Un vent d’optimisme souffle sur l’industrie agroalimentaire à l’échelle planétaire. En effet, 90% des transformateurs s’attendent à voir leurs revenus augmenter à court terme. La grande majorité s'attend également à une augmentation des profits et 25 % prévoient même une croissance à deux chiffres de leurs ventes.
Voilà le ton dominant d’une enquête menée par Grant Thornton International et dévoilée ce matin (mardi) par le cabinet québécois Raymond Chabot Grant Thornton lors d’une conférence organisée en collaboration avec le Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation.
Le rapport, intitulé Une soif de croissance : Regard sur l’avenir de l’industrie agroalimentaire, montre que le contexte d’amélioration des perspectives économiques crée un climat favorable pour l’industrie agroalimentaire.
«Après quelques années difficiles, les chefs d’entreprise s’attendent à une période de croissance, de même qu’à des investissements en hausse, principalement pour accroître leur efficacité, a déclaré Guy Barthell, associé au sein du Groupe‐conseil stratégie et performance et spécialiste en agroalimentaire chez Raymond Chabot Grant Thornton. De plus, l’accord de libre‐échange avec l’Union européenne permet d’envisager de nouvelles voies pour l’exportation.»
En raison de la proximité des États‐Unis et parce que l’industrie agroalimentaire américaine commence à se remettre des difficultés qu’elle a connues, les possibilités abondent pour les transformateurs canadiens.
«Les goûts des consommateurs et les tendances au Canada sont assez comparables à ceux des États‐Unis, ce qui donne aux fabricants canadiens d’aliments et de boissons une occasion unique de tirer parti de la reprise du marché de consommation américain», explique Jim Menzies, responsable de l’industrie des aliments et des boissons chez Grant Thornton International et associé au cabinet canadien de Grant Thornton.
Les investissements
Qui dit optimisme dit aussi investissements. Et l’industrie agroalimentaire ne fait pas exception puisque dans l’ensemble, 64% des entreprises canadiennes s’attendent à ce que les investissements dans les usines et les installations augmentent au cours des 12 prochains mois. Par ailleurs, 83% des transformateurs mondiaux s’attendent à ce que les investissements dans les équipements soient à la hausse l’an prochain, une proportion légèrement plus élevée au Canada avec 90%. De plus, 84% des transformateurs canadiens ont l’intention d’accroître leurs investissements dans le développement de produits.
Le pouvoir des détaillants, un obstacle
Le pouvoir des détaillants, un obstacle
Lorsqu’on leur a demandé de classer les principaux obstacles à la croissance, les entreprises canadiennes ont nommé le pouvoir des détaillants (60%), la difficulté à trouver des travailleurs qualifiés (42%) et la réglementation gouvernementale (40%) comme les trois principales contraintes. Le pouvoir des détaillants, plus souvent cité qu’ailleurs dans le monde (53%) et aux États‐Unis (47%), est possiblement le reflet de l’environnement de la vente au détail, particulièrement concentrée au Québec et au Canada.
Plus bio au sud de la frontière
Les tendances comme les aliments biologiques semblent plaire davantage aux fabricants au sud de la frontière: 54% des participants américains avancent que cela aura une incidence positive, comparativement à seulement 39% au Canada. D’autre part, 37% des fabricants américains craignent que la tendance vers des aliments et des boissons plus sains et nutritifs leur nuise, comparativement à 31% au Canada.
D’autre part, le rapport de Grant Thornton indique qu’un grand nombre d’entreprises au Canada (45%) et aux États‐Unis (43%) craignent que la réglementation sur l’étiquetage des aliments ait un effet négatif sur leur organisation, un taux plus élevé que la moyenne mondiale de 38 %. De même, 46% des entreprises américaines et 37 % des entreprises canadiennes s’attendent à ce que la réglementation sur la traçabilité des aliments ait un impact négatif sur leurs activités. En outre, deux fois plus d’entreprises canadiennes (31 %) qu’américaines (14%) prévoient que les recommandations nutritionnelles auront une incidence positive sur leur organisation.
Marketing
Selon Grant Thornton, les fabricants agroalimentaires sont plus susceptibles de se tourner vers les plateformes des médias sociaux, comme Facebook (49%) et leur propre site Web (78%), que vers les médias traditionnels, comme l’imprimé (46%), pour leur diffusion publicitaire. Ce pourcentage est encore plus élevé au Canada, avec 84% des entreprises qui annoncent sur leur site Web. Cependant, la publicité imprimée (48%) l’emporte toujours sur les médias sociaux (42%) au Canada. Les entreprises américaines sont beaucoup plus susceptibles d’utiliser Twitter (29%) que les entreprises canadiennes (8%).