BLOGUE. Première constatation en comparant les forfaits américains et canadiens dans le cadre du dossier T-Mobile : les nouveaux forfaits canadiens sont bien moins chers qu'aux États-Unis! Ce qui ne veut pas dire que les opérateurs canadiens sont parfaits, loin de là.
J'écrivais hier à propos de la révolution que tentera de mener au cours des prochains mois le 4e opérateur américain en importance, T-Mobile.
En bref, T-Mobile forcera ses clients à payer le vrai prix pour leur téléphone intelligent à l'achat, en échange de quoi elle leur offrira des forfaits mensuels plus économiques. Pour un client qui sait compter, il y a des centaines de dollars d'économies à effectuer, malgré le prix initial en apparence rebutant.
Première constatation donc, en cherchant à voir comment une telle politique pourrait s'appliquer au Canada : la restructuration récente des forfaits des opérateurs canadiens, qui incluent la voix et les textos illimités, les a rendus plus que compétitifs face à ce qui se fait aux États-Unis.
Le forfait de T-Mobile employé en exemple hier donnait droit à des minutes, des textos et des données illimitées (dont 2 Go à haute vitesse) pour 60$ US par mois.
Les rivaux Sprint, AT&T et Verizon exigent respectivement 80$, 85$ et 100$ pour des forfaits pas nécessairement identiques, mais très similaires. Rappelons que, contrairement à T-Mobile, les forfaits de ces trois opérateurs incluent une portion qui sert à rembourser le rabais octroyé au moment de l'achat de l'appareil.
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Le Canada est très compétitif
Qu'ont à offrir les opérateurs canadiens en retour? La réponse va vous étonner.
Un forfait similaire coûte 65$ chez Rogers et Bell. Principales différences : la limite de données est à 1 Go et les appels sont limités à votre « zone urbaine », plutôt qu'à tout le pays, comme aux États-Unis. Vous pouvez aussi avoir la version à 3 Go pour 75$.
Chez Telus, les options à 1 et 3 Go coûtent respectivement 70$ et 80$. Vidéotron offre un forfait comparable à 55$, avec seulement 500 Mo de données.
Bref, les prix des opérateurs canadiens sont nettement moins chers que ceux des rivaux américains qui subventionnent eux aussi les appareils et à peine plus chers que ceux de T-Mobile, qui n'incluent aucune subvention. Surprise agréable.
De là à chanter les louanges des opérateurs canadiens, il y a un pas.
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Inacceptable
C'est que deux des trois grands (Rogers et Telus) refusent d'accorder le moindre rabais sur leurs forfaits aux clients qui se présentent avec leur propre appareil, ce qui est à mon avis tout à fait inacceptable.
Rappelons les bases du modèle. On vous fait un rabais de quelques centaines de dollars au moment de l'achat du téléphone, en échange d'un contrat de trois ans, puis on se rembourse ce rabais à même les mensualités imposées par votre contrat. Il y a donc clairement une portion de cette mensualité, dont la taille est inconnue, que l'on pourrait déduire des forfaits auxquels souscrivent des abonnés qui n'ont pas bénéficié de la subvention à l'achat.
Mais non. Chez Rogers et Telus, cette portion sert directement à engraisser la marge bénéficiaire. Seule Bell offre, depuis peu, un rabais de 10% sur ses forfaits aux clients qui se présentent chez elle sans subvention, soit parce qu'ils détiennent déjà leur appareil, soit parce qu'ils le lui achètent au plein prix. C'est un rabais qui pourrait probablement être encore un peu plus élevé, mais qui constitue à tout le moins un effort louable.
En excluant cette offre de Bell, bien qu'il soit possible d'acheter des téléphones intelligents directement auprès de leur fabricant (surtout l'iPhone et le Nexus de Google), il n'y a à peu près aucun avantage à le faire au Canada. Vous allez payer le plein prix à l'achat ET payer chaque mois comme si vous aviez eu droit à un rabais. Le seul avantage, c'est que votre téléphone sera « déverrouillé », ce qui vous permettra par exemple d'y insérer des cartes SIM d'un fournisseur étranger quand vous voyagez. Intéressant, surtout pour les données.
Chapeau aux opérateurs canadiens, donc, pour l'attractivité de leurs forfaits. Mais un gros « pouce en bas » à ceux qui s'obstinent à vous faire signer un contrat ou à vous faire rembourser une subvention dont vous n'avez pas bénéficié.