Reprendre une entreprise sans y laisser sa chemise

Publié le 24/01/2022 à 00:01

Alors que le nombre d’entreprises à vendre a explosé pendant la pandémie de COVID-19, de jeunes gens d’affaires se montrent intéressés par le repreneuriat. Ils doivent d’abord comprendre les modalités entourant le transfert d’une entreprise, notamment sur le plan financier. La préparation est ainsi une étape incontournable.

Un projet de repreunariat est financé par différents moyens complémentaires, auxquelles participent des institutions financières, le vendeur et bien entendu, l’acquéreur. Comme c’est le cas pour une transaction immobilière, le repreneur ou la repreneuse doit avant tout faire un bilan financier afin de connaître ses capacités financières.

« Un repreneur doit s’attendre à donner une mise de fonds minimale de 5 % à 10 %, explique Olivier Gagnon Lacoursière, CFA, analyste en transfert d’entreprise chez Desjardins. Plus le prix d’acquisition est élevé, selon la performance de l’entreprise, plus la mise de fonds demandée pourrait être importante. »

Le montage financier

Un montage financier qui prend en compte non seulement le prix de rachat, mais également les réinvestissements nécessaires à court et à moyen terme est indispensable. « Comme pour l’acquisition d’une maison qu’on prévoit rénover », donne en exemple Olivier Gagnon Lacoursière.

« Chaque transaction étant unique, le montage le sera également, ajoute-t-il. Le repreneur ne doit pas se laisser aveugler par les taux très bas qui ont cours actuellement. Il vaut mieux opter pour un montage financier équilibré qui apportera la souplesse dont l’entreprise aura besoin. »

Olivier Gagnon Lacoursière

Payer le juste prix

Comment s’assurer de payer le juste prix ? Un repreneur ou une repreneuse a avantage à bien s’entourer. Les experts et expertes en évaluation d’entreprise (EEE) peuvent l’aider à déterminer le juste prix. Les conseils d’un avocat, d’un comptable et d’un fiscaliste sont aussi précieux. Des organismes offrent également des services de rédaction et de vérification de plans d’affaires.

« Mieux vaut faire appel à un expert, qui apportera l’objectivité essentielle au processus, conseille le président-directeur général du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ), Pierre Graff. Il faut arriver à concilier, d’une part, la valeur sentimentale de l’entreprise pour le cédant et, d’autre part, la perception qu’a le repreneur du prix et de la valeur de l’entreprise. »

Le contrat de repreneuriat comprend à la fois le prix du rachat et des clauses négociées (fonds de roulement, période de transition, etc.) qui peuvent avoir un impact sur le succès de la transaction. Le repreneur ou la repreneuse doit par ailleurs connaître le cycle de vie de l’entreprise et savoir où elle se situe au moment de l’acquisition.

Vers une valorisation du repreneuriat

« Le repreneuriat, c’est la clé pour aller plus loin et plus vite en affaires », affirme Pierre Graff. Il souligne que près du quart des jeunes âgés de 16 à 35 ans, interrogés dans le projet de recherche Travaillons ensemble, financé par le RJCCQ, sont intéressés par le repreneuriat.

« Pour les convaincre de se lancer dans l’aventure, il est nécessaire de leur offrir un meilleur accès à l’actionnariat au sein même des entreprises, poursuit-il. C’est une bonne façon de garder la main-d’œuvre, et cela simplifie la transition lors de la vente. » Le risque entre les partenaires s’en trouve ainsi diminué. Qui plus est, le taux de survie des sociétés reprises est plus grand à moyen terme que celui des sociétés créées, indique le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ).

Les différents ordres gouvernementaux doivent toutefois réfléchir à de nouveaux incitatifs fiscaux pour faciliter l’accès à l’actionnariat au sein des entreprises, avance Pierre Graff.

Le repreneuriat n’est pas un plan B. Après tout, reprendre, c’est aussi entreprendre.

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