Que faire avec les titres de Transat, Banque de Montréal et AutoCanada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Transat (TRZ.B, 9,37 $): une décote avant les résultats annuels
La Financière Banque Nationale réduit son cours-cible d’un an 10,50 à 9,50 $ pour Transat, huit jours avant que le voyagiste ne dévoile ses résultats annuels le 11 décembre.
L’analyste Cameron Doersken joue de prudence, car il craint que Transat soit incapable de refiler aux voyageurs l’effet de la chute du hard canadien sur ses coûts, en raison de la forte concurrence.
M. Doersken estime que le recul du dollar canadien représente des coûts additionnels de 35 à 40 millions de dollars cet hiver, que la baisse récente du prix du carburant ne réussira pas entièrement à combler. Quelque 35 % des coûts de Transat doivent être payés en dollars américains.
Cet hiver, les transporteurs aériens augmentent encore le nombre de sièges offerts de 7 à 9 %, par rapport à une hausse plus modérée de 3 % l’hiver dernier.
L’été prochain, l’analyste de la Financière Banque Nationale s’attend aussi à ce que tous les transporteurs haussent encore leur capacité de vols transatlantiques, bien qu’on ne reverra pas le bond de 10 % du nombre global de sièges offerts de l’été dernier. Cela fera encore une fois pression sur les prix.
La filiale Rouge d’Air Canada augmentera notamment ses vols de 20 % à partir de Montréal, l’été prochain.
Pour 2015, ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation de Transat, de 70 M$ sont donc de 38 % inférieures au consensus.
Pour le quatrième trimestre qui sera dévoilé le 11 décembre, M. Doersken est aussi plus prudent que ses collègues avec des prévisions 10 % inférieures au consensus. Il prévoit une chute de 30 % du bénéfice ajusté de 0,98 par action.
Banque de Montréal (BMO, 81,42 $): il est temps de voir aux dépenses
Banque de Montréal (BMO, 81,42 $): il est temps de voir aux dépenses
La Banque de Montréal devra resserrer elle aussi ses dépenses en 2015, si elle veut atteindre le rendement de l’avoir des actionnaires de 15 % qu’elle vise, croit Gabriel Dechaine, de Canaccord Genuity.
En 2014, ses dépenses ont crû de 10 % empêchant sa rentabilité de bénéficier de la hausse de ses revenus.
« La diversité des revenus fait en sorte que les banques trouvent toujours de nouveaux moyens d’accroître leurs bénéfices. Toutefois, les investisseurs voudront voir la hausse des dépenses ralentir pour garder confiance dans les perspectives de croissance à long terme de la banque », dit-il.
Les prévisions de 2015 et de 2016 de M. Dechaine reposent sur une hausse annuelle de seulement 3 % des dépenses. Il diminue donc son cours-cible d’un an de 89 à 87 $.
L’analyste maintient tout de même sa recommandation d’achat puisque la Banque de Montréal est bien capitalisée, ce qui lui permet de relever son dividende et de racheter ses actions.
De plus, sa performance américaine s’améliore depuis deux trimestres après une période d’investissements.
Déçu des résultats du quatrième trimestre, Peter Routledge, de la Financière Banque Nationale, maintient son cours-cible d’un an de 86 $. La banque devrait mieux performer que ses semblables en Bourse, car son portefeuille de prêts est moins exposé que celui ses rivaux au secteur des ressources naturelles.
AutoCanada (ACQ, 47,75 $): la chute de 20 % de son action est trop sévère
AutoCanada (ACQ, 47,75 $): la chute de 20 % de son action est trop sévère
Le regroupement multimarques de concessionnaires a perdu 20 % de sa valeur en Bourse en quatre jours, parce que la chute du pétrole fait craindre un sérieux ralentissement économique dans son principal marché.
AutoCanada réalise en effet 49 % de ses revenus en Alberta où elle compte 22 de ses 48 concessionnaires.
Steve Arthur, de RBC Marchés des capitaux, juge la punition trop sévère, puisque même dans un scénario pessimiste d’une chute de 10 % des ventes d’autos, son bénéfice chuterait de seulement 9 % en 2016.
Ce scénario pessimiste dévaluerait l’action d’AutoCanada de 4,50 $, alors qu’elle vient de chuter de 11,62 $.
« La vente d’autos est davantage liée à l’emploi et il y aura un décalage entre la chute du pétrole et le marché du travail. De plus, la baisse du prix de l’essence est un facteur favorable dans ses autres marchés», dit-il.
M. Arthur ajoute que la conjoncture plus difficile pourrait aussi augmenter les occasions d’achats pour l’acquéreur en série.
L’analyste de RBC ne touche pas à son cours-cible élevé de 80 $, pour un regain potentiel de 70 %. Il juge le titre attrayant par rapport à ses semblables américains.