De nouveaux modèles en vue

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Novembre 2020

De nouveaux modèles en vue

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Édition du 25 Novembre 2020

Par Claudine Hébert

La formule des grandes tours d’habitations avec services inspire de plus en plus la conception des ­RPA. (Photo: 123RF)

RÉSIDENCE POUR AÎNÉSLa formule en appartement de type « tout inclus » a pris du galon au cours de la dernière décennie au sein du marché des résidences privées pour aînés (RPA) au ­Québec. Pourtant, l’arrivée massive des ­baby-boomers qui franchiront tour à tour le cap des 75 ans au cours des 20 prochaines années incite les acteurs de cette industrie à suggérer d’autres solutions.

Parmi ces options qui aident la population à vieillir chez soi, on trouve notamment les immeubles à logements sans services, les coopératives et les organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation, ainsi que les ­RPA situées au cœur de complexes résidentiels intergénérationnels. Sans oublier des organismes qui proposent des services et des soins pour le maintien à domicile.
« ­La génération des boomers détient de bien meilleurs capitaux financiers et culturels que la génération qui la précède. On peut facilement présumer que cette génération va rechercher des modèles d’habitation différents où leurs expertises pourront être mises à contribution », croit ­Christian ­Jetté, professeur à l’École de travail social de l’Université de ­Montréal.
Entraide et logement
Cet expert présume que les ­baby-boomers seront sans doute plus ouverts aux modèles d’habitation de type ­OSBL et de coopératives, qui favorisent l’entraide et ont l’avantage d’offrir des loyers plus abordables. Actuellement, le ­Québec compte près de 200 ­OSBL et de 80 coopératives d’habitation destinés aux aînés. Près de la moitié des coops d’habitation proposent également certains des services et des soins.
« ­Mais pour que ce type de logements voient le jour, ça prend une forte mobilisation au sein des communautés et beaucoup de patience », avise ­Suzanne ­Garon, professeur titulaire de l’École de travail social de l’Université de ­Sherbrooke qui a mis en place le programme « ­Municipalités amies des aînés ».
Selon cette experte, cela peut prendre trois, cinq, voire plus de dix ans de rencontres et de divers comités entre l’élaboration d’un projet de coopérative ou ­OSBL et l’arrivée des premiers résidents. L’exemple du ­Havre du petit village, à ­Repentigny, qui a ouvert ses portes en septembre 2016, illustre bien cette longue préparation : 12 ans se sont écoulés entre la proposition du projet de cette coopérative pour aînés et son ouverture.
Malgré les défis de la paperasse administrative, ce concept est de plus en plus présent dans certaines régions. Selon les données de la ­Confédération québécoise des coopératives d’habitation, la ­Capitale-Nationale recense déjà une quinzaine de coopératives pour aînés. Sa voisine, ­Chaudière-Appalaches, en compte 14. La formule est également bien présente en ­Estrie.
« C’est devenu une option intéressante pour plusieurs villes et villages qui souhaitent garder leurs aînés au sein de leur communauté », signale ­Guillaume ­Brien, directeur général de la ­Fédération des coopératives d’habitation de l’Estrie. Depuis la création de la coopérative de solidarité ­
La ­Brunante, à ­Racine – l’une des références provinciales en la matière –, l’Estrie a vu naître une douzaine d’autres d’établissements du même genre. « ­Et d’autres projets sont à venir à ­Granby, à ­Bromont ainsi qu’à ­Sutton », ­note-t-il.
Conçus pour eux
Depuis cinq ans, le concept des immeubles à logements sans services tend aussi à gagner en popularité. « ­Le vieillissement de la population permet à la formule locative de reprendre de la vigueur au sein du marché immobilier. Grâce à l’afflux de nouveaux jeunes retraités, cette formule est redevenue rentable aux yeux des promoteurs qui privilégiaient la construction et la vente de condominiums », soulève ­Claude ­Paré, président fondateur de l’entreprise D’ici 2031. Cette firme de consultation, qui détient aussi le service de référencement de résidences pour aînés ­Visavie, a récemment participé à la conception des immeubles locatifs ­Evol, à ­Saint-Jean-
­sur-Richelieu, ­Humano, à ­Sherbrooke, et du futur ­GEST, qui sera construit sur le boulevard ­Gouin ­Est, à ­Montréal.
Ces édifices modernes s’adressent à toutes les générations, mais ciblent néanmoins les 55 ans et plus, souligne ­Claude ­Paré. Plus de 75 % des 173 logements de l’immeuble sherbrookois ­Humano, situé tout près de la rivière ­Magog, sont actuellement loués par des ­semi-retraités et retraités, indique l’équipe de location des ­Services immobiliers ­First.
En fait, ajoute le président de D’ici 2031, ces nouveaux appartements, qui constituent une option de plus dans le marché, sont calqués sur la formule des grandes tours de ­RPA avec piscine, salle d’exercice et salle communautaire. « ­Même l’électricité, l’eau chaude, le téléphone et service de câblodistribution sont généralement inclus dans le coût du loyer de la plupart de ces immeubles. Mais aucun d’eux n’offre de service d’alimentation, d’entretien ou de soins de santé, ce qui les exclut de la certification ­RPA », ­précise-t-il.
– ­Claudine ­Hébert

La formule en appartement de type « tout inclus » a pris du galon au cours de la dernière décennie au sein du marché des résidences privées pour aînés (RPA) au ­Québec. Pourtant, l’arrivée massive des ­baby-boomers qui franchiront tour à tour le cap des 75 ans au cours des 20 prochaines années incite les acteurs de cette industrie à suggérer d’autres solutions.

