Les intermédiaires dans la vente de régimes de retraite sont maintenant fixés sur la rémunération qu'ils obtiendront avec le régime volontaire d'épargne-retraite (RVER). Et comme ils s'y attendaient, elle sera moindre que celle versée pour d'autres types de régimes.
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On se rappellera qu'au printemps, les intermédiaires étaient inquiets du fait que les frais de gestion de 1,25 % et 1,5 % du RVER laissaient peu de marge de manoeuvre à leurs honoraires. Certains croyaient même qu'aucune commission sur l'actif ne serait versée. Fausse alerte. Il y en a une.
Son taux varie de 0,10 % à 0,30 %, selon l'administrateur. Cette commission sur l'actif (de suivi ou de gestion de compte) peut toutefois être bonifiée par d'autres honoraires, chaque fournisseur ayant son propre modèle de rémunération. Par exemple, la Financière Sun Life verse 150 $ à l'ajout d'un employeur au régime ainsi qu'une commission sur l'actif de 0,20 %.
Si la Sun Life publie cette information sur les pages de son site Web destinées aux conseillers, ses concurrents sont moins transparents. Les Affaires a toutefois obtenu d'autres exemples. Ainsi, un administrateur offre une commission sur l'actif de 0,10 % ainsi qu'une commission de 0,30 % sur les cotisations. Un autre verse uniquement 0,20 % sur l'actif. Un autre encore rémunère les intermédiaires qui lui dirigent des clients (sans vendre eux-mêmes le RVER), à hauteur de 0,075 % sur l'actif en plus d'un montant de 12,50 $ par cotisant.
Rémunération plutôt modeste
Au final, la rémunération pour un régime qui démarre est plutôt modeste, et les intermédiaires ne peuvent la négocier, contrairement à la pratique habituelle. À titre d'exemple, pour une petite entreprise dont les cotisations annuelles totaliseraient 10 000 $, l'intermédiaire qui touche une commission de 0,10 % sur l'actif et de 0,30 % sur les cotisations recevrait environ 900 $ en 10 ans, soit une moyenne de 90 $ par année.
«C'est très peu par rapport au travail de l'intermédiaire qui effectue l'analyse des besoins du client afin de lui recommander le régime le plus approprié à sa situation», commente Flavio Vani, président de l'Association professionnelle des conseillers financiers du Québec. Mais au-delà de la rémunération, l'organisation en a contre le fait que le conseil est évacué du RVER, notamment en permettant que des conseillers détenant d'autres permis que celui en rentes collectives en fasse la distribution pendant deux ans. «Pour ceux-ci, le RVER sera la solution automatique et uniforme pour tous», déplore-t-il.
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Moins de travail ?
Les promoteurs de RVER admettent que celui-ci est moins payant pour les intermédiaires, mais ils soutiennent qu'il exige moins de travail de leur part que d'autres régimes de retraite. «Comme nous sommes le fiduciaire du RVER, le conseiller a moins de responsabilités sur ses épaules que dans un régime où le fiduciaire est l'employeur, souligne Philippe Toupin, vice-président, solutions collectives de la Standard Life. Par exemple, il n'a pas à suivre les placements ni à rencontrer les employés.» Nicholas Meace, gestionnaire au Centre d'affaires PME de la Sun Life, indique pour sa part que «le Centre d'affaires prendra en charge la relation avec le client et le soutiendra sur le plan administratif».
De toute façon, bouder le RVER à cause d'une plus faible rémunération n'est pas vraiment une option pour les intermédiaires : ils risqueraient de perdre des clients aux mains des concurrents. «Leurs clients en assurance collective, par exemple, se procureront un RVER auprès d'un autre courtier, dit Robert Tellier, vice-président régional, solutions retraite et assurance collective à la Financière Manuvie. Et cet autre courtier pourrait bien leur proposer de revoir leur assurance...»
Ventes croisées
En plus d'un volume accru, la venue du RVER donne l'occasion de faire des ventes croisées, font valoir les promoteurs de RVER. Sans compter que les conseillers qui n'ont normalement pas les permis pour distribuer des régimes collectifs de retraite se voient offrir un marché sur un plateau d'argent pendant les deux prochaines années grâce à l'autorisation temporaire de l'Autorité des marchés financiers.
Le cabinet Major Gestion privée, qui a obtenu le nom de domaine regimevolontaire.ca, a ainsi l'intention de se positionner dans le marché du RVER. «Nous offrirons aux employeurs de rencontrer leurs employés pour leur parler de budget et de retraite, déterminer leur profil d'investisseur ou même leur offrir des services de planification financière, indique Fabien Major, associé principal. Eh oui, des employés pourraient s'intéresser à des produits connexes comme de l'assurance vie ou un régime d'épargne-études.»
À titre de conseiller en sécurité financière, M. Major est également autorisé à conseiller les participants au RVER sur le choix d'une option de placement. Ce qui pourrait lui donner un argument de vente de plus !
Des exemples de rémunération
Un administrateur offre une commission sur l’actif de 0,10 % ainsi qu’une commission de 0,30 % sur les cotisations.
Un autre verse uniquement 0,20 % sur l’actif.
Un autre encore rémunère les intermédiaires qui lui dirigent des clients (sans vendre eux-mêmes le RVER), à hauteur de 0,075 % sur l’actif en plus d’un montant de 12,50 $ par cotisant.
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