Trois solutions pour se sentir encore mieux au boulot

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Janvier 2022

Trois solutions pour se sentir encore mieux au boulot

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Édition du 19 Janvier 2022

Par Isabelle Delorme

Les cabines de bien-être de Recharjme ont été réservées plus de 25 000 fois par plus de 3 500 utilisateurs depuis février 2018. (Photo: courtoisie)

SANTÉ AU TRAVAIL. De plus en plus de solutions permettent de prendre soin de soi sur son lieu de travail, car bien des employeurs préfèrent prévenir plutôt que guérir leur personnel. En voici trois.

 

Des cabines de bien-être au travail

S’offrir une sieste au bureau avec la bénédiction de sa hiérarchie, c’est désormais possible chez Desjardins. L’entreprise montréalaise Recharjme y a installé une quatrième de ses « cabines de bien-être » à la fin décembre. Ces lieux de repos insonorisés et ventilés, dotés d’un fauteuil zéro gravité chauffant et massant, d’un système de luminothérapie et diffusant une musique relaxante, permettent une vingtaine de minutes de pause entre deux réunions. 

«Les gens ne s’arrêtent jamais ! Nous sommes sollicités toute la journée au bureau et enchaînons sur un deuxième « shift » à la maison», lance Éric Normandeau, président fondateur de Recharjme. L’ancien enseignant en éducation physique aimait se reposer entre deux cours, d’où l’idée d’inventer un endroit propice pour le faire sur un lieu de travail.

Ses cabines de bien-être se retrouvent actuellement chez Desjardins et dans 10 hôpitaux de la région de Montréal ; elles ont été réservées plus de 25 000 fois par plus de 3 500 utilisateurs depuis février 2018. 

«C’est tellement confortable que je m’endors», raconte Eva, préposée au service alimentaire à l’hôpital de Lachine, qui utilise la cabine Recharjme durant ses pauses de dîner. La jeune femme de 31 ans apprécie l’option de méditation proposée. «J’en sors vraiment de bonne humeur et reposée, avec un coup de pouce qui me donne l’énergie de continuer», constate celle qui reprenait auparavant le travail fatiguée après ses pauses à la cafétéria. 

«Cette solution offre un endroit sécurisé et très agréable où l’on ne risque pas de se faire déranger», souligne Marie-Eve Champagne, spécialiste en santé, sécurité et mieux-être au travail. La solution doit toutefois être intégrée dans la culture de l’entreprise pour connaître un succès. «Disparaître une demi-heure pour aller faire une sieste, c’est parfois applaudi, mais cela peut faire froncer les sourcils dans certains environnements de travail», constate l’experte, qui encourage les gestionnaires à donner l’exemple.

Du côté de Recharjme, des discussions sont en cours afin d’installer des cabines dans des entreprises de jeux vidéo.

 

Un jumeau virtuel pour prévenir les maladies

Détecter précocement des maladies : c’est le pari de BioTwin, qui a conçu des algorithmes permettant la création du « jumeau numérique » d’une personne à partir de biomarqueurs et de données biométriques (échantillons de sang, de salive, etc.). 

«Notre technologie de médecine préventive et personnalisée sera utilisée par des professionnels de la santé tels des coachs, des nutritionnistes et des médecins», explique Louis-Philippe Noël, directeur général et cofondateur de l’entreprise basée à Québec. Il espère que le déploiement de sa plateforme permettra de détecter plus rapidement certaines maladies, comme des cancers), mais aussi l’épuisement professionnel et le surmenage.

«Une entreprise dont les employés seraient suivis par BioTwin — sur une base volontaire et confidentielle, par l’intermédiaire de professionnels de la santé — pourrait réduire ses coûts d’assurance collective», fait valoir l’entrepreneur, qui a conclu, à la fin de 2021, un accord avec la clinique médicale virtuelle Olive. Il rappelle tout le potentiel de sa technologie, encore en phase de précommercialisation : «96 % des biomarqueurs n’ont pas encore été identifiés.»

Pour Marie-Eve Champagne, les entreprises doivent agir sur plusieurs fronts. «Ce sont plusieurs petites et grandes actions au quotidien qui feront une différence pour assurer de meilleures habitudes de vie et de travail, rappelle-t-elle. Cela prend de la sensibilisation des gestionnaires et des employés, des formations ciblées, une excellente communication, un travail d’équipe et de l’organisation.» Sans oublier un effort commun en matière de recherche d’équilibre et de « déconnexion ».

 

Un programme de suivi personnalisé

Les programmes d’aide aux employés (PAE) proposés dans certaines entreprises assistent les employés ayant des difficultés personnelles. «Nous souhaitons agir plus en amont, avant que la souffrance apparaisse», déclare l’ancien professeur de management à l’Université Laval, Jean-Pierre Brun. Il a cofondé le cabinet franco-canadien Empreinte humaine, qui conseille les entreprises afin de prévenir les risques psychosociaux et d’améliorer la qualité de vie au travail. L’entreprise a lancé l’an dernier le programme de suivi personnalisé HuCare.

«Les 40 000 salariés qui utilisent ce programme peuvent appeler pour recevoir des conseils en matière de qualité de vie au travail et d’habitudes saines — sommeil, reconnaissance, charge de travail, etc.», explique Jean-Pierre Brun. HuCare est non seulement un PAE, mais également un outil d’aide organisationnelle auquel les gestionnaires peuvent avoir recours s’ils constatent des difficultés dans leur équipe. 

Marie-Eve Champagne voit d’un bon œil cette solution qui intègre également un soutien entre pairs. Il peut se révéler précieux pour les gestionnaires, souvent seuls au sommet et en manque de reconnaissance. 