Parmi ces options qui aident la population à vieillir chez soi, on trouve notamment les immeubles à logements sans services, les coopératives et les organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation, ainsi que les ­RPA situées au cœur de complexes résidentiels intergénérationnels. Sans oublier des organismes qui proposent des services et des soins pour le maintien à domicile.

« ­La génération des boomers détient de bien meilleurs capitaux financiers et culturels que la génération qui la précède. On peut facilement présumer que cette génération va rechercher des modèles d’habitation différents où leurs expertises pourront être mises à contribution », croit ­Christian ­Jetté, professeur à l’École de travail social de l’Université de ­Montréal.

 

Entraide et logement

Cet expert présume que les ­baby-boomers seront sans doute plus ouverts aux modèles d’habitation de type ­OSBL et de coopératives, qui favorisent l’entraide et ont l’avantage d’offrir des loyers plus abordables. Actuellement, le ­Québec compte près de 200 ­OSBL et de 80 coopératives d’habitation destinés aux aînés. Près de la moitié des coops d’habitation proposent également certains des services et des soins.

« ­Mais pour que ce type de logements voient le jour, ça prend une forte mobilisation au sein des communautés et beaucoup de patience », avise ­Suzanne ­Garon, professeur titulaire de l’École de travail social de l’Université de ­Sherbrooke qui a mis en place le programme « ­Municipalités amies des aînés ».

Selon cette experte, cela peut prendre trois, cinq, voire plus de dix ans de rencontres et de divers comités entre l’élaboration d’un projet de coopérative ou ­OSBL et l’arrivée des premiers résidents. L’exemple du ­Havre du petit village, à ­Repentigny, qui a ouvert ses portes en septembre 2016, illustre bien cette longue préparation : 12 ans se sont écoulés entre la proposition du projet de cette coopérative pour aînés et son ouverture.

Malgré les défis de la paperasse administrative, ce concept est de plus en plus présent dans certaines régions. Selon les données de la ­Confédération québécoise des coopératives d’habitation, la ­Capitale-Nationale recense déjà une quinzaine de coopératives pour aînés. Sa voisine, ­Chaudière-Appalaches, en compte 14. La formule est également bien présente en ­Estrie.

« C’est devenu une option intéressante pour plusieurs villes et villages qui souhaitent garder leurs aînés au sein de leur communauté », signale ­Guillaume ­Brien, directeur général de la ­Fédération des coopératives d’habitation de l’Estrie. Depuis la création de la coopérative de solidarité ­

La ­Brunante, à ­Racine – l’une des références provinciales en la matière –, l’Estrie a vu naître une douzaine d’autres d’établissements du même genre. « ­Et d’autres projets sont à venir à ­Granby, à ­Bromont ainsi qu’à ­Sutton », ­note-t-il.

 

Conçus pour eux

Depuis cinq ans, le concept des immeubles à logements sans services tend aussi à gagner en popularité. « ­Le vieillissement de la population permet à la formule locative de reprendre de la vigueur au sein du marché immobilier. Grâce à l’afflux de nouveaux jeunes retraités, cette formule est redevenue rentable aux yeux des promoteurs qui privilégiaient la construction et la vente de condominiums », soulève ­Claude ­Paré, président fondateur de l’entreprise D’ici 2031. Cette firme de consultation, qui détient aussi le service de référencement de résidences pour aînés ­Visavie, a récemment participé à la conception des immeubles locatifs ­Evol, à ­Saint-Jean-sur-Richelieu, ­Humano, à ­Sherbrooke, et du futur ­GEST, qui sera construit sur le boulevard ­Gouin ­Est, à ­Montréal.

Ces édifices modernes s’adressent à toutes les générations, mais ciblent néanmoins les 55 ans et plus, souligne ­Claude ­Paré. Plus de 75 % des 173 logements de l’immeuble sherbrookois ­Humano, situé tout près de la rivière ­Magog, sont actuellement loués par des ­semi-retraités et retraités, indique l’équipe de location des ­Services immobiliers ­First.

En fait, ajoute le président de D’ici 2031, ces nouveaux appartements, qui constituent une option de plus dans le marché, sont calqués sur la formule des grandes tours de ­RPA avec piscine, salle d’exercice et salle communautaire. « ­Même l’électricité, l’eau chaude, le téléphone et service de câblodistribution sont généralement inclus dans le coût du loyer de la plupart de ces immeubles. Mais aucun d’eux n’offre de service d’alimentation, d’entretien ou de soins de santé, ce qui les exclut de la certification ­RPA », ­précise-t-il.

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