En quoi intégrer un incubateur d’entreprises est-il bénéfique?

Publié le 08/07/2021 à 13:44

Au pays, les nouveaux entrepreneurs ambitieux, créatifs et motivés sont légion. Ainsi, des milliers d’incubateurs d’entreprises ont le vent dans les voiles. Le gouvernement fédéral offre d’ailleurs des subventions à ces organismes afin de propulser l’innovation et l’entrepreneuriat. Dans cet article, Éric Labelle, directeur des start-ups, groupe technologie et innovation à la Banque Nationale, explique pourquoi les jeunes pousses ont tout intérêt à intégrer un incubateur.

Services et ressources

Par définition, on appelle « incubateur d’entreprises » un organisme qui aide les entrepreneurs désirant se lancer en affaires. Celui-ci fournit divers services pour les soutenir, tels que du mentorat et des formations. Il propose également des outils permettant de structurer leur projet et, éventuellement, de le concrétiser. « Tout entrepreneur peut se joindre à un incubateur qui va lui offrir des services qui sont spécifiques à son univers, à son type de start-up et au type d’idée qu’il veut mettre en place », explique Éric Labelle.

De plus, la collaboration d’un entrepreneur avec un incubateur peut augmenter la confiance des investisseurs et des banques envers celui-ci. Par conséquent, ce passage peut lui permettre d’obtenir du financement ou d’accéder au crédit plus facilement.

Incubateur ou accélérateur


Plusieurs confondent les incubateurs et les accélérateurs d’entreprises, ce qui est compréhensible, puisque certains organismes combinent les deux concepts. En termes simples, l’incubateur aide l’entrepreneur à lancer son projet. L’accélérateur, pour sa part, lui permet de mettre en place ce qu’il a imaginé lors de son passage dans l’incubateur.

Règle générale, l’accélérateur propose un programme d’un à trois mois. Durant ce dernier, l’entrepreneur peut discuter avec des acteurs influents de son domaine. Ceux-ci l’aideront à créer des liens avec des intervenants clés pour faire avancer son projet plus rapidement.

Fait à souligner : l’ensemble des programmes (incubateurs et accélérateurs) proposent à leurs participants une panoplie de ressources matérielles à la fine pointe de la technologie. Il est question, par exemple, de laboratoires pour effectuer des tests, d’imprimantes sophistiquées (ex. : 3D) et de logiciels spécialisés. Les entrepreneurs peuvent aussi accéder à des espaces de travail partagés, ou encore participer à des séances de remue-méninges. Ces échanges des plus stimulants contribuent à enrichir leur réflexion.

Formations et relations


Dès le moment où un entrepreneur se joint à un incubateur, il peut choisir de s’inscrire à des formations pertinentes sur l’entrepreneuriat, les finances, la mise en marché, etc. Il est également mis en contact avec des entrepreneurs inspirants qui lui raconteront leur parcours et lui donneront des conseils judicieux. « Dans un incubateur, l’entrepreneur va être mis au défi pour le pousser à repenser son idée avec les bons accompagnements, pour qu’il connaisse exactement les efforts à déployer et la stratégie à mettre en place », souligne Éric Labelle.

Expertise et réseau

Comme il existe d’innombrables incubateurs, il peut s’avérer difficile de sélectionner celui qui répondra à ses besoins. Certains éléments sont à considérer, notamment :

• Le type d’accompagnement : la plupart des incubateurs offrent des conseils, du mentorat et du financement pour les entreprises en démarrage, mais certains ne fournissent qu’un espace de travail abordable.

• Le prix des services : le coût d’une place dans un incubateur peut varier selon les formules préconisées. Ceux qui sont situés dans certaines universités, par exemple, offrent des services entièrement gratuits. D’autres organismes accordent l’espace sans frais aux entreprises en période d’incubation, mais retirent du capital-actions ou ont des services facturés (ex. : forfaits). Bref, pour éviter les mauvaises surprises, il revient à l’entrepreneur de se renseigner afin de savoir si l’incubateur convoité facture ses services ou les offre gratuitement.

Par ailleurs, il est important d’être au fait que chaque incubateur possède des capacités et un créneau propres à un secteur en particulier. « Par exemple, une entreprise en innovation ou en santé ne peut pas aller dans un incubateur qui est spécialisé en culture, elle n’en tirerait aucun bénéfice », précise Éric Labelle.

Chose certaine, les entrepreneurs doivent choisir leur incubateur en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs, mais aussi de l’offre, de l’expertise et du réseau de l’organisme concerné.

Lorsqu’un entrepreneur estime avoir trouvé l’incubateur idéal, il doit recueillir des renseignements importants en posant les bonnes questions. L’organisme requiert-il de présenter son idée devant un jury? Est-ce possible d’accéder à l’incubateur en tout temps ou uniquement à des moments précis? Cette étape essentielle permet de confirmer son choix.

Investissements et partenariats

Pour Éric Labelle, ce qu’une entreprise peut aller chercher auprès de ces organismes est très varié : « Il n’y a pas une entreprise qui va rentrer dans un incubateur et qui va en sortir dans la même situation qu’elle était quand elle est rentrée. » Selon son expérience, bon nombre d’entreprises ont lancé un projet assez différent de ce qu’elles avaient imaginé avant d’avoir recours à un incubateur.

Le volet des investissements et des partenaires financiers est certes déterminant, mais les entreprises acquerront aussi la capacité d’établir, de parfaire et de valider leur approche, et ce, en commercialisation, en développement ou en conceptualisation. Les jeunes pousses auront en outre accès à un vaste réseau de professionnels, d’accompagnateurs, voire d’avocats. « Les entrepreneurs peuvent rencontrer des gens qu’ils n’auraient jamais eu la chance de côtoyer et travailler avec eux sur leur stratégie, aller chercher des partenaires pour la mise en marché et la publicité », souligne M. Labelle.

Adaptation et transition

La situation pandémique a obligé de nombreuses entreprises à se réinventer, et les incubateurs n’ont pas fait figure d’exceptions. « Ce fut complexe pour les incubateurs; comme leur beauté réside dans le fait de côtoyer en personne les gens qui vont donner du mentorat et du coaching, ils ont dû faire rapidement en sorte que ça devienne virtuel », rappelle Éric Labelle.

Il faut toutefois reconnaître que cette transition a comporté un point positif; celui d’avoir pu élargir considérablement le bassin des entreprises participant aux divers programmes à l’extérieur de leur zone géographique. Des entreprises et des jeunes pousses situées en Europe ou aux États-Unis ont pu intégrer des incubateurs généralement très localisés, alors que des entreprises québécoises ont pu se joindre à des incubateurs à l’étranger.

Les experts de la Banque Nationale s’impliquent avec cœur auprès de nombreux incubateurs d’entreprises à Montréal, au Québec et ailleurs au Canada. Prêt à vous lancer en affaires? Consultez ce guide pour faciliter le démarrage de votre entreprise.

 

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