il y a dix ans, le siège de Merck à Montréal n’a jamais cessé de voir son personnel décroître.
«L’usine a été fermée en 2005, le centre de recherche fermera à la fin de la semaine. Tant et si bien que la semaine prochaine, il ne restera pratiquement plus ici que des bureaux», explique Vincent Lamoureux.
Valeur en baisse de 30%
Une baisse d’activité qui n’a pas été sans conséquence sur la valeur foncière de ses installations. Au dernier rôle d’évaluation foncière de Montréal, le complexe compris entre le 16 701 et le 16 711 de l’autoroute Transcanadienne (A-40) a vu sa valeur globale chuter drastiquement de 31,9%, à 57,8M$, ou 70,8M$ en y incluant la valeur du terrain (13M$).
À titre de comparaison, au rôle d’évaluation de 2007, la même adresse civique s’était vu attribuer une valeur de 95M$, ou de 104,1M$ en y incluant la valeur du terrain (9M$). On remarque qu’alors que la valeur du terrain a bondi de 44%, celle du complexe immobilier a chuté elle de pas moins de 26%.
Le fait que plus des deux tiers de ces installations soient aujourd’hui quasi désertes, explique en grande partie cette baisse abrupte de valeur. Son évaluation aurait été différente si l’entreprise avait réussi, comme elle l’aurait voulu, à louer une partie de ses locaux après la fermeture de son usine. Mais ces efforts furent vains, explique M. Lamoureux.
Une décroissance constante
Le bâtiment original a été construit en 1969. Le complexe a connu de nombreux agrandissements par la suite, dont un important il y a dix ans, laissant à l’époque présager une prospérité sans borne pour l’industrie pharmaceutique québécoise.
Quelque 250 M$ y avait alors été investis, dont 118 M$ pour l’érection de nouvelles installations de recherche. Cet investissement nouveau avait entraîné la création de 200 nouveaux travailleurs.
«Que voulez-vous ? Il y a eu beaucoup de consolidation à l’échelle mondiale et nous en faisons partie», répond M. Lamoureux.
En 2004, Merck comptait 1934 employés au Canada. Cinq ans plus tard, en 2009, leur nombre avait décru à 956 employés. C’était avant la fermeture de son centre de recherche qui se fera ce vendredi, et l’acquisition de Schering-Plough par Merck en 2009.
Le porte-parole de l’entreprise dit ne pas connaître la superficie du bâtiment que Merck recherche actuellement. Ni même si le nouveau siège canadien de Merck abritera aussi les bureaux administratifs de Schering-Plough.
Mais une chose paraît certaine: «quoi qu’il advienne, les nouveaux locaux du siège social seront situés à Kirkland, ou dans les environs immédiats», assure M. Lamoureux qui précise que la moitié du personnel actuel Merck réside dans l’Ouest de l’île.
Peu de transferts
Des 180 employés qui perdront leur emploi à la fin de la semaine, une vingtaine seulement demeureront au service de Merck.
Pour ce faire, ces employés ont dû accepter de déménager leurs pénates aux Etats-Unis.
La plupart se retrouveront dans d’autres unités de l’entreprise, notamment à Boston au Massachussetts, à Westpoint en Pennsylvanie, ou à Kenilworth, au New Jersey.
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