Les cleantechs du Québec visent l'international

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Novembre 2015

Les cleantechs du Québec visent l'international

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Édition du 21 Novembre 2015

Airex Énergie, de Laval, a mis au point la plateforme technologique CarbonFX, un procédé de torréfaction breveté permettant de convertir la biomasse en biocharbon. Cette source d’énergie est promise à un bel avenir dans le monde.

Denis Leclerc, président et chef de la direction de la grappe québécoise des technologies propres, Écotech Québec, est fébrile au moment de s'entretenir avec Les Affaires. Il n'est qu'à quelques heures de confirmer une nouvelle entente avec le Réseau international des technologies propres (International Cleantech Network), dont il préside le conseil d'administration. Établi à Copenhague, le réseau compte 11 grappes de nouvelles technologies réunissant plus de 1 000 entreprises établies en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du Nord, un total qui grimpera bientôt à 20.

«Dorénavant, les membres d'Écotech Québec seront automatiquement membres de toutes les grappes de technologies propres du réseau, dit Denis Leclerc. Elles auront accès à un bureau dans chacune des grappes pour finaliser leur analyse de marché. Les grappes locales les aideront à déceler des partenaires potentiels dans ces pays et à les rencontrer. Réciproquement, le même service sera offert par Écotech aux entreprises étrangères.»

Une telle entente reflète bien l'aspect résolument international du développement du secteur des technologies propres. «Au moins 70 % des entreprises québécoises en technologies propres sont déjà présentes à l'international», note le président d'Écotech Québec, citant au passage, Novothermic au Vietnam, TM4 en Chine et Eocycle Technologies au Danemark.

Cette réalité s'arrime bien au défi des changements climatiques, un moteur important du développement des technologies propres.

« Nos entreprises doivent souvent attendre des investisseurs étrangers. » – Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Écotech Québec.

Denis Leclerc sera d'ailleurs bien actif lors de la COP 21, la conférence de Paris sur le climat qui débute le 11 décembre. Les plus grandes sociétés mondiales y seront, et le président d'Écotech Québec s'est fixé comme mission de les convaincre de venir découvrir ce qui se fait au Québec. «C'est crucial pour nos entreprises en démarrage de créer des liens avec ces sociétés, juge-t-il. Cela donne des outils pour accélérer leur arrivée sur le marché, en plus d'offrir un accès à des réseaux dans plusieurs marchés nationaux.»

Course au biocharbon

Ce genre d'initiative est important, car les entreprises innovatrices québécoises sont en concurrence constante avec des sociétés étrangères pour conquérir des marchés prometteurs. Airex Énergie, entrée en activité en 2014, en constitue un bon exemple. Cette entreprise lavaloise a mis au point la plateforme technologique CarbonFX, un procédé de torréfaction breveté permettant de convertir la biomasse en biocharbon.

«Il y a environ six autres plateformes technologiques de production de biocharbon en développement en Amérique du Nord et un nombre semblable en Europe, souligne le directeur général d'Airex, Sylvain Bertrand. Notre principal avantage réside dans le temps très court de passage de la biomasse dans le réacteur, à peine deux à trois secondes, alors qu'il peut atteindre 30 minutes chez nos concurrents. De plus, comme notre procédé brûle les gaz volatils qui s'échappent de la biomasse, il n'a pas besoin d'une chaleur extérieure pour fonctionner. Tout cela nous rend très concurrentiels sur le plan du coût de production.»

Le biocharbon devrait connaître un engouement au cours des prochaines années, alimenté par la volonté de délaisser le charbon traditionnel, grand émetteur de gaz à effet de serre. Puisque le biocharbon se comporte de la même façon que le charbon, les coûts de conversion à cette matière sont beaucoup plus bas. En 2014, la centrale électrique Atikokan GS, en Ontario, a déboursé 170 millions de dollars pour se convertir aux granules de bois. Un an plus tard, la centrale Thunder Bay GS, pourtant plus grosse, n'a dépensé que 5 M$ pour se convertir au biocharbon.

Soutenu financièrement par Desjardins-Innovatech et Cycle Capital Management, Airex Énergie espère pouvoir se positionner comme un acteur majeur sur de nombreux marchés internationaux.

Augmenter le soutien

Malgré plusieurs succès, des défis importants ralentissent le développement du secteur au Québec. Il est notamment très ardu de trouver des bancs d'essai pour peaufiner les innovations en les testant dans des conditions d'utilisation réelles. Denis Leclerc croit que les organismes publics et parapublics devraient être davantage mis à contribution. Il cite l'exemple d'Idénergie, qui testera 10 de ses hydroliennes dans les Rocheuses en 2016, grâce à une entente avec Parcs Canada (voir texte en p. A4).

Le financement reste aussi insuffisant. Paradoxalement, c'est au tout début et à la toute fin de l'innovation que ce manque se fait cruellement sentir. Denis Leclerc propose de bien analyser les résultats du fonds d'amorçage Cycle-C3E, dont la durée de vie s'achève à la fin 2015, et d'en relancer rapidement un autre.

Mais il faudra aussi soutenir les entreprises qui recherchent des capitaux beaucoup plus importants en phase de commercialisation, notamment pour acquérir des équipements parfois lourds.

«Nos entreprises doivent souvent attendre des investisseurs étrangers pour y arriver, déplore Denis Leclerc. Il faudrait réfléchir à des solutions afin d'intéresser davantage les investisseurs québécois.»

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