Diversité dans les CA : deux parcours à succès

Publié le 23/09/2020 à 00:01

Richard Deschamps président de CMTL et Radouan Torkmani membre de la 1e cohorte du Groupe des Trente - Crédit photo Helena Vallès

L’un est né en France de parents d’origine marocaine et a adopté Montréal il y a 7 ans. L’autre est une Québécoise dont les parents sont nés à Taiwan. Radouan Torkmani et Caroline Lin, jeunes leaders aux parcours professionnels enviables, ont aussi intégré récemment le conseil d’administration (CA) d’une organisation à laquelle ils apportent leur sang neuf et leur regard inédit. Les CA se diversifient… pour le mieux !

« Je crois à une société inclusive, qui consulte largement pour bénéficier du meilleur de chacun. Les expertises savantes doivent être complétées par celles issues des usages concrets ou des différentes cultures. » Ainsi s’exprime Radouan Torkmani. Le jour, il est chef d’équipe en conception d’agrandissements et de nouvelles écoles au Centre de services scolaires de Montréal. Le soir, il est commissaire à l’Office de consultation publique de Montréal. Il est entré dans l’organisation grâce à un jumelage orchestré par Concertation Montréal, qui tient une banque de candidatures de leaders issus de la diversité : des forces vives de Montréal qui permettent aux CA et à différents comités municipaux ou paramunicipaux de varier les points de vue à leur table.

Caroline Lin, chef de la direction financière à la Fondation Pierre Elliott Trudeau, a également fait partie de la banque de Concertation Montréal et été recrutée par le CA du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, un organisme de recherche dont la mission est aussi d’accompagner les populations montréalaises touchées par la radicalisation. Cette comptable de formation, qui a toujours voulu faire ce travail dans une perspective d’engagement social, est issue d’une famille impliquée dans les structures associatives de la communauté taïwanaise montréalaise. « En tant qu’immigrante de deuxième génération, j’ai l’occasion de jouer un rôle de leader dans les organisations clés de Montréal, auxquelles mes parents n’avaient pas accès même si l’apprentissage du français a été une priorité pour eux. Il y a une grande évolution en cours, c’est réjouissant ! »

Les nombreuses facettes de la diversité
Issus de l’immigration, de première ou seconde génération, Radouan Torkmani et Caroline Lin ne sauraient toutefois être réduits à cette caractéristique. Ils contribuent également à la diversité dans les CA en raison de leurs convictions féministes ou écologistes – « mon souci premier est que la société civile et le gouvernement atteignent leurs objectifs de développement durable », dit Radouan – ou encore en raison de leur appartenance à la génération des millénariaux.

« La diversité, c’est complexe et multiple, dit Caroline. Le sexe, l’âge, les origines, les croyances et de nombreux autres croisements identitaires nous façonnent. Toute cette diversité se déploie dans la conversation entre les personnes autour de la table : les échanges mettent en lumière les angles morts des situations auxquelles nous faisons face. Elle nous aide à tenir compte d’une variété de réalités. »

Radouan, qui a fait partie du Groupe des Trente de Concertation Montréal, un regroupement de leaders issus de la diversité, ajoute que c’est aussi la diversité des parcours professionnels qui fait un bon CA. « Personnellement, j’apporte à la discussion ma double formation en ingénierie et architecture. La diversité est autant du côté de l’expertise que du côté de l’âge et des perceptions générationnelles – sur les questions de mobilité, par exemple. »

L’importance d’un bon alignement
L’important est qu’il y ait un vrai « match parfait » entre l’organisation et les membres de son CA, estime Radouan. « Il faut se sentir appelé par la mission de l’organisme et la connaître le mieux possible avant de s’engager, dit-il. C’est un investissement de temps significatif et une grosse responsabilité, mais ça vaut le coup : on a un impact considérable sur la société civile, sur le tissu social et sur l’exercice de la démocratie. »

Sans oublier la place centrale de l’écoute et de l’empathie. « C’est ainsi qu’on peut réussir à envisager chaque question ensemble, par co-construction de savoir », note Caroline. Un pour tous, tous pour un !

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