Chefs d’entreprise : apprenez à prendre des décisions éthiques !

Publié le 01/10/2020 à 00:01

Une faille de sécurité constatée dans le système informatique, une fraude découverte dans les états financiers ou une plainte de harcèlement sexuel contre un employé : comment les chefs d’entreprise peuvent-ils rendre des décisions éthiques dans de telles circonstances ? Pour les aider à bien évaluer la situation, l’École des dirigeants de HEC Montréal propose dès cet automne une nouvelle certification en éthique et conformité.

La professeure adjointe au département de management de HEC Montréal, Joé T. Martineau, fait partie du corps enseignant de ce programme d’études. Elle explique comment les dirigeants, les gestionnaires et les responsables des initiatives éthiques dans les organisations — les grandes comme les plus petites — peuvent tirer profit des connaissances transmises au cours de cette formation, qui comprend des conférences, de tables rondes, des études de cas et des ateliers de discussion.

En quoi consiste cette certification en éthique et conformité ?
Joé T. Martineau : « Pour ma part, je vais sensibiliser les participants à la prise de décision éthique. Comment peut-on prendre une bonne décision lorsqu’on fait face à un dilemme, un enjeu ou un conflit dans une organisation ? On parlera aussi du programme d’éthique organisationnelle et du programme de conformité. Différents enjeux seront abordés : le harcèlement au travail, la fraude et la corruption, les comportements déviants envers une organisation, etc. »

Quel est l’avantage de suivre cette formation ?
La formation est donnée tant par des experts académiques que par des praticiens issus du milieu des affaires. Il est utile pour les dirigeants en exercice et les gestionnaires en entreprise de suivre cette formation qui mettra en valeur les dernières recherches, mais aussi des expériences pratiques.

Pourquoi la création d’un programme d’éthique organisationnelle représente-t-elle un atout pour une organisation ?
J.M. : « Un programme d’éthique organisationnelle représente l’ensemble des outils, des pratiques et des mécanismes mis en place dans les organisations pour veiller à ce que les employés et les dirigeants prennent de bonnes décisions et adoptent des comportements en accord avec les valeurs de l’entreprise. Ce programme peut être très différent d’une entreprise à l’autre. Il n’y a pas de recette. Il n’y a que des réponses adaptées à la réalité et aux enjeux des organisations. »

« Dans une entreprise, il peut y avoir une multiplication des outils, des pratiques et des mécanismes éthiques. Aussi, avoir une personne responsable d’un programme d’éthique organisationnelle, qui assurera une cohérence entre toutes les initiatives éthiques, c’est souhaitable. Sinon, on part dans tous les sens sans prendre en compte l’objectif qu’on s’est fixé. »

Un programme d’éthique organisationnelle peut-il changer considérablement le fonctionnement d’une entreprise ?
J.M. : « Cela dépend de ce qu’une entreprise met en place. Il y en a qui décident de concevoir une nouvelle structure. Par exemple, un département est désormais dédié à l’éthique et à la conformité, ce qui entraîne la création de nouveaux postes. Dans ce cas, le fonctionnement peut changer. Il est aussi possible d’implanter de nouvelles règles qui modifient les méthodes de travail. »

Comment une meilleure éthique peut-elle contribuer à la croissance de l’entreprise ?
J.M. : « Les dernières recherches démontrent qu’une entreprise perçue comme étant éthique sera en mesure d’attirer de meilleurs employés et de retenir sa main-d’œuvre. Ce sont des facteurs de succès en affaires. Des consommateurs souhaitent par ailleurs acheter des produits d’entreprises qu’ils jugent responsables socialement ou d’un point de vue environnemental. »

« Il n’y a pas de recherche qui dit qu’en ayant un code d’éthique, une entreprise vendra plus de produits. Les pratiques éthiques façonnent la culture d’une organisation et donnent des résultats à long terme. »

Une telle formation en éthique et conformité est-elle d’autant plus importante pendant la pandémie de COVID-19 ?
J.M. : « Ce contexte de pandémie a exigé que les organisations fassent preuve de flexibilité, d’une réactivité importante et d’une certaine sensibilité. Elles ont dû prendre beaucoup de décisions en quelques mois seulement. »

« Lorsqu’on apprend à réfléchir à des enjeux selon une perspective éthique, on prend des décisions plus éclairées, des décisions qui considèrent beaucoup plus de facteurs. Et on est davantage en mesure d’assumer ces décisions. À mon avis, la prise de décision et la réflexion éthiques, ce sont des compétences de gestion qui sont essentielles actuellement. »

Pour en savoir plus : ethique-conformite.hec.ca

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