L'écart générationnel se réduit


Édition du 14 Septembre 2019

L'écart générationnel se réduit


Édition du 14 Septembre 2019

Près d’un utilisateur sur deux âgé de 55 à 64 ans (47 %) et 30 % des 65 ans et plus ont fait un achat en ligne en 2018. (Photo: 123RF)

MARCHÉS DES AÎNÉS. Si les jeunes sont toujours les plus actifs sur le Web, le volet «Vieillir à l'ère numérique» de l'enquête NETendances 2018 du Centre facilitant la recherche et l'innovation dans les organisations (CEFRIO) montre que l'écart numérique entre les générations s'amenuise au fil du temps.

«On remarque que les personnes plus âgées sont de plus en plus intéressées par les technologies et leur usage dans différents domaines, comme le transactionnel ou les objets connectés. La courbe d'appropriation s'accélère en ce moment», souligne Mélanie Normand, directrice de projet du CEFRIO. Le nombre d'aînés branchés de 65 ans et plus a en effet atteint à 80 % en 2018, une augmentation de 20 % depuis 2014. De plus, 75 % des 55 à 64 ans et 61 % des plus de 65 ans utilisent Internet quotidiennement, indiquent les données de l'enquête NETendances 2018 publiées en août.

Les réseaux sociaux

Autre constat : la majorité (78 %) des 55 à 64 ans et la moitié des 65 ans et plus (49 %) utilisent les réseaux sociaux à des fins personnelles. Dans les deux cas, Facebook arrive en tête de liste en matière de popularité. «Les 55 ans et plus constituent le groupe le plus en croissance sur cette plateforme», constate Stéphane Mailhiot, vice-président principal, Stratégies de marque chez Havas Montréal. Ils sont non seulement spectateurs, mais interagissent beaucoup, notamment avec les marques. Il n'est donc pas étonnant que de plus en plus d'entreprises utilisent ces canaux pour atteindre leur clientèle plus âgée.

Si les jeunes ont presque tous un cellulaire en poche, les aînés ont plutôt adopté la tablette électronique. Ainsi, 49 % des 65 ans et plus ont acheté cet outil, alors qu'ils ne sont que 39 % à détenir un téléphone intelligent. Chez les 55 à 64 ans, ces proportions sont respectivement de 58 % et de 63 %. Les entreprises qui ciblent cette tranche de la population ont donc tout avantage à s'assurer que leur site web est fonctionnel sur la tablette électronique, au risque de perdre des joueurs. Des organisations comme La Presse l'ont bien compris, alors que leur application La Presse+ est parfaitement adaptée aux besoins des baby-boomers, estime Jean-François Renaud, associé et cofondateur d'Adviso. «On observe plusieurs initiatives au Québec - des formations, par exemple - destinées à initier les aînés à l'utilisation de différentes technologies, comme la tablette», ajoute Mme Normand.

Habiletés variables

Le sentiment de bien maîtriser les outils du Web varie selon les générations, constate également le CEFRIO. Si 69 % des 25 à 34 ans estiment leur niveau d'habileté à utiliser Internet de façon générale comme étant élevée, cette proportion chute à 36 % chez les internautes de 55 à 64 ans, et à 23 % chez les plus âgés. Pas étonnant qu'une étude menée par le Groupe Nielsen ait montré qu'en cas de défaillance technologique, les utilisateurs les plus âgés ont tendance à se blâmer eux-mêmes, contrairement aux plus jeunes, rappelle M. Renaud. D'où l'importance de simplifier au maximum les outