Bientôt de nouveaux joueurs ?


Édition du 30 Juin 2018

Bientôt de nouveaux joueurs ?


Édition du 30 Juin 2018

Par Alain McKenna

« ­Le ­Québec joue un rôle de pionnier  », a déclaré le président français, ­Emmanuel ­Macron, au début juin, lors de son passage dans ­Charlevoix pour le sommet du ­G7. [Getty ­Images (Emmanuel ­Macron)]

Si l'Ontario devra se faire tirer l'oreille pour respecter son engagement de joindre le marché conjoint du carbone du Québec et de la Californie, d'autres États, petits et grands, ne seraient pas contre leur inclusion dans ce projet.

Oregon vise 2019

En 2016, le gouvernement de l'Oregon a sommé un comité d'étudier la faisabilité d'un système de quotas pour limiter les émissions de gaz à effet de serre des entreprises et des particuliers sur son territoire. Plus tôt cette année, la gouverneure de l'État du Pacifique a rencontré Philippe Couillard avant de confirmer publiquement que des discussions avaient cours entre le Québec et la Californie en vue de joindre les rangs du marché du carbone qui inclut également l'Ontario.

Si l'élection d'un premier ministre résolument opposé à ce partenariat dans la plus populeuse province du pays minimise l'effet d'un tel partenariat, l'inclusion d'un nouveau joueur, même s'il ne représente que le tiers de la population et de l'activité économique de l'Ontario, pourrait en inciter d'autres à joindre les rangs.

Rien n'est toutefois gagné en Oregon, où les élus ne s'entendent pas sur une formule qui satisfaisait tout le monde. «Plusieurs supporters [d'un système de quotas] continuent de croire qu'un projet de cette importance suscitant autant de controverse ne devrait pas être adopté trop rapidement», explique le sénateur Michael Dembrow. «Cela dit, une majorité de membres ont garanti leur soutien au projet pour 2019.»

Les quotas que souhaite imposer l'Oregon forceraient ses 100 entreprises les plus polluantes à acheter des crédits pour compenser leurs émissions. Les cibles de réduction sont ambitieuses, mais encore bien loin d'être atteintes : l'État vise à atteindre un niveau de 10 % inférieur à celui de 1990 en 2020, puis de 75 % en 2050. Elles sont actuellement environ 20 % au-dessus du niveau de 1990.

Si le projet est adopté, il pourrait y avoir un effet domino dans la région. L'État de Washington, juste au nord de l'Oregon, songe également à adopter un système de tarification afin de réduire ses propres émissions polluantes.

Bientôt l'Europe ?

Si la distance entre le Québec et la Californie ne les empêche pas de parler de partenariat dans la lutte contre les émissions polluantes, ça n'empêchera pas la France de se joindre à eux non plus. C'est ce qu'a confirmé le président français, Emmanuel Macron, au début juin, lors de son passage dans Charlevoix pour le sommet du G7.

«Le Québec joue un rôle de pionnier ; je pense au marché carbone que vous avez mis en place avec l'Ontario et la Californie», a déclaré M. Macron à l'occasion d'un point de presse à La Malbaie. «Je pousse à l'échelle européenne pour des mécanismes qui permettraient que le système européen converge vers le système que vous avez conçu à trois.»

Pour y arriver, il faudra que l'Europe se dote d'un prix plancher pour ses émissions de carbone, ce qu'elle a négligé de faire jusqu'ici. Le président français a par conséquent annoncé qu'il veillera à la création d'une organisation conjointe avec le Québec qui permettra de réfléchir à «l'interconnexion, à terme, des marchés du carbone européens et nord-américains».

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