Récompensez-les, vos troupes le méritent!


Édition du 21 Septembre 2022

Récompensez-les, vos troupes le méritent!


Édition du 21 Septembre 2022

Par Claudine Hébert

Cette volonté des entreprises d’offrir la crème de la crème aux employés n’étonne pas du tout Louis-David Bourque, chef de la direction de l’entreprise Altrum. (Photo: 123RF)

RÉUNIONS ET CONGRÈS. Depuis la reprise des réunions et des congrès, au printemps dernier, les réservations ne dérougissent pas dans la plupart des établissements quatre et cinq étoiles, ainsi que dans les restaurants, les spas, les centres de villégiature. Quant à la clientèle affaires qui fréquente ces lieux, elle n’hésite pas à mettre le paquet pour récompenser ses troupes.

L’équipe de l’hôtel Quintessence, à Mont-Tremblant, peut en témoigner. Depuis son ouverture, en 2003, l’établissement entier de 30 chambres est généralement réservé par des organisations de une à deux fois par année. « Or, pour l’hiver qui vient, je compte déjà six possibilités de buy out au calendrier », signale sa directrice générale adjointe, Delphine Elefante. Des événements auxquels s’ajoute une dizaine de réservations de 12 à 15 chambres pour de plus petits groupes. « Du jamais vu dans l’histoire de notre hôtel », insiste-t-elle.

Des entreprises financières, des constructeurs automobiles, des organisations du domaine de la santé… les demandes de réservation pour la tenue d’événements ou pour de simples forfaits séjours afin de récompenser les personnes clés des organisations fusent de partout, dit-elle. « Ce qui est encore plus étonnant, c’est que le tarif de nos chambres, qui frôle les 600 $ la nuit, n’a jamais été aussi élevé. Ce qui ne semble nullement être un obstacle pour la clientèle d’affaires, qui représente désormais près de 15 % de nos revenus. Elle correspondait à 10 % il y a deux ans. »

 

Encore plus de PME qu’avant

Au Manoir Saint-Sauveur, qui affiche au compteur plus de 125 événements de 40 nuitées par année, on observe aussi une demande inhabituellement élevée de la part des entreprises. Une clientèle qui réserve des salles, mais surtout des chambres, des repas gastronomiques et des forfaits au spa de l’hôtel. « Les activités de groupe ont d’ailleurs augmenté de près de 40 % pour la période estivale », estime Carole Tétrault directrice des ventes et du marketing du plus vaste centre de congrès des Laurentides, avec 23 000 pieds carrés. « Jamais la clientèle affaires n’avait été aussi présente pendant l’été. Grâce à elle, le taux d’occupation de nos 250 chambres s’est maintenu à plus de 70 % depuis mai dernier. »

Carole Tétrault tient à préciser que le quart de ces organisations provient du marché des PME employant de 5 à 25 personnes. « Des entreprises que l’on voyait rarement à l’hôtel, voire jamais. »

 

Offrir la totale au bord du lac

Même discours aux Chalets et Spa Lac Saint-Jean, à Chambord. Foi du propriétaire Philippe Hudon, les PME de la région n’ont jamais autant afflué sous le toit de son centre de villégiature quatre étoiles depuis qu’il en a fait l’acquisition en 2018. Non seulement ces entreprises sont plus nombreuses à fréquenter la destination, mais elles dépensent aussi beaucoup plus pour leurs employés, remarque-t-il.

Il cite notamment les réservations pour la prochaine période des fêtes. « Généralement, à peine de une à deux entreprises réservaient la salle, le traiteur, l’hébergement ainsi que les accès aux bains pour tous les participants. Cette année, c’est plus de la moitié de la quarantaine des organisations ayant déjà réservé qui ont opté pour la formule totale », indique le propriétaire des lieux.

 

Des récompenses qui n’étonnent pas

Cette volonté des entreprises d’offrir la crème de la crème aux employés n’étonne pas du tout Louis-David Bourque, chef de la direction de l’entreprise Altrum. Depuis cinq ans, ce fournisseur d’outils de reconnaissance, à Saint-Martin, en Beauce, dispose d’une équipe composée d’une dizaine d’experts en ressources humaines et en développement organisationnel qui aide les petites, moyennes et grandes entreprises à améliorer leurs pratiques de récompense et reconnaissance aux employés.

« Les demandes de conseils, de soutien et de formation de gestionnaires en matière de programmes de récompense et de reconnaissance au sein des entreprises ont justement explosé au cours de la dernière année. Et ce sont les “expériences” qui ont connu la plus forte hausse parmi les quelque 25 000 récompenses décernées au cours de 2022 avec l’aide de l’équipe d’Altrum », soulève le dirigeant.

 

Rattrapage COVID

Selon lui, plusieurs facteurs expliquent ce besoin des entreprises de se réunir dans des endroits exceptionnels. « Le télétravail, qui a limité les rencontres en présentiel depuis plus de deux ans, en est un. Il y a aussi tout le rattrapage COVID et les budgets accumulés. Ces rencontres, ces rassemblements devenus des moments précieux, servent à créer et à entretenir la culture au sein de l’entreprise. Évidemment, le contexte de pénurie de main-d’œuvre incite de nombreuses PME à prendre soin davantage de leurs employés clés en leur proposant des activités qui les sortent de leur quotidien. »

Lui-même, à titre de gestionnaire, a changé ses façons de faire. Depuis le printemps dernier, Louis-David Bourque organise des réunions trimestrielles dans les meilleurs restaurants en Beauce pour y convoquer 70 de ses 175 employés qui viennent du Québec, mais aussi de ses points de distribution à New York et à Londres. « Des réunions qui avaient généralement lieu dans les locaux de l’entreprise », souligne-t-il.

 

Toute bonne chose a une fin

Malgré cette augmentation de la demande pour les plus beaux produits de la province, plusieurs acteurs de l’industrie appréhendent un ralentissement au cours des prochains mois. Alain April, propriétaire de l’hôtel Le Bonne Entente, à Québec, et du centre de villégiature Entourage-sur-le-Lac, à Lac-Beauport, est du nombre. L’hôtelier, qui a l’habitude d’accueillir les conseils d’administration et autres directions pour leurs réunions sous le toit de ses établissements, craint que l’inflation et le spectre d’une possible récession finissent par gâcher la sauce.

Déjà, note-t-il, les négociations de contrat deviennent plus intenses avec les entreprises. « Il n’est plus possible de leur fournir des menus des mois à l’avance. Avec la hausse des prix des aliments et des fournisseurs, cela devient trop risqué pour l’hôtel. Les réductions offertes sur la location de salle qui étaient généralement offertes ont aussi tendance à diminuer, pour ne pas dire disparaître au sein des ententes », avertit-il. De nouveaux éléments qui commencent à refroidir les intentions des organisations.

Delphine Elefante, qui dirige les opérations du Quintessence, demeure, elle aussi, lucide quant à cette situation qui sort de l’ordinaire. « On ne sait pas encore combien de temps va durer la forte demande des entreprises pour des produits haut de gamme comme le nôtre. Pour le moment, on assure. Notre personnel se surpasse afin d’offrir à nos clients un lieu inspirant dont ils garderont un souvenir mémorable. »

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