Des fraises du printemps à l'automne

Publié le 20/10/2012 à 00:00, mis à jour le 22/10/2012 à 13:53

Des fraises du printemps à l'automne

Publié le 20/10/2012 à 00:00, mis à jour le 22/10/2012 à 13:53

Chez FraiseBec, on innove depuis trente ans pour étirer la saison des fraises de trois semaines à cinq mois. L’entreprise, lauréate dans la catégorie Agricole, a été fondée il y a plus de trente ans par Yvon Charbonneau. Mais l’idée, c’est son fils Simon, alors âgé de 14 ans, qui l’a eue.

«J’allais faire la cueillette chez d’autres producteurs de fraises quand j’ai demandé à mon père, qui avait pris sa retraite de la construction, pourquoi on ne lancerait pas notre propre production», raconte-t-il. C’est comme ça que tout a commencé.

Au bout de quelques années, le jeune entrepreneur commence à trouver la saison un peu courte et décide de la prolonger en se spécialisant dans la culture des fraises d’automne.

« Ce n’était pas évident, parce qu’on n’avait pas la variété de fraises qu’on a aujourd’hui. Les fraises étaient surettes et les clients étaient surpris de trouver des fraises en automne », explique-t-il.

Une dizaine d’années plus tard, il surprend la clientèle à nouveau avec la fraise hâtive, plantée à l’automne et récoltée très tôt au printemps grâce à une méthode de culture sous bâche. Et des clients s’étonnent maintenant de manger des fraises du Québec avant la Saint-Jean.

Travail en famille

«Avant, on cultivait 20 variétés de fraises dans une fenêtre de trois semaines. Maintenant on peut, avec une même variété, produire pendant une période de cinq mois grâce à différentes techniques», explique Simon Charbonneau.

«C’est très intéressant de produire en juillet. Ça nous permet de maintenir la main d’œuvre en activité, et d’avoir de meilleurs prix étant donnée la rareté», explique-t-il. Qui a dit que la monoculture ne pouvait être diversifiée?

Pour cette entreprise qui commercialise les récoltes de plusieurs producteurs de fraises au Québec, la diversification passe aussi par la distribution. « Je suis ami avec tous les producteurs, car j’ai toujours pensé que c’était plus intéressant de collaborer que d’être en compétition. On peut ainsi fournir aux chaînes de supermarché du volume. Et la vraie concurrence, pour nous, vient plutôt de la Californie et de la Floride», explique-t-il.

Chez les Charbonneau, on travaille en famille. Une des clés de la réussite. Simon Charbonneau peut compter sur sa sœur, son beau-frère, qui est gérant de champ, et sa mère, qui offre encore son soutien à l’administration. Cette grande famille inclut aussi 153 employés mexicains et guatémaltèques, qui reviennent année après année travailler dans les champs de fraises du Québec.

Des employés mexicains, la solution

«Il y a quinze ans, on faisait face à un grave problème de main d’œuvre. Il était très difficile de trouver une main-d’œuvre journalière fiable. Les jours de pluie, les employés se faisaient rares», raconte Simon Charbonneau.

Quand l’idée d’embaucher des employés mexicains est apparue comme une solution, le défi était de les loger. FraiseBec a donc installé des complexes d’habitation modulaires sur ses terrains. «Ça nous a permis de standardiser la qualité de production et d’avoir toujours des gens présents, sept jours sur sept, beau temps mauvais temps. »

Pour continuer à se démarquer de la concurrence internationale, Simon Charbonneau voyage aux quatre coins du monde afin d’explorer la culture de la fraise dans toutes les conditions.

«Nous avons beaucoup investi en recherche et développement pour arriver aux résultats que nous avons. Le but, c’est d’avoir toujours la fraise au meilleur goût, et avec un bon rendement, car c’est le rendement qui fait que la compagnie survit», résume le président.

Activité de l’entreprise : Production de fraises

Année de fondation : fondé en 1984, dans la production depuis 1978

Siège social : Ste-Anne-des-Plaines

Effectifs : 200

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