Les pays qui offrent les meilleurs régimes

Offert par Les Affaires


Édition du 29 Novembre 2014

Les pays qui offrent les meilleurs régimes

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Édition du 29 Novembre 2014

Par Benoîte Labrosse

Les régimes de retraite font les manchettes un peu partout dans le monde, offrant parfois des exemples desquels s’inspirer… Mais pas trop. « Il faut faire attention en cherchant des leçons dans les autres pays, parce que les régimes de retraite comportent un aspect culturel très important », avertit Michel St-Germain, actuaire chez Mercer et consultant dans ce domaine depuis 40 ans.

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En observant des contrées où les régimes de retraite sont considérés comme un succès, tels l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et les pays scandinaves, il est tout de même possible de faire ressortir certaines caractéristiques « gagnantes ». L’accès à des sources de revenus de retraite diversifiées, la possibilité de cotiser à de grands régimes privés collectifs aux frais relativement bas et le partage des risques avec les retraités en sont quelques-unes.

« Il faut laisser une place au choix individuel et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, résume M. St-Germain. Les pires systèmes sont ceux de la France, de l’Italie, de l’Espagne et la Grèce, parce qu’ils ne dépendent que du régime public. Les gens y sont à la merci des politiciens et d’un système qui est très difficile à faire évoluer. »

Des appuis au régime public

Les pratiques des régimes de retraite privés sont inévitablement liées au régime d’État. En Australie, par exemple, comme les prestations de base du régime public ne sont pas très élevées, une loi oblige les citoyens à adhérer à un régime privé à cotisation déterminée.

« Ce sont de grands régimes collectifs offerts par des organismes sans but lucratif qui ont accumulé des montants importants et qui agissent dans le meilleur intérêt des gens, détaille Michel St-Germain. Ce ne sont pas des produits individuels offerts par banques ou des compagnies d’assurance qui essaient de faire des profits. »

En Nouvelle-Zélande, où le régime public offre aussi des prestations modestes, le gouvernement a rendu obligatoire pour les employeurs d’offrir un régime de retraite individuel à cotisation salariale déterminée. Depuis 2007, tous travailleurs sont donc automatiquement inscrits au KiwiSaver, à moins de faire une demande de retrait.

« L’adhésion automatique est une option inspirante pour le Québec, qui a décidé d’en faire la base du Régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) », explique Denis Latulippe, directeur de l’École d’actuariat de l’Université Laval. Le professeur souligne que le Royaume-Uni a adopté une approche similaire en 2012.

« Quand l’employeur intervient, c’est bénéfique à bien des niveaux, poursuit-il. Ça rejoint plus de travailleurs, et c’est fait dans de meilleures conditions. » Entre autres parce que ces grands régimes permettent de faire des économies d’échelle, abaissant ainsi les frais des participants. « Dans plusieurs autres pays, surtout en Europe, les employeurs se regroupent pour négocier collectivement des conditions applicables à toute leur l’industrie », ajoute Michel St-Germain.

Partager les risques et penser à long terme

Les régimes privés à prestation déterminée mis en place aux Pays-Bas et au Danemark constituent également des « exemples inspirants », parce qu’ils couvrent une très grande proportion des travailleurs, mais aussi car le risque y est partagé entre les prestataires et les bénéficiaires.

« Ce sont des régimes capitalisés à un niveau plus élevé pour faire face aux années de mauvais rendement, tout en permettant l’indexation des rentes, explique le professeur Latulippe. Sauf qu’il est entendu avec les retraités que le régime peut sursoir temporairement à cette indexation s’il est en situation déficitaire. »

Selon celui qui est également l’ancien actuaire en chef de la Régie des rentes du Québec, les régimes danois et néerlandais « devraient passer le test du temps, car ils garantissent la sécurité du revenu à la retraite tout en étant bien gérés et bien financés ».

La Suède, la Norvège et la Finlande, qui fonctionnent avec des modèles semblables, offrent eux aussi des pistes réflexions instructives. « Un régime de retraite est un contrat de long terme que l’on doit approcher de façon pragmatique, fait valoir M. Latulippe. Les Scandinaves sont capables de prendre des actions qui permettent d’ajuster ou de faire évoluer leurs régimes en fonction du contexte mondial et des changements structurels. » Le relèvement de l’âge de la retraite en fonction de l’espérance de vie en est un bon exemple.

Toutefois, estime Michel St-Germain, « il est plus facile d’obtenir un consensus social » sur ces questions dans les pays scandinaves, « beaucoup plus petits et beaucoup plus homogènes que le Canada ».

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