HuCare est actuellement déployé dans une quinzaine d’entreprises, surtout en France. Jean-Pierre Brun a bien l’intention de le développer davantage au Canada cette année. 

De plus en plus de solutions permettent de prendre soin de soi sur son lieu de travail, car bien des employeurs préfèrent prévenir plutôt que guérir leur personnel. En voici trois.
Des cabines de bien-être au travail
S’offrir une sieste au bureau avec la bénédiction de sa hiérarchie, c’est désormais possible chez Desjardins. L’entreprise montréalaise Recharjme y a installé une quatrième de ses « cabines de bien-être » à la fin décembre. Ces lieux de repos insonorisés et ventilés, dotés d’un fauteuil zéro gravité chauffant et massant, d’un système de luminothérapie et diffusant une musique relaxante, permettent une vingtaine de minutes de pause entre deux réunions. 
«Les gens ne s’arrêtent jamais ! Nous sommes sollicités toute la journée au bureau et enchaînons sur un deuxième « shift » à la maison», lance Éric Normandeau, président fondateur de Recharjme. L’ancien enseignant en éducation physique aimait se reposer entre deux cours, d’où l’idée d’inventer un endroit propice pour le faire sur un lieu de travail.
Ses cabines de bien-être se retrouvent actuellement chez Desjardins et dans 10 hôpitaux de la région de Montréal ; elles ont été réservées plus de 25 000 fois par plus de 3 500 utilisateurs depuis février 2018. 
«C’est tellement confortable que je m’endors», raconte Eva, préposée au service alimentaire à l’hôpital de Lachine, qui utilise la cabine Recharjme durant ses pauses de dîner. La jeune femme de 31 ans apprécie l’option de méditation proposée. «J’en sors vraiment de bonne humeur et reposée, avec un coup de pouce qui me donne l’énergie de continuer», constate celle qui reprenait auparavant le travail fatiguée après ses pauses à la cafétéria. 
«Cette solution offre un endroit sécurisé et très agréable où l’on ne risque pas de se faire déranger», souligne Marie-Eve Champagne, spécialiste en santé, sécurité et mieux-être au travail. La solution doit toutefois être intégrée dans la culture de l’entreprise pour connaître un succès. «Disparaître une demi-heure pour aller faire une sieste, c’est parfois applaudi, mais cela peut faire froncer les sourcils dans certains environnements de travail», constate l’experte, qui encourage les gestionnaires à donner l’exemple.
Du côté de Recharjme, des discussions sont en cours afin d’installer des cabines dans des entreprises de jeux vidéo.
Un jumeau virtuel pour prévenir les maladies
Détecter précocement des maladies : c’est le pari de BioTwin, qui a conçu des algorithmes permettant la création du « jumeau numérique » d’une personne à partir de biomarqueurs et de données biométriques (échantillons de sang, de salive, etc.). 
«Notre technologie de médecine préventive et personnalisée sera utilisée par des professionnels de la santé tels des coachs, des nutritionnistes et des médecins», explique Louis-Philippe Noël, directeur général et cofondateur de l’entreprise basée à Québec. Il espère que le déploiement de sa plateforme permettra de détecter plus rapidement certaines maladies, comme des cancers), mais aussi l’épuisement professionnel et le surmenage.
«Une entreprise dont les employés seraient suivis par BioTwin — sur une base volontaire et confidentielle, par l’intermédiaire de professionnels de la santé — pourrait réduire ses coûts d’assurance collective», fait valoir l’entrepreneur, qui a conclu, à la fin de 2021, un accord avec la clinique médicale virtuelle Olive. Il rappelle tout le potentiel de sa technologie, encore en phase de précommercialisation : «96 % des biomarqueurs n’ont pas encore été identifiés.»
Pour Marie-Eve Champagne, les entreprises doivent agir sur plusieurs fronts. «Ce sont plusieurs petites et grandes actions au quotidien qui feront une différence pour assurer de meilleures habitudes de vie et de travail, rappelle-t-elle. Cela prend de la sensibilisation des gestionnaires et des employés, des formations ciblées, une excellente communication, un travail d’équipe et de l’organisation.» Sans oublier un effort commun en matière de recherche d’équilibre et de « déconnexion ».
Un programme de suivi personnalisé
Les programmes d’aide aux employés (PAE) proposés dans certaines entreprises assistent les employés ayant des difficultés personnelles. «Nous souhaitons agir plus en amont, avant que la souffrance apparaisse», déclare l’ancien professeur de management à l’Université Laval, Jean-Pierre Brun. Il a cofondé le cabinet franco-canadien Empreinte humaine, qui conseille les entreprises afin de prévenir les risques psychosociaux et d’améliorer la qualité de vie au travail. L’entreprise a lancé l’an dernier le programme de suivi personnalisé HuCare.
«Les 40 000 salariés qui utilisent ce programme peuvent appeler pour recevoir des conseils en matière de qualité de vie au travail et d’habitudes saines — sommeil, reconnaissance, charge de travail, etc.», explique Jean-Pierre Brun. HuCare est non seulement un PAE, mais également un outil d’aide organisationnelle auquel les gestionnaires peuvent avoir recours s’ils constatent des difficultés dans leur équipe. 
Marie-Eve Champagne voit d’un bon œil cette solution qui intègre également un soutien entre pairs. Il peut se révéler précieux pour les gestionnaires, souvent seuls au sommet et en manque de reconnaissance. 
HuCare est actuellement déployé dans une quinzaine d’entreprises, surtout en France. Jean-Pierre Brun a bien l’intention de le développer davantage au Canada cette année. 

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