L’indispensable travail en équipe

Publié le 08/10/2021 à 07:00

L’indispensable travail en équipe

Publié le 08/10/2021 à 07:00

(Photo: Leon pour Unsplash)

SE LANCER EN AFFAIRES. Bien s’entourer dès le début de son aventure entrepreneuriale est l’un des premiers conseils que prodiguent les experts en matière de démarrage. Voici pourquoi. 

« Ça m’a pris trois ans pour trouver les bons partenaires d’affaires », témoigne Steve Desjarlais, qui est derrière la plateforme conversationnelle Heyday. Pour cet ancien cadre d’Ubisoft à Montréal, entreprendre seul était l’erreur à ne pas faire. « C’est la beauté de se lancer à plus de 40 ans : tu connais mieux tes forces et, surtout, tes faiblesses, avance-t-il. Et tu sais qu’il faut trouver des gens pour compenser ces dernières. » Il a donc multiplié les événements de réseautage pour finalement rencontrer David Bordeleau, Hugues Rousseau et Étienne Mérineau, ses associés.  

Partir à l’aventure en équipe est en effet l’une des recommandations les plus courantes des experts en entrepreneuriat. « Les entrepreneurs solitaires que l’on accepte dans nos programmes sont très rares », confie Luis Cisneros, professeur titulaire au Département d’entrepreneuriat et d’innovation à HEC Montréal. « C’est tellement difficile tout seul. Autant pour le support moral, les angles morts ou tout simplement la prise de relais quand tu as besoin de t’arrêter pour t’accorder des vacances et prendre soin de toi-même », ajoute Sylvain Carle, investisseur en capital de risque et associé directeur du nouveau fonds Objectif 13, dont le nom fait référence à la lutte contre les changements climatiques.    

« J’ai compris après coup à quel point c’était important de ne pas être seule, pas forcément pour le partage des tâches, mais pour aller loin », confirme Déborah Cherenfant, présidente de la Jeune Chambre de commerce de Montréal et directrice régionale du segment Femmes entrepreneures du Groupe Banque TD. 

Il ne suffit toutefois pas de trouver des personnes cofondatrices pour lancer une entreprise. Encore faut-il que celles-ci aient des compétences, voire des expériences, complémentaires. « Cela prend des gens qui sont le yin de ton yang », résume Liette Lamonde, directrice générale de la Fondation Montréal inc. et PDG de Bonjour Startup Montréal. « Ce qui a fait que l’on a lâché nos beaux postes, malgré nos familles et nos hypothèques, c’est la confiance dans la capacité de notre équipe à arriver à bâtir quelque chose d’envergure, se rappelle Steve Desjarlais. Certes, il faut une certaine dose de naïveté, car tu ne peux pas tout savoir au départ. » Dans son cas, la chimie était très présente dès les débuts de Heyday. « Il suffisait de nous parler 5 minutes pour régler les problèmes de la semaine », se souvient-il.

 

L’utilité de l’accompagnement externe

Sauf que, même à deux ou trois, il est facile de s’enfermer dans une bulle, mentionne Liette Lamonde. D’où l’intérêt de se faire également accompagner par des personnes ou organisations externes. « La solitude de l’entrepreneur est bien réelle, même à plusieurs associés. Il est donc vraiment enrichissant de faire partie d’un groupe où il peut parler avec d’autres personnes de choses qu’elles vivent aussi ou qu’elles sont en mesure de comprendre », assure la dragonne Isabèle Chevalier, ex-PDG des produits probiotiques Bio-K+ International.

« Le lot de l’entrepreneur, c’est de vivre dans une insécurité permanente et d’avoir à prendre des décisions sans avoir toutes les réponses, poursuit-elle. Pouvoir échanger sur son projet permet donc de conforter ou de bonifier son plan pour la suite. »    

Incubateurs, accélérateurs, groupes de discussion, réseaux d’affaires… L’écosystème en matière d’accompagnement pour les entrepreneurs québécois est foisonnant. C’est pourquoi Bonjour Startup Montréal a créé la Conciergerie, un service d’orientation personnalisé et gratuit à Montréal pour diriger les entrepreneurs vers les bons programmes au bon moment. « Le risque, pour eux, est en effet de perdre du temps à chercher les bonnes ressources », explique Liette Lamonde.

« J’attribue grandement le succès de Heyday aux accompagnateurs que nous sommes allés chercher », affirme d’ailleurs Steve Desjarlais. Créée en juin 2017, la start-up a été sélectionnée quelques mois plus tard au sein de l’accélérateur de jeunes pousses L-SPARK à Ottawa. Et en simultané au Creative Destruction Lab, basé à HEC Montréal. « Ils nous ont ouvert les yeux sur notre modèle d’affaires, sur les rondes de financement, etc.… Tous les mois, ils nous faisaient présenter publiquement notre projet. C’est d’ailleurs comme ça qu’on a rencontré nos premiers investisseurs », se souvient l’entrepreneur. La veille de la vente de son entreprise à Hootsuite, l’été dernier, il était d’ailleurs encore en contact téléphonique avec le groupe de mentors rencontré à cette période.

« L’accompagnement des incubateurs et des accélérateurs apporte un point de vue externe bénéfique au démarrage, un encadrement pour aider l’équipe à se concentrer sur les bonnes choses et des connaissances basées sur l’expérience des autres et sur le réseau [de son industrie]. Car sans réseau, un entrepreneur ne va nulle part ! », résume Luis Cisneros. Liette Lamonde croit aussi beaucoup à « l’effet de cohorte ». Comme les participants partagent une aventure, cela leur crée selon elle un réseau « à vie ». 

« Le programme ne fera pas de magie pour toi, précise toutefois Steve Desjarlais. Il va te donner autant que tu vas t’y investir. Moi, j’y allais pour apprendre. Finalement, j’y ai fait un MBA en accéléré et en pratique ! »

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