Une panoplie de financement pour les PME en croissance

Publié le 23/04/2015 à 11:18

Une panoplie de financement pour les PME en croissance

Publié le 23/04/2015 à 11:18

 

Près de 45 % des PME utilisent leur carte de crédit comme source de financement, selon les résultats d'un sondage par la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI), publié en 2013. Pourtant, il existe plusieurs façons pour une entreprise de se financer afin de continuer à croître ou à prendre de l'expansion.
Les ressources sont nombreuses, indique d'entrée de jeu Micheline Renault, professeure à l'École de la gestion de l'UQAM, avant de s'empresser d'ajouter qu'elles demeurent cependant souvent difficilement accessibles pour les PME en croissance.
Faire le ménage chez soi pour commencer
Avant de penser au financement provenant de l'extérieur, elle croit que la première chose à faire consiste à « optimiser la fonction de trésorerie à l'intérieur de l'entreprise » afin de « maximiser le plus possible l'autofinancement ». 
Elle suggère de réaliser une « cartographie opérationnelle » de toutes les fonctions de l'entreprise. La PME doit identifier tous les lieux où l'on peut améliorer les opérations, mieux synchroniser les entrées et les sorties de fonds. 
Plus rigoureuse qu'un simple budget, cette organisation doit être très précise et suivre un calendrier rigide. Cette démarche peut être soutenue par une automatisation des systèmes de paiement afin de synchroniser les dates avec les budgets.
Des solutions variées
En se tournant vers l'extérieur, certaines entreprises de petite taille solide peuvent parfois obtenir du financement directement chez leurs clients.
Pour les petites entreprises au premier stade de leur croissance et intéressées par le financement en capital, les anges financiers constituent une solution. Il s'agit souvent d'entrepreneurs ou de professionnels qui font plusieurs petits investissements dans diverses entreprises en éclosion pour en devenir actionnaires. 165 d'entre eux sont regroupés dans le réseau Anges Québec.
Les institutions financières traditionnelles, banques à charte ou caisses, vont proposer du financement surtout par le biais de dettes bancaires. Il s'agit souvent de prêts à terme ou de marges de crédit. Ce financement est accordé selon certaines garanties. 
«De plus en plus, les institutions financières vont exiger des garanties personnelles rattachées aux limites de crédit, prévient Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI. Elle affirme que plus les entreprises sont petites, plus le taux de refus de la part des institutions financières demeure important.
Souplesse dans les garanties
Les entreprises dont les actifs ne sont pas tangibles peuvent se tourner vers la Banque de développement du Canada (BDC) ou Investissement Québec. La BDC va généralement demander moins de garanties qu'une banque à charte.
« On ne prendra jamais des biens personnels des entrepreneurs en garantie », assure Martin Roy, vice- président financement et consultation à la BDC. Les prêts fournis s'étalent sur le long terme, avec des périodes de remboursement plus étendues, voire un congé de versement au début d'un projet de croissance. 
Investissement Québec prête aussi sans s'arrêter aux garanties habituellement exigées par les institutions bancaires et analyse plutôt les capacités de la PME à s'acquitter ses obligations financières. Investissement Québec accorde des prêts traditionnels, mais aussi des garanties de prêt afin de partager le risque sur un financement provenant d'une autre institution financière. 
La société d’État offre aussi des interventions financières sous la forme de débentures ou de dette subordonnée. Elle couvre plusieurs secteurs d'activité, mais ne touche pas l'agroalimentaire, l'agriculture primaire, le service au détail, l'exploration minière et l'immobilier spéculatif. 
En conformité avec sa mission, elle octroie du financement aux entreprises stimulant le développement économique du Québec. En peut investir en capital de risque lorsque la somme dépasse les deux millions de dollars. Le programme Créativité Québec, sous sa gouverne, peut financer de 50 000$ à 5 M$ dans des projets d'innovation en entreprise.
Les entreprises peuvent approcher des sociétés en capital de risque dans le cas de croissances « remarquable », juge Mme Renault. « Une société de capital de risque apporte de l'argent, mais ce qu'elles apportent surtout c'est son réseau et son soutien », ajoute-t-elle. 
Les fonds de travailleurs
Dans cette catégorie, il y a les fonds de travailleurs. « On a va les rencontrer quand nos besoins entrent dans leur mission », signale Mme Renault. Le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction de la CSN cherchent à utiliser l'épargne de leurs membres pour maintenir ou créer des emplois au Québec. Ils viennent généralement compléter un montage financer avec d'autres institutions financières à l'aide de débenture ou de capital action. Ils fournissent du capital patient, avec des investissements s'étalant généralement sur plus de 5 ans. 
Le fonds de solidarité FTQ possède un réseau de 16 fonds régionaux. Une quarantaine de professionnels sont chargés des investissements et chacun d'eux est spécialisé dans un secteur d'activité. 
Fondaction couvre aussi tous les secteurs, mais accorde un intérêt particulier aux entreprises avec des technologies vertes ou dont les activités apportent des bénéfices environnementaux. Ce dernier a aussi développé une expertise dans les coopératives de travailleurs actionnaires. Les fonds de travailleurs collaborent souvent étroitement avec les autres partenaires financier pour lever des investissements.
La société publique Capital régional et coopératifs Desjardins (CRCD) soutient les entreprises à l'aide de dette subordonnée et de débenture. Mais pour l'entrepreneur qui ne veut pas trop s'endetter, elle offre aussi du financement en capital pour des projets de croissance. 
CRCD demeure actionnaire minoritaire, sauf dans le cas où il doit devenir majoritaire pour intercepter la vente d'un fleuron québécois à des intérêts étrangers. Dans ce dernier cas, elle se retire ensuite graduellement pour laisser le plein contrôle à l'entrepreneur.
Sa mission demeure le développement économique, mais il s'est aussi donné comme objectif d'accompagner les entrepreneurs au moment d'un transfert d'entreprise. En partenariat avec la Caisse de dépôt et placement, la société a créé le fonds Capital croissance PME. Avec le gouvernement du Québec, il a aussi mis en place le programme Desjardins – Innovatech SEC qui se concentre sur les entreprises technologiques.
Des programmes pour PME en croissance
Entre 15 et 20 programmes du gouvernement du Québec touchent les besoins des PME en croissance. Le programme d'aide à l'entrepreneuriat (PAEN), par exemple, finance des initiatives de l'organisme Femmessor, qui soutient la consolidation, l'acquisition et l'expansion de PME. 
Le Fonds de diversification économique de la région du Centre-du-Québec et de la Mauricie, ainsi que celui de la MRC des Sources finance aussi des PME qui désirent croître dans ces régions dévitalisées. 
Le programme Essor, piloté conjointement par Investissement Québec et le ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, donne accès à des prêts ou des garanties de prêts pour le financement à long terme de projets d’immobilisation.
« De plus en plus, il y a des investisseurs privés dans le marché », souligne aussi Mme Renault. Si cette option cadre avec nos besoins, « il faut se faire connaître, même avant qu'on ait besoin d'argent », dit-elle « Il faut aller dans les réseaux. Il faut intéresser les investisseurs privés. Et les investisseurs privés sont toujours à l'affût d'opportunités ». 
Micheline Renault incite les entrepreneurs à se préparer et de faire de la recherche, comme ils en feraient pour trouver un nouveau fournisseur, afin de s'assurer que ces investisseurs sont compatibles avec leurs aspirations.

