Les événements caritatifs: payants, mais à quel prix?

Offert par Les Affaires


Édition du 04 Mai 2019

Les événements caritatifs: payants, mais à quel prix?

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Édition du 04 Mai 2019

Par Claudine Hébert

«[Les X] ne veulent pas seulement donner, ils veulent contribuer à un mouvement plus grand qu'eux», observe Maryse Beaulieu de la Fondation Cervo, à Québec. (Photo: Émilie Nadeau)

PHILANTHROPIE. Les événements caritatifs ont toujours constitué une source importante de dons individuels pour les organismes de charité. Et ils le sont davantage aujourd'hui, alors qu'ils représentent un des principaux véhicules pour atteindre les donateurs âgés de 38 à 54 ans.

Depuis une dizaine d'années, les X affectionnent les activités caritatives qui leur font vivre une expérience. «Ils ne veulent pas seulement donner, ils veulent contribuer à un mouvement plus grand qu'eux», observe Maryse Beaulieu de la Fondation Cervo, à Québec. D'où l'augmentation du nombre de courses, de défis, mais aussi de soirées-bénéfices où se côtoient spectacle et gastronomie.

Or, ces événements coûtent de plus en plus cher à organiser. «Il n'est pas rare qu'un événement majeur coûte entre 25 % et 30 % de frais de collecte pour l'organisme. Parfois, ces frais frôlent même les 50 %», fait savoir Daniel Asselin, président de la firme Épisode.

Des frais élevés, mais efficaces

«Ces frais de collecte peuvent en effet paraître élevés, mais ils sont nécessaires au recrutement de nouveaux donateurs», reconnaît Jean-Charles Fortin, directeur général de la fondation Sur la pointe des pieds. Cet organisme, qui propose des sorties d'aventures thérapeutiques à une cinquantaine d'adolescents et de jeunes adultes souffrant de cancer de partout au pays, présente chaque année quatre activités de collecte de fonds, dont une traversée du lac Saint-Jean sur trois jours en ski et en raquette. Pour y prendre part, chaque participant doit verser 250 $ de frais d'inscription et une collecte de fonds minimale de 1 500 $.

Les frais de collecte de cette activité d'aventure frôlent justement les 25 %, dit-il. «C'est le prix à payer si nous voulons innover et séduire de nouveaux donateurs», soutient M. Fortin. Non seulement plus des 125 participants de l'activité sont issus de la génération X, ce sont en très grande majorité de nouveaux donateurs que la fondation recrute d'année en année. Remarquez, en 11 ans, l'organisme a augmenté les frais d'inscription une seule fois. Le montant des collectes de fonds, lui, a augmenté deux fois.

La transparence est de mise

Tout est dans la communication entre les organismes et les donateurs, soulève Diane De Courcy, directrice générale de l'Association des professionnels en gestion philanthropique. «Ces frais sont devenus essentiels pour créer des événements attrayants auprès des X, mais ils doivent demeurer raisonnables. Plusieurs organismes vont d'ailleurs dresser et publier une liste détaillée de l'utilisation du montant exigé pour un événement. Et tant mieux lorsque le reçu d'impôts se rapproche du prix payé pour un billet», dit-elle.

D'ailleurs, comment trouver le prix juste pour le billet d'un événement ? C'est la capacité de payer du donateur qui dicte le montant. Et pour évaluer cette capacité, il faut faire une étude de marché. «Sans être exhaustive, il faut savoir quel est le prix que les X sont prêts à payer pour une activité similaire dans une ville donnée, une région et même dans la province», recommande Marie-Krystine Longpré, de la Fondation du Cégep Édouard-Montpetit. Il faut aussi tenir compte du calendrier des principales activités caritatives ou autres de la région. Deux événements de type VIP dans le même mois ou encore deux courses différentes présentées le même week-end risquent de rendre l'événement au prix plus élevé moins attrayant.

Le défi est de trouver les bons partenaires pour désengager au maximum l'organisme des frais engendrés par ce type d'événement, soulève pour sa part Julie Maynard, directrice Québec Est pour la Fondation Rêves d'enfants. Depuis plus de cinq ans, l'organisme s'associe principalement à des événements existants, notamment la Poutine Week, à Québec, pour récolter des dons sans pour autant gruger dans son budget d'exploitation. Malgré tout, les frais de collecte lors des activités demeurent encore de 25 %, peut-on lire dans le dernier rapport de l'organisme qui réalise annuellement le rêve de quelque 300 enfants âgés de 3 à 17 ans dont la vie est menacée.

Pour certaines fondations, mieux vaut faire cavalier seul pour maximiser l'utilisation des dons pour la cause. C'est ce que réalise l'équipe de la Fondation Martin-Matte. Après avoir été associé pendant quatre ans à 24 h Tremblant, cet organisme, qui vient en aide aux personnes souffrant de traumatismes crâniens ou une déficience physique, a décidé de voler de ses propres ailes en 2016. Et ça paye ! Depuis qu'elle a créé son événement de ski, Les beaux 4 h Fondation Martin-Matte, au Sommet Saint-Sauveur, la récolte explose. «Notre événement, qui attire majoritairement des X, a rapporté 532 000 $ en février dernier, soit six fois plus d'argent que générait notre association avec 24 h Tremblant», signale Julie Trudeau, responsable des communications et des événements à la Fondation Martin-Matte. Un montant record qui représente le tiers des dons annuels récoltés par la Fondation.

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