Voyages au Québec: par dépit ou par choix?

Publié le 24/06/2022 à 15:00

Voyages au Québec: par dépit ou par choix?

Publié le 24/06/2022 à 15:00

Le caravanage, ou le voyage en véhicule récréatif, rejoint aujourd’hui une proportion importante de la clientèle de 55 ans et plus. (Photo: 123RF)

 

Voyages au Québec: par dépit ou par choix?
Emilie Laperrière
Selon un récent sondage HelloSafe, près de 90% des Québécois de 55 ans et plus n’ont pas voyagé hors du Canada depuis le début de la pandémie. La tendance locale se poursuivra-t-elle après la crise? Rien n’est moins sûr.
«Pendant la pandémie, les baby-boomers ont voyagé significativement plus que les autres groupes d’âge au Québec», remarque Marc-Antoine Vachon, titulaire de la Chaire de tourisme Transat à l’ESG-UQAM. La Capitale-Nationale, les Cantons-de-l’Est et les Laurentides font partie des régions qui ont accueilli le plus de retraités. Le Bas-Saint-Laurent et Chaudière-Appalaches ont aussi réussi à les attirer.
Même si la COVID-19 a freiné les ardeurs de certains, 60% des 55 ans et plus comptent faire leurs valises en 2022, d’après l’enquête d’HelloSafe. «Les aînés sont plus enthousiastes à l’idée de partir que les autres répondants», constate Alexandre DeSoutter, porte-parole d’HelloSafe pour le Québec. 
De ce nombre, seulement 8% prévoient explorer le pays alors que 17% désirent parcourir l’Amérique et 35% planifient de franchir les frontières du continent. Les baby-boomers sont d’ailleurs plus enclins à voyager au-delà du Canada que les autres groupes d’âge. Ce qui fait dire à Alexandre DeSoutter qu’avec la levée des restrictions sanitaires un peu partout sur la planète, le Québec risque de descendre dans les intentions de voyage des aînés. 
Parmi les destinations prisées par les personnes plus âgées cette année, les États-Unis, Cuba, l’Italie, la France et le Portugal se fraient un chemin en tête de liste. On assiste donc, du moins sur papier, à un retour des habitudes de voyage d’avant la crise. 
Québec, mon amour
Ces chiffres n’ont pas de quoi réjouir le PDG de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Martin Soucy, même s’ils ne le surprennent probablement pas. «Avant la pandémie, les aînés voyageaient surtout à l’extérieur du Québec», admet-il.
Chez Voyages Gendron, une agence qui sert principalement les aînés, on constate aussi un intérêt pour l’international après deux ans enfermés entre quatre murs, mais le voyage local se maintient. «Des milliers de passagers en autocar se rendront aux Îles-de-la-Madeleine cette année. On a 122 voyages prévus pour la saison», précise Marc-Olivier Gagné, directeur aux développements numériques.
Pour inciter jeunes et moins jeunes à choisir leur coin de pays comme destination de vacances cet été, l’Alliance a lancé au début avril la campagne Québec, mon amour. Cette dernière met en vedette des Québécois d’adoption qui parlent d’expériences uniques à vivre ici.
Modifier l’offre
Il en faudra néanmoins plus pour convaincre les baby-boomers de rester dans la province. «L’époque est différente, et la génération aussi», constate Martin Soucy. Peut-être parce que les aînés d’aujourd’hui sont plus en forme que ceux qui les ont précédés, les voyages de groupe en autobus pour sillonner les routes du Québec perdent en popularité auprès de cette clientèle, du moins les plus jeunes d’entre eux.
«Les gens vont rechercher des voyages individuels, axés sur leurs champs d’intérêt», croit Martin Soucy. Pour attirer ce groupe, notamment friand de plein air, de bonne chère et de culture, celui-ci miserait sur la diversité du Québec et sur l’aspect économique.  
«Nos 22 régions comptent toutes des parcs nationaux, des attraits gourmands, des chefs qui mettent notre terroir en valeur chacun à leur façon. Certains festivals peuvent aussi intéresser les amateurs de culture. Et on n’a même pas besoin de considérer le taux de change!» 
Les voyages intergénérationnels connaissent également un certain engouement. Les grands-parents partent désormais avec leurs petits-enfants. «C’est un segment qui est en croissance. Ça amène les entreprises à adapter leurs infrastructures en conséquence», constate Martin Soucy. Ces dernières doivent offrir de plus grandes unités, des chambres plus spacieuses, avec un salon parfois. 
La location d’équipement sportif, comme un vélo électrique, peut faciliter la vie de ceux qui, bien qu’ils soient encore en forme, n’ont quand même plus vingt ans. Les expériences insolites foisonnent aussi au Québec. «De l’hébergement dans une bulle aux micromaisons, il y en a pour toutes les bourses. Ça attire l’attention de cette clientèle.»
Le caravanage, ou le voyage en véhicule récréatif, rejoint aujourd’hui une proportion importante de la clientèle de 55 ans et plus. «Ce genre d’escapade offre une autonomie et un sentiment de sécurité. On peut accrocher les vélos derrière, avoir sa propre nourriture, partir et choisir où on s’arrête.» 
Reste à voir si ces options persuaderont les baby-boomers de redécouvrir la province plutôt que d’explorer le monde. 
-30-

 

Selon un récent sondage HelloSafe, près de 90% des Québécois de 55 ans et plus n’ont pas voyagé hors du Canada depuis le début de la pandémie. La tendance locale se poursuivra-t-elle? Rien n’est moins sûr.