 

Près de 45 % des PME utilisent leur carte de crédit comme source de financement, selon les résultats d'un sondage par la Fédération canadienne des entreprises indépendantes (FCEI), publié en 2013. Pourtant, il existe plusieurs façons pour une entreprise de se financer afin de continuer à croître ou à prendre de l'expansion.

Les ressources sont nombreuses, indique d'entrée de jeu Micheline Renault, professeure à l'École de la gestion de l'UQAM, avant de s'empresser d'ajouter qu'elles demeurent cependant souvent difficilement accessibles pour les PME en croissance.

Faire le ménage chez soi pour commencer

Avant de penser au financement provenant de l'extérieur, elle croit que la première chose à faire consiste à « optimiser la fonction de trésorerie à l'intérieur de l'entreprise » afin de « maximiser le plus possible l'autofinancement ».

Elle suggère de réaliser une « cartographie opérationnelle » de toutes les fonctions de l'entreprise. La PME doit identifier tous les lieux où l'on peut améliorer les opérations, mieux synchroniser les entrées et les sorties de fonds.

Plus rigoureuse qu'un simple budget, cette organisation doit être très précise et suivre un calendrier rigide. Cette démarche peut être soutenue par une automatisation des systèmes de paiement afin de synchroniser les dates avec les budgets.

Des solutions variées

En se tournant vers l'extérieur, certaines entreprises de petite taille solide peuvent parfois obtenir du financement directement chez leurs clients.

Pour les petites entreprises au premier stade de leur croissance et intéressées par le financement en capital, les anges financiers constituent une solution. Il s'agit souvent d'entrepreneurs ou de professionnels qui font plusieurs petits investissements dans diverses entreprises en éclosion pour en devenir actionnaires. 165 d'entre eux sont regroupés dans le réseau Anges Québec.

Les institutions financières traditionnelles, banques à charte ou caisses, vont proposer du financement surtout par le biais de dettes bancaires. Il s'agit souvent de prêts à terme ou de marges de crédit. Ce financement est accordé selon certaines garanties.

«De plus en plus, les institutions financières vont exiger des garanties personnelles rattachées aux limites de crédit, prévient Martine Hébert, vice-présidente de la FCEI. Elle affirme que plus les entreprises sont petites, plus le taux de refus de la part des institutions financières demeure important.

