C'est le temps du Grand Rattrapage numérique


Édition du 25 Mai 2022

C'est le temps du Grand Rattrapage numérique


Édition du 25 Mai 2022

Par Philippe Jean Poirier

Le gouvernement du Québec espère sensibiliser 49 500 entreprises à l’importance du virage numérique et aider 2600 autres à progresser dans celui-ci. (Photo: Getty)

TRANSFORMATION NUMÉRIQUE. Ça y est. Nous y sommes. Le printemps numérique est arrivé au nord du 49e parallèle. Et il n’y a pas de retour possible. Depuis quelques mois, les gouvernements fédéral et provinciaux multiplient les annonces d’aide à la transformation numérique. Les entreprises sont ainsi conviées à une immense corvée collective, une sorte de Grand Rattrapage numérique, pourrait-on dire. 

Il y a urgence en la demeure alors que la proportion des entreprises qui songent à faire des investissements technologiques a reculé de 88 % en 2020 à 80 % en 2021, révèle la sixième édition du portrait des TI réalisé par NOVIPRO/Léger à l’automne 2021. Les 491 répondants — dont 288 décideurs en technologie de l’information — ont affirmé préférer investir dans les « opérations » plutôt que dans les « technologies avancées », qui sont pourtant la véritable clé de voûte de plusieurs projets de transformation numérique. 

Pour encourager les entreprises à se relever les manches et à donner le coup de barre depuis trop longtemps demandé et attendu, Ottawa a lancé, début mars, le Programme canadien d’adoption du numérique (PCAN), assorti d’une enveloppe de 4 milliards de dollars sur quatre ans. Géré par Innovation, Sciences et Développement économique Canada, le programme donne entre autres accès à des microsubventions de 2400 $ pour « mettre en œuvre une vitrine numérique », et à une subvention maximale de 15 000 $ pour « préparer un plan d’adoption du numérique ». « Les petites et moyennes entreprises canadiennes ont besoin de plus d’outils, de ressources et de financement pour passer au numérique », avait alors expliqué dans un communiqué Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de la Banque de développement du Canada, qui participe au PCAN. 

Le 20 avril suivant, Québec a dévoilé dix nouveaux projets de formation financés à hauteur de 29 millions de dollars (M$) dans le cadre de son programme Offensive de transformation numérique (OTN), doté d’un budget total de 130 M$. Ciblant l’étape du choix des solutions technologiques, l’OTN adopte une démarche sectorielle en finançant des organismes plutôt que des programmes. Les 25 organismes retenus à ce jour sont issus de secteurs aussi variés que la mode (Sensation mode), le tourisme (Événements Attractions Québec) et le secteur manufacturier (Mouvement québécois de la qualité). Par sa plus récente annonce, le gouvernement espère sensibiliser 49 500 entreprises à l’importance du virage numérique et aider 2600 autres à progresser dans celui-ci.

 

Demander de l’aide

Cette démarche a tout pour plaire à Lyne Dubois, vice-présidente du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) d’Investissement Québec. D’ailleurs, lorsqu’elle aborde le sujet de la transformation numérique, ses yeux brillent de mille feux. La vice-présidente du CRIQ est convaincue que c’est en amenant les entreprises à franchir un premier pas — aussi petit soit-il — que celles-ci trouveront leur élan. L’enjeu est trop important pour ne pas essayer de se lancer.

« Aujourd’hui, la compétition est mondiale, explique-t-elle. Le consommateur peut s’approvisionner partout dans le monde. Il veut le meilleur produit au meilleur prix. Surtout, il veut un produit personnalisé. Nous sommes à un modèle de production « juste à temps ». Pour répondre à la demande des consommateurs et tirer leur épingle du jeu, les entreprises n’ont d’autres choix que d’intégrer les nouvelles technologies. » 

Lyne Dubois constate que les PME manquent de temps, de compétences et surtout de main-d’œuvre pour saisir toutes les occasions du virage numérique. « Elles ne connaissent pas toujours l’aide financière et à l’innovation qui leur est offerte », ajoute-t-elle.

 

Tisser des liens

Le Québec ne manque pourtant pas de programmes ni d’organismes pour aider les entreprises dans leur transformation 4.0. Selon leur maturité numérique, les chefs d’entreprise peuvent s’initier à la transition numérique en suivant une formation auprès d’un organisme sectoriel; ils peuvent suivre une formation 4.0 au collégial ou à l’université. Finalement, ils peuvent pousser la réflexion plus loin et s’engager dans un projet d’innovation en partenariat avec un centre de recherche. 

Lyne Dubois insiste sur l’importance de la collaboration. « Pour faire bouger les aiguilles de la productivité au Québec, nous ne pouvons pas agir seul. Nous devons agir en collaboration avec des partenaires financiers, d’innovation et d’exportation. Les Anglais disent : Connect the dots to leverage your network. Nous devons tisser des liens. » En d’autres mots, c’est en bâtissant un réseau d’entraide que le Québec inc. pourra réussir son Grand Rattrapage numérique.

 

 


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