Aller chercher les compétences numériques sur les bancs d’école


Édition du 25 Mai 2022

Aller chercher les compétences numériques sur les bancs d’école


Édition du 25 Mai 2022

Par Philippe Jean Poirier

À l’université, nous avons trouvé deux formations de deuxième cycle qui abordent le thème de la transformation numérique 4.0. (Photo: 123RF)

TRANSFORMATION NUMÉRIQUE. Si on remonte à seulement deux ou trois ans, il était très difficile pour un gestionnaire ou un employé responsable de la transformation numérique dans son entreprise de trouver une formation collégiale ou universitaire pour développer ses compétences numériques. L’offre s’est depuis développée. Présentation de formations déjà existantes ou qui seront lancées dans les prochains mois. 

Début mai, Entreprises et collectivités, du Service de la formation continue du collège d’Alma, devait commencer l’enseignement d’une nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) de 390 heures intitulée « Virage numérique 4.0 — LEA.D3 », mais elle a été annulée, faute d’inscriptions. Le cégep André-Laurendeau, qui devait donner une version adaptée du même programme, a annulé sa session printanière pour la même raison. Les gestionnaires hésiteraient-ils à retourner sur les bancs d’école ?

« Pendant la pandémie, nous avons observé une contraction au chapitre de la formation, explique Jean-Rémi Dionne, chef d’équipe d’Entreprises et collectivités. Les dirigeants se sont concentrés sur la gestion de leur organisation. Actuellement, on note un engouement pour plusieurs cours qui débuteront à l’automne. On sent aussi de la part des entreprises une volonté de redémarrer le virage numérique et d’aller chercher les compétences pour le faire. »

 

Créer une communauté de pratique

Depuis l’annonce de l’automne dernier, le collège d’Alma s’est associé au cégep de Drummondville et à son Centre national intégré du manufacturier intelligent pour remanier son programme. En fin de compte, le cours sera donné en ligne selon une approche en codéveloppement. « Les gens visés par la formation occupent des postes de gestion où ils appliquent le changement, explique le chef d’équipe. Ils veulent pouvoir partager leur expérience, se valider auprès de gens qui vivent sensiblement la même chose. Le programme leur permet d’aller chercher des compétences, tout en entrant en relation avec des personnes qui vivent aussi un virage numérique dans leur organisation. Ultimement, l’objectif est de créer une communauté de pratique. »

Les cégeps d’Alma et de Drummondville devraient bientôt annoncer la tenue d’une première session du programme à l’automne. Dans le cas du cégep André-Laurendeau, la première édition de la formation a été reportée à février 2023.

Si on regarde du côté de Québec, le service aux entreprises de Cégeps et cies de la Capitale-Nationale offre lui aussi un cours sur la transformation numérique 4.0, mais il s’agit cette fois d’une formation qui n’est pas associée à des crédits ou à l’obtention d’une attestation. Le cours de 56 heures, nommé « Leader en transformation numérique », forme actuellement sa deuxième cohorte de 12 participants. 

« L’objectif de notre formation est d’outiller le chef d’orchestre qui va piloter le projet de transformation dans une organisation, explique Marie-France Hallé, conseillère à la formation aux entreprises de Cégeps et cies. Nous faisons un survol des nouvelles technologies numériques, puis nous abordons des sujets tels que la cartographie des processus, la gestion de projet et aussi la gestion du changement, qui est très important dans ce genre de projet. » Des responsables de la transformation numérique en entreprise viendront également témoigner de leurs « bons et mauvais coups » avec les participants. La prochaine cohorte devrait commencer en avril 2023.

 

Des formations pour ingénieurs et consultants 

À l’université, nous avons trouvé deux formations de deuxième cycle qui abordent le thème de la transformation numérique 4.0. L’Université de Sherbrooke offre un microprogramme de 15 crédits en gestion et intelligence manufacturière et, depuis 2020, Polytechnique de Montréal donne un microprogramme de 12 crédits en Industrie 4.0.

Jonathan Clément, chef de la direction financière de la firme d’ingénierie GCM Consultants, a suivi la formation de l’Université de Sherbrooke en 2019 avec deux collèges. Le trio en a tiré plusieurs enseignements que la firme applique aujourd’hui dans son mandat d’accompagnement à la transformation numérique. « La formation nous a permis de développer une vision plus globale de ce qu’est la transformation numérique, explique le dirigeant. Nous comprenons mieux l’impact cumulatif que peuvent avoir les technologies émergentes, lorsqu’elles sont bien intégrées dans une entreprise. Nous avons aussi approfondi notre réflexion sur la manière d’établir un plan stratégique, ce qui nous rend beaucoup plus structurants pour nos clients. »

Christophe Danjou, responsable du programme de Polytechnique Montréal, note pour sa part à quel point ce genre de formation — qui s’adresse à l’industrie — est riche sur le plan des échanges et des débats d’idées. « C’est toujours très rigolo de voir des étudiants à la maîtrise ou au doctorat s’enthousiasmer pour des idées un peu folles et de voir les ingénieurs inscrits au programme leur répondre avec leur expérience de terrain. » 

On comprend que ces formations ne se font pas « à sens unique ». En retournant sur les bancs d’école, les gestionnaires et ingénieurs amènent leur vision et leur expérience professionnelle afin de bâtir de nouvelles compétences « numériques » en toute collégialité.

 


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