Souplesse dans les garanties

Les entreprises dont les actifs ne sont pas tangibles peuvent se tourner vers la Banque de développement du Canada (BDC) ou Investissement Québec. La BDC va généralement demander moins de garanties qu'une banque à charte.

« On ne prendra jamais des biens personnels des entrepreneurs en garantie », assure Martin Roy, vice- président financement et consultation à la BDC. Les prêts fournis s'étalent sur le long terme, avec des périodes de remboursement plus étendues, voire un congé de versement au début d'un projet de croissance.

Investissement Québec prête aussi sans s'arrêter aux garanties habituellement exigées par les institutions bancaires et analyse plutôt les capacités de la PME à s'acquitter ses obligations financières. Investissement Québec accorde des prêts traditionnels, mais aussi des garanties de prêt afin de partager le risque sur un financement provenant d'une autre institution financière.

La société d’État offre aussi des interventions financières sous la forme de débentures ou de dette subordonnée. Elle couvre plusieurs secteurs d'activité, mais ne touche pas l'agroalimentaire, l'agriculture primaire, le service au détail, l'exploration minière et l'immobilier spéculatif.

En conformité avec sa mission, elle octroie du financement aux entreprises stimulant le développement économique du Québec. En peut investir en capital de risque lorsque la somme dépasse les deux millions de dollars. Le programme Créativité Québec, sous sa gouverne, peut financer de 50 000$ à 5 M$ dans des projets d'innovation en entreprise.

Les entreprises peuvent approcher des sociétés en capital de risque dans le cas de croissances « remarquable », juge Mme Renault. « Une société de capital de risque apporte de l'argent, mais ce qu'elles apportent surtout c'est son réseau et son soutien », ajoute-t-elle.

Les fonds de travailleurs

Dans cette catégorie, il y a les fonds de travailleurs. « On a va les rencontrer quand nos besoins entrent dans leur mission », signale Mme Renault. Le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction de la CSN cherchent à utiliser l'épargne de leurs membres pour maintenir ou créer des emplois au Québec. Ils viennent généralement compléter un montage financer avec d'autres institutions financières à l'aide de débenture ou de capital action. Ils fournissent du capital patient, avec des investissements s'étalant généralement sur plus de 5 ans.

Le fonds de solidarité FTQ possède un réseau de 16 fonds régionaux. Une quarantaine de professionnels sont chargés des investissements et chacun d'eux est spécialisé dans un secteur d'activité.

Fondaction couvre aussi tous les secteurs, mais accorde un intérêt particulier aux entreprises avec des technologies vertes ou dont les activités apportent des bénéfices environnementaux. Ce dernier a aussi développé une expertise dans les coopératives de travailleurs actionnaires. Les fonds de travailleurs collaborent souvent étroitement avec les autres partenaires financier pour lever des investissements.

La société publique Capital régional et coopératifs Desjardins (CRCD) soutient les entreprises à l'aide de dette subordonnée et de débenture. Mais pour l'entrepreneur qui ne veut pas trop s'endetter, elle offre aussi du financement en capital pour des projets de croissance.

CRCD demeure actionnaire minoritaire, sauf dans le cas où il doit devenir majoritaire pour intercepter la vente d'un fleuron québécois à des intérêts étrangers. Dans ce dernier cas, elle se retire ensuite graduellement pour laisser le plein contrôle à l'entrepreneur.

Sa mission demeure le développement économique, mais il s'est aussi donné comme objectif d'accompagner les entrepreneurs au moment d'un transfert d'entreprise. En partenariat avec la Caisse de dépôt et placement, la société a créé le fonds Capital croissance PME. Avec le gouvernement du Québec, il a aussi mis en place le programme Desjardins – Innovatech SEC qui se concentre sur les entreprises technologiques.

Des programmes pour PME en croissance

Entre 15 et 20 programmes du gouvernement du Québec touchent les besoins des PME en croissance. Le programme d'aide à l'entrepreneuriat (PAEN), par exemple, finance des initiatives de l'organisme Femmessor, qui soutient la consolidation, l'acquisition et l'expansion de PME.

Le Fonds de diversification économique de la région du Centre-du-Québec et de la Mauricie, ainsi que celui de la MRC des Sources finance aussi des PME qui désirent croître dans ces régions dévitalisées.

Le programme Essor, piloté conjointement par Investissement Québec et le ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, donne accès à des prêts ou des garanties de prêts pour le financement à long terme de projets d’immobilisation.

« De plus en plus, il y a des investisseurs privés dans le marché », souligne aussi Mme Renault. Si cette option cadre avec nos besoins, « il faut se faire connaître, même avant qu'on ait besoin d'argent », dit-elle « Il faut aller dans les réseaux. Il faut intéresser les investisseurs privés. Et les investisseurs privés sont toujours à l'affût d'opportunités ».

Micheline Renault incite les entrepreneurs à se préparer et de faire de la recherche, comme ils en feraient pour trouver un nouveau fournisseur, afin de s'assurer que ces investisseurs sont compatibles avec leurs aspirations.

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