Montréal à l'ère des gestionnaires sur demande

Publié le 20/12/2017 à 16:07

Montréal à l'ère des gestionnaires sur demande

Publié le 20/12/2017 à 16:07

Par Alain McKenna

Photo: 123rf.com

Il y a quelques années, des investisseurs montréalais de tout acabit déploraient le manque de gestionnaires d’expérience parmi les entrepreneurs et la communauté de start-ups de la province. Comme les choses ont changé!

Aujourd’hui, ce n’est ni le capital, ni les idées qui manquent. Pas pour rien si Montréal se situe au second rang des villes canadiennes en termes d’investissement en capital-risque. À 440 millions en 2016, la métropole québécoise n’est coiffée que par Toronto. Mais au-delà de ce positionnement derrière la Ville-Reine, assez habituel pour Montréal dans tout ce qui touche le secteur financier, c’est la somme totale investie qui marque l’esprit.

Les experts avancent plusieurs théories pour expliquer ce phénomène: des taux d’intérêt peu élevés rendant le risque plus attrayant, des secteurs en émergence très prometteurs, et une plus grande attention des grandes entreprises envers celles qui menacent leur position dominante dans leur marché.

D’autres, plus nuancés, ajoutent que les entrepreneurs montréalais sont passés à un autre niveau, ces dernières années. «Les entrepreneurs ont des ambitions et des modèles d’affaires qui sont à un autre niveau, par rapport à il y a cinq ou six ans», observe Chris Arsenault, directeur général associé chez iNovia. M. Arsenault cite en exemple Lightspeed, un des joyaux du pôle technologique de Ville Saint-Laurent, sur l’île de Montréal.

Spécialiste des technologies de paiement de prochaine génération, Lightspeed gère des centaines de millions de transactions financières chaque mois. Sa croissance est digne d’une start-up, mais la taille de certaines de ses opérations dépasse celle de plusieurs grandes banques canadiennes.

«Une entreprise comme celle-là attire un talent très rare», dit-il. «Par exemple, si elle doit embaucher un nouveau directeur de la technologie, on sait qu’il n’existe peut-être pas plus de quatre ou cinq personnes sur le continent qualifiées pour jouer un tel rôle, et ces personnes-là ont toutes un poste important au sein d’une institution financière. La bonne nouvelle pour Montréal, c’est que dans un autre cinq ans, on comptera tellement d’entreprises comme celle-là qu’on ne pourra plus toutes les nommer en une seule phrase!»

De l’expertise à la demande

Cette rareté des gestionnaires combinant une expérience établie et un goût du risque à l’avenant, et l’explosion soudaine du nombre d’entreprises ayant besoin de tels professionnels, ça crée un besoin.

«Je suis arrivé dans le monde des start-ups il y a une quinzaine d’années. J’ai dû lancer des nouveaux projets et trouver du financement à plusieurs reprises. Toutes les barrières qui existent dans ce secteur, je les ai vues», se rappelle Tomas Gauthier, qui a fondé, avec quatre partenaires, TG Consulting, afin justement de partager cette expertise.

Ça peut sembler anodin, mais cette forme de consultation est probablement plus utile qu’il n’y parait au premier coup d’œil. Qu’il s’agisse d’organismes d’aide aux entreprises en démarrage, d’investisseurs privés ou institutionnels ou même d’anciens entrepreneurs, ils sont nombreux à citer l’accompagnement tôt dans le processus d’affaires comme une solution aux défis de transformer les petites entreprises locales en grandes entreprises multinationales.

L’objectif de TG Consulting est donc d’aider les entrepreneurs (et même ceux qui ne savent pas encore qu’ils vont le devenir…) à passer à travers les différentes étapes entre une bonne idée, et une entreprise viable. La firme de M. Gauthier offre des services de gestion dignes des grandes entreprises, mais sur mesure pour les nouveaux entrepreneurs et les entreprises en démarrage.

«Notre objectif était de réunir les meilleurs dans tous les domaines d’affaires afin d’aider les entrepreneurs à se concentrer sur leur mission principale», explique M. Gauthier. «Nous, on se charge de la paperasse, de la propriété intellectuelle et du développement des affaires. En fait, on se voit comme un agent de joueur de hockey professionnel: l’entrepreneur fait son boulot du mieux qu’il peut, on fait le reste.

Le dur défi de la pré-commercialisation

«On dit souvent que la commercialisation est un problème au Québec, mais le problème, c’est la pré-commercialisation», ajoute Dominic-Sébastien Forest, partenaire de TG Consulting, aux côtés de Tomas Gauthier, ainsi que de Daniel Bastien, André Halley et Alain Iskandar. Mieux connu sous ses initiales DS, lui et ses collègues comptent au total plus d’une centaine d’années d’expérience dans la gestion et le milieu du numérique à Montréal.

M. Forest est donc bien placé pour savoir où se trouve le principal écueil dans le succès entrepreneurial québécois… «Entre avoir une idée et avec un produit prêt à être mis en marché, c’est là que ça se complique et ça là que nous, nous voulons nous démarquer», dit-il.

On peut avoir l’idée du siècle, ajoute-t-il, mais sans protection de la propriété intellectuelle, sans plan d’affaires, sans démarchage auprès d’éventuels clients ni aucune aide pour combler tous ces vides, les chances de succès sont plutôt minces. «On fait de l’impartition d’unités d’affaires. Nous sommes des cadres en résidence que les firmes de développement et les fonds d’investissement peuvent embaucher au cas par cas pour aider ces idées à voir le jour», conclut M. Forest.

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