«Le patron qui sait écouter prend de meilleures décisions»

Publié le 27/12/2017 à 12:32

«Le patron qui sait écouter prend de meilleures décisions»

Publié le 27/12/2017 à 12:32

Par Diane Bérard

Keith Cargill est un des sept cofondateurs de la Texas Capital Bank.

Keith Cargill est un des sept cofondateurs de la Texas Capital Bank, l'une des institutions financières américaines qui croît le plus rapidement. Entrevue.

Diane Bérard - Pourquoi dites-vous que les PDG vivent dans une bulle ?

Keith Cargill- Parce qu'ils n'ont pas accès aux mauvaises nouvelles. Chaque employé tente de régler le problème avant que le patron découvre son existence. On se dit que le PDG n'a pas le temps de s'occuper de nos problèmes. Qu'il ne faut pas l'embêter avec ça. Si un dirigeant ne pose pas de gestes délibérés pour demeurer informé, il en arrivera à vivre dans une bulle.

D.B. - Quelles sont les conséquences ?

K.G. - Vous avez beau vous exprimer de façon authentique, ce dont vous parlez ne reflétera pas la réalité. Parce que vous manquez d'information, il y aura un fossé entre ce que vous décrivez et ce que vos partenaires internes (les employés) et externes (les autres parties prenantes) vivent et ce dont ils ont besoin. C'est ainsi qu'on perd sa crédibilité.

D.B. - Peut-on crever cette bulle ?

K.G. - C'est un défi permanent. Pour ma part, je suscite des échanges impromptus. J'aborde un collaborateur sans préavis et je lui propose d'aller prendre un café. J'entame toujours la discussion en m'informant de lui et de sa famille. C'est une question sincère, je m'intéresse vraiment à nos employés. Ils le sentent. J'ai un autre principe : toujours protéger mes employés. Si l'un d'eux me confie quelque chose qui cloche dans l'entreprise, je ne dois pas trahir cette confiance. Il doit voir que j'interviens, mais sans le compromettre.

D.B. - Les PDG doivent connaître leur organisation. Mais que doivent-ils savoir à propos de la société et comment l'apprendre ?

K.G. - On peut lire, mais ça ne suffit pas. Notre quête d'information peut nous éloigner de la société, nous désengager de la vraie vie. On comprend le monde par les conversations que l'on a avec des gens que l'on regarde dans les yeux, dont on observe le langage corporel. Surtout, avec des gens avec qui nous ne sommes pas nécessairement confortables. Des gens qu'un dirigeant ne fréquente pas habituellement, par exemple. C'est ainsi qu'on évolue, qu'on devient plus pertinent et plus crédible.

D.B. - Vous estimez qu'un PDG doit être encore plus doué pour l'écoute que la moyenne des gens. Pourquoi ?

K.G - Parce qu'il prend des décisions qui influent sur la vie de nombreuses personnes, tout simplement. C'est à cause de tout ce pouvoir et de cette influence que le PDG doit savoir écouter. Le leader qui sait écouter prend toujours de meilleures décisions.

 

Extrait de l'entrevue n° 340 à lire ici:

«Les PDG vivent dans une bulle. Ils doivent la crever pour devenir crédibles»

 

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