«Pendant la pandémie, les baby-boomers ont voyagé significativement plus que les autres groupes d’âge au Québec», remarque Marc-Antoine Vachon, titulaire de la Chaire de tourisme Transat à l’ESG-UQAM. La Capitale-Nationale, les Cantons-de-l’Est et les Laurentides font partie des régions qui ont accueilli le plus de retraités. Le Bas-Saint-Laurent et Chaudière-Appalaches ont aussi réussi à les attirer.

Même si la COVID-19 a freiné les ardeurs de certains, 60% des 55 ans et plus comptent faire leurs valises en 2022, d’après l’enquête d’HelloSafe. «Les aînés sont plus enthousiastes à l’idée de partir que les autres répondants», constate Alexandre DeSoutter, porte-parole d’HelloSafe pour le Québec.

De ce nombre, seulement 8% prévoient explorer le pays alors que 17% désirent parcourir l’Amérique et 35% planifient de franchir les frontières du continent. Les baby-boomers sont d’ailleurs plus enclins à voyager au-delà du Canada que les autres groupes d’âge. Ce qui fait dire à Alexandre DeSoutter qu’avec la levée des restrictions sanitaires un peu partout sur la planète, le Québec risque de descendre dans les intentions de voyage des aînés.

Parmi les destinations prisées par les personnes plus âgées cette année, les États-Unis, Cuba, l’Italie, la France et le Portugal se fraient un chemin en tête de liste. On assiste donc, du moins sur papier, à un retour des habitudes de voyage d’avant la crise. 

 

Québec, mon amour

Ces chiffres n’ont pas de quoi réjouir le PDG de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec, Martin Soucy, même s’ils ne le surprennent probablement pas. «Avant la pandémie, les aînés voyageaient surtout à l’extérieur du Québec», admet-il.

Chez Voyages Gendron, une agence qui sert principalement les aînés, on constate aussi un intérêt pour l’international après deux ans enfermés entre quatre murs, mais le voyage local se maintient. «Des milliers de passagers en autocar se rendront aux Îles-de-la-Madeleine cette année. On a 122 voyages prévus pour la saison», précise Marc-Olivier Gagné, directeur aux développements numériques.

Pour inciter jeunes et moins jeunes à choisir leur coin de pays comme destination de vacances cet été, l’Alliance a lancé au début avril la campagne Québec, mon amour. Cette dernière met en vedette des Québécois d’adoption qui parlent d’expériences uniques à vivre ici.

 

Modifier l’offre

Il en faudra néanmoins plus pour convaincre les baby-boomers de rester dans la province. «L’époque est différente, et la génération aussi», constate Martin Soucy. Peut-être parce que les aînés d’aujourd’hui sont plus en forme que ceux qui les ont précédés, les voyages de groupe en autobus pour sillonner les routes du Québec perdent en popularité auprès de cette clientèle, du moins les plus jeunes d’entre eux.

«Les gens vont rechercher des voyages individuels, axés sur leurs champs d’intérêt», croit Martin Soucy. Pour attirer ce groupe, notamment friand de plein air, de bonne chère et de culture, celui-ci miserait sur la diversité du Québec et sur l’aspect économique.  

«Nos 22 régions comptent toutes des parcs nationaux, des attraits gourmands, des chefs qui mettent notre terroir en valeur chacun à leur façon. Certains festivals peuvent aussi intéresser les amateurs de culture. Et on n’a même pas besoin de considérer le taux de change!» 

Les voyages intergénérationnels connaissent également un certain engouement. Les grands-parents partent désormais avec leurs petits-enfants. «C’est un segment qui est en croissance. Ça amène les entreprises à adapter leurs infrastructures en conséquence», constate Martin Soucy. Ces dernières doivent offrir de plus grandes unités, des chambres plus spacieuses, avec un salon parfois. 

La location d’équipement sportif, comme un vélo électrique, peut faciliter la vie de ceux qui, bien qu’ils soient encore en forme, n’ont quand même plus vingt ans. Les expériences insolites foisonnent aussi au Québec. «De l’hébergement dans une bulle aux micromaisons, il y en a pour toutes les bourses. Ça attire l’attention de cette clientèle.»

Le caravanage, ou le voyage en véhicule récréatif, rejoint aujourd’hui une proportion importante de la clientèle de 55 ans et plus. «Ce genre d’escapade offre une autonomie et un sentiment de sécurité. On peut accrocher les vélos derrière, avoir sa propre nourriture, partir et choisir où on s’arrête.»

Reste à voir si ces options persuaderont les baby-boomers de redécouvrir la province plutôt que d’explorer le monde.

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