Le CELI de Nicolas Bourgois: modifier pour mieux prospérer


Édition du 12 Avril 2023

Le CELI de Nicolas Bourgois: modifier pour mieux prospérer


Édition du 12 Avril 2023

Par Jean Décary

Âgé de 30 ans, ce directeur d’un regroupement d’organismes communautaires mise sur les FNB et les titres individuels pour atteindre son rêve d’un jour vivre de ses placements. (Photo: courtoisie)

PLEINS FEUX SUR MON CELI est une rubrique où des investisseurs individuels partagent avec nous leurs bons et mauvais coups en investissement tout en soumettant leur portefeuille à l’analyse d’un pro. Pour participer, écrivez-nous à denis.lalonde@groupecontex.ca.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Né en France et ayant grandi en Guadeloupe, ce Montréalais d’adoption travaille aujourd’hui dans le milieu communautaire. Après 15 ans passés au Québec, il avoue se sentir comme n’importe quel autre compatriote lorsqu’il séjourne dans l’Hexagone.

«Je suis un touriste [rires], car j’ai plutôt connu mon archipel des Caraïbes grâce à mes parents entrepreneurs et voyageurs — des Ch’tis du nord de la France.»Plutôt que le sens de l’épargne, ses proches vont lui inculquer la valeur de l’argent. «Ils ont eu plusieurs succès en immobilier, mais aussi des passages plus difficiles. Je n’ai jamais manqué de rien, mais on m’a appris à ne pas céder aux impulsions du moment.»

C’est à son ex-conjoint qu’il doit son éveil financier. «Il m’a mis la puce à l’oreille et dès que j’ai pu faire un peu d’argent je me suis mis à épargner.»Ses premières économies, il les investit dans la brique et le mortier. Il possède un condo et vient d’acquérir un plex avec son nouveau conjoint. C’est toutefois le «jeune retraité», Jean-Sébastien Pilote, qui va lui fournir les ressources pour se lancer dans l’investissement de valeurs mobilières. «Son blogue a vraiment changé mes perspectives, son approche accessible, ses voyages et sa transparence m’ont vraiment touché.»Il suit aussi les chaînes YouTube de Liberté 45 podcast et de JosFinance.

C’est à travers la plateforme de courtage Wealthsimple qu’il va s’initier au monde de la Bourse peu avant la pandémie. Il y achète ses premiers fonds négociés en Bourse (FNB), qu’il détient toujours. Il se laisse aussi tenter par l’achat de titres individuels, comme Air Canada et Lion Électrique. Le dernier perdra énormément de valeur après acquisition. «Je pense que mon pire coup a été de me précipiter sur Lion Électrique dès son entrée en Bourse avec une SPAC (société d’acquisition à vocation spécifique).»

Dans l’oeil d’un pro

«J’aime son approche, la combinaison de FNB, dans une plus grande proportion, et une partie réservée aux titres individuels», dit d’emblée Martin Lalonde, président et gestionnaire de portefeuille à Rivemont. Selon lui, les gens investis complètement en FNB ont parfois la mauvaise habitude de faire plus de transactions inutilement pour ajouter de la valeur, alors que l’idée de ces produits est de faire de la gestion passive. «Je vois d’un bon oeil la petite portion du portefeuille consacrée à une gestion, disons plus active; ça rend l’expérience d’investir plus agréable.»

Le gestionnaire aime la participation dans les cryptomonnaies. «Avec autour de 8 % du portefeuille dans le secteur, c’est suffisant pour faire bouger l’aiguille sans pour autant le plomber en cas de déroute.»

Martin Lalonde croit toutefois que la portion des FNB est trop orientée vers l’Amérique du Nord. «Il doit diversifier son portefeuille d’un point de vue géographique.»Il pourrait songer à avoir une exposition internationale, au marché européen, notamment, mais aussi aux pays émergents». Il observe aussi beaucoup de chevauchements dans les FNB américains et canadiens. «Ce n’est pas utile.»Le gestionnaire n’est par ailleurs pas friand du FNB ZWC (FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de sociétés canadiennes à dividendes élevés), un produit qui comprend des produits dérivés. «Je trouve que ce n’est pas approprié à long terme pour un portefeuille à gestion passive.»

Il suggère aussi à l’investisseur de se débarrasser de ses titres agonisants qui représentent tout juste 1 % du portefeuille. «Si l’idée n’est plus bonne, mieux vaut mettre ses billes ailleurs, car avec un si petit pourcentage, cela ne vaut pas la peine.»Le gestionnaire de portefeuille croit qu’avec de petits changements à ses placements, et compte tenu de son taux d’épargne, le jeune investisseur est bien positionné pour l’avenir.

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