Que faire avec les titres PepsiCo, Nutrien et Xebec? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
PepsiCo (PEP, 170,10 $US): de la flexibilité en vue d'une récession
La direction de PepsiCo a prévu de la flexibilité pour faire face à un éventuel déclin du marché en deuxième moitié de 2022, plus que son conservatisme habituel, estime RBC Marchés des capitaux.
L’institution financière sort confiante de sa rencontre virtuelle avec le vice-président et le directeur financier de l’entreprise, précisant qu’elle estime que Pepsi sera en mesure d’atteindre, et probablement de surpasser, les objectifs fixés pour l’année financière 2022. Elle croit que Pepsi sera en mesure de continuer à bien réaliser ses opérations dans un environnement difficile.
Pepsi affirme que l’impact de l’inflation demeure modeste pour l’instant dans ses catégories de produits, indique l’analyste Nik Modi. L’entreprise se prépare toutefois en vue d’une détérioration des comportements d’achat des consommateurs, particulièrement ceux des derniers déciles du côté revenus, en deuxième moitié d’année. Pepsi rappelle d’ailleurs que, typiquement, une récession se manifeste de 12 à 18 mois après que la Fed commence à hausser son taux directeur.
L’entreprise spécialisée en breuvages a donc sorti son «livre de jeux» adapté à la récession: augmenter la productivité (autant du côté des dépenses que de la fabrication et de l’emballage) ainsi que poursuivre l’offre attrayante pour les consommateurs tout en mettant en place une hausse graduelle de prix pour compenser l’inflation. Elle note toutefois qu’en période de récession, les gens réduisent d’abord les dépenses discrétionnaires et que ses produits ne sont affectés que plus tard dans cette période économique difficile.
Pepsi fait également remarquer qu’elle possède un avantage compétitif avec son système de livraison directement sur les tablettes des détaillants, ce qui permet d’éliminer une couche de sous-traitants, et donc de coûts, pour ses clients.
RBC Marchés des capitaux maintient son cours cible de 165 $US ainsi que son évaluation de performance égale au secteur pour PepsiCo.
Nutrien (NTR-N, 75,60 $US): le printemps tardif aura des effets sur les bénéfices
Nutrien (NTR-N, 75,60 $US): le printemps tardif aura des effets sur les bénéfices
Un printemps tardif aura un impact à la baisse sur les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) au deuxième trimestre, prévient la Banque Scotia. Si certains bénéfices peuvent être transférés aux trimestres suivants, ce ne sera pas l’intégralité de ce qui aura été touché.
L’analyste Ben Isaacson explique qu’un printemps tardif devrait se traduire par des volumes de vente moins élevés qu’attendus, autant pour l’azote que le potassium. Une partie des pertes de ventes en azote devraient par contre être récupérées au troisième trimestre grâce à l’application d’urée/nitrate. Pour ce qui est du potassium et du phosphore, le volume perdu au printemps pourrait être retrouvé cet automne.
Un problème pointe toutefois à l’horizon. La saison automnale pourrait être raccourcie si la croissance des récoltes ne s’accélère pas au cours des prochaines semaines pour rattraper le retard. Le problème surviendra également si la récolte n’est pas retardée, souligne l’analyste.
Il ajoute que le prix des commandes du printemps avait été déterminé avant la décision de majorer certains items, particulièrement l’azote, ce qui fait baisser les attentes sur les revenus liés à la saison.
La Banque Scotia croit également que les marges devraient diminuer quelque peu, même si elles resteront fortes. Les délais de livraison des achats, dans un contexte de hausse de prix, vont probablement aussi rattraper Nutrien à la fin du deuxième trimestre, ce qui ramènera les marges vers la normale.
Ces facteurs font réviser à la baisse, par la Scotia, le BAIIA de l’entreprise de 5,198 G$US à 4,7 G$US, ce qui le place sous le consensus du marché (4,845 G$US).
Malgré ces perturbations, l’institution financière affirme qu’elle s’attend à ce Nutrien atteigne son objectif de 16,5 G$US pour son BAIIA de l’année 2022.
La Banque Scotia maintient son cours cible à 118 $US et son évaluation de performance égale au secteur pour Nutrien.
Xebec Absorption (XBC, 0,78 $): des réductions de personnel difficiles, mais nécessaires
Xebec Absorption (XBC, 0,78 $): des réductions de personnel difficiles, mais nécessaires
Xebec Adsorption vient d’annoncer le licenciement de 13% de sa force de travail en Amérique du Nord. Une décision difficile, mais nécessaire dans le contexte actuel, estime Banque Nationale Marché des capitaux.
Le nombre d’employés à temps plein baissera ainsi de 51, ce qui représente environ 8% des 600 travailleurs de l’entreprise spécialisée en technologies destinées à la production de gaz à travers le monde. L’entreprise affirme qu’il s’agit là d’une décision reliée à ses centres d’excellences et qui permettra d’assurer que Xebec devienne plus efficace et axée sur les produits.
La Banque Nationale estime que cette réduction de personnel pourrait produire des économies de plus de 3 M$. Un montant qui en soi ne devrait pas faire bouger grand-chose, mais qui est un pas dans la bonne direction. Dans l’environnement incertain actuel, souligne l’analyste Rupert Merer, la maîtrise des coûts et l’optimisation sont importantes pour les entreprises.
Comme Xebec est dans les premiers pas d’une commercialisation de sa nouvelle offre standardisée, la Banque Nationale avance qu’il s’agit d’une décision prudente. Le coût du capital a récemment augmenté pour l’entreprise de Blainville et il se pourrait qu’elle ne soit pas en bonne position pour aller chercher du capital supplémentaire sur les marchés boursiers.
Rupert Merer avance que les bases des centres d’excellence, qui tentent d’implanter une meilleure optimisation et une amélioration de l’exécution à travers son réseau devraient être bénéfiques aux actionnaires à moyen et long terme grâce à une structure de coûts plus basse qui devrait produire des marges améliorées.
Même si l’institution financière voit l’annonce d’un bon œil, elle rappelle que l’entreprise a plusieurs défis à court terme, en plus de devoir affronter des vents contraires reliés à ses contrats de gaz naturel renouvelable. Elle maintient donc son évaluation de performance égale au secteur ainsi que son cours cible de 2 $.