Recruter autrement dans l’industrie des TIC

Publié le 21/09/2021 à 00:01

Les défis de recrutement des entreprises de l’industrie des technologies de l’information et de la communication (TIC) sont aussi colossaux que le virage numérique qu’elles opèrent dans tout le Québec. Pour dénicher les travailleurs tant recherchés, elles doivent faire preuve d’ingéniosité.

Le comité sectoriel de main-d’œuvre en TIC, TECHNOCompétences, estime que d’ici la fin de l’année 2021, pas moins de 12 867 professionnels devront s’ajouter aux 262 800 spécialistes du domaine des TIC afin de répondre aux besoins des entreprises technologiques et des organisations du Québec.

Des étudiants qui obtiendront leur diplôme, des travailleurs qui réorienteront leur carrière et des employés qui acquerront de nouvelles compétences prêteront ainsi main-forte à ces entreprises, dont les services sont en forte demande depuis de début de la pandémie de COVID-19, en raison notamment de l’engouement pour le télétravail, de la cybercriminalité, de la transformation numérique de nombreuses entreprises et de la percée de l’intelligence artificielle.

Pour trouver cette main-d’œuvre tant convoitée, les campagnes de recrutement doivent sortir des sentiers battus.

Aller à la rencontre des travailleurs

Les entreprises ne peuvent plus se contenter de publier une offre d’emploi dans un journal ou un site Internet pour embaucher de nouveaux talents. Elles doivent aller à la rencontre des candidats potentiels.

« On ne peut plus lancer des filets. Il faut aller à la pêche », illustre Marko Boyer, CRHA, chasseur de têtes spécialisé dans les technologies de l’information. Le recruteur donne l’exemple d’une entreprise établie à Saint-Eustache. À la veille de la fermeture de la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes, les responsables des ressources humaines sont allés voir les navetteurs à 5 h 30 pour leur offrir du café, des muffins et des paquets de gommes sur lesquels l’adresse du portail de recrutement de l’entreprise était inscrite. « Et ils ont réussi à embaucher quelques travailleurs », signale Marko Boyer.

Microsoft l’a compris avant bien d’autres sociétés. En 2011, la multinationale tentait de trouver de nouveaux employés à deux pas du siège social d’Amazon, à Seattle.

Médias sociaux

En essayant de joindre les travailleurs là où ils sont, les entreprises ne doivent pas négliger les médias sociaux. Pas moins de 83 % des adultes québécois sont inscrits à au moins une plateforme, rapportait l’enquête NETendances 2018, réalisée par le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations.

Grâce aux médias sociaux, les employeurs peuvent inviter directement des candidats à postuler à leurs offres d’emploi et même carrément les convoquer à un entretien d’embauche si leur CV correspond à leurs attentes.

Les entreprises ont également la possibilité d’utiliser LinkedIn, Facebook, Twitter ou autre pour faire connaître leur marque, expliquer leur culture organisationnelle et présenter leurs projets. Ces plateformes se veulent aussi des espaces de choix pour valoriser leurs employés, qui peuvent en retour promouvoir leur employeur dans leurs médias sociaux personnels.

« Les employés d’une entreprise peuvent recommander des gens. Alors, elle doit être visible », insiste Marko Boyer. Il souligne qu’en plus des médias sociaux, un employeur peut distribuer des vêtements promotionnels à son personnel et s’engager dans des organismes communautaires pour signaler sa présence.

L’intelligence artificielle

Pour des entreprises qui peinent à trouver de la main-d’œuvre, l’intelligence artificielle peut leur rendre de très fiers services, ne serait-ce que dans la présentation d’une offre d’emploi.

« Comment peut-on rendre le poste plus sexy ? demande le vice-président données et transformation de la firme Moov AI, Olivier Blais. Grâce à l’intelligence artificielle, on peut analyser le nom du poste, sa description, les sites où il est annoncé et l’efficacité des publications. »

L’intelligence artificielle peut également permettre de passer en revue les CV, examiner les résultats de tests psychométriques et même déterminer dans quelle mesure les candidats sont enclins à demeurer au sein de l’entreprise, d’après Olivier Blais. « La relation humaine est essentielle, mais l’intelligence artificielle peut optimiser et faciliter le recrutement », mentionne-t-il.

Des programmes gouvernementaux

Au-delà des solutions innovantes pour recruter, les entreprises ont avantage à profiter des initiatives auxquelles le gouvernement du Québec contribue pour former de la main-d’œuvre. Ce dernier a notamment investi 18,8 millions de dollars dans le Programme de formation de courte durée (COUD TI) pour encourager 700 travailleurs à suivre une formation diplômante dans le secteur des TIC grâce à une alternance travail-étude. Ils peuvent ainsi rehausser leurs compétences tout en comblant les besoins de main-d’œuvre des entreprises.

Pour les employeurs à la recherche de personnel spécialisé, le Programme pilote d’immigration permanente des travailleurs des secteurs de l’intelligence artificielle, des technologies de l’information et des effets visuels a été mis sur pied au printemps 2021 pour faciliter le recrutement, l’intégration et la rétention de professionnels établis à l’étranger. Les candidatures doivent être présentées par l’entreprise qui les a embauchés ou qui souhaite le faire. Cette initiative, propulsée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, vise à élargir le bassin de recrutement dans ce sous-secteur surspécialisé.

Une somme de 39,6 millions de dollars sera par ailleurs consacrée au cours des trois prochaines années au Programme pour la requalification et l’accompagnement en technologie de l’information et des communications, grâce auquel des chômeurs pandémiques et des personnes qui souhaitent réorienter leur carrière peuvent apprendre un métier du domaine des TIC, tout en recevant une rémunération de 650 $ par semaine.

Le programme Maillon Techno, mis en place par TECHNOCompétences en collaboration avec Services Québec, épaule quant à lui les sociétés montréalaises à la recherche de main-d’œuvre dans le domaine des TIC. En recrutant des travailleurs d’origines diverses ayant une formation ou une expérience pertinente grâce à ce programme, les entreprises obtiennent également du soutien durant l’intégralité du processus d’intégration. Des formations d’appoint sont offertes en cas de besoin.

On le voit, ce ne sont pas les idées qui manquent pour dénicher des travailleurs qualifiés dans le domaine des TIC ! Il faut simplement diversifier ses offensives et faire preuve d’ingéniosité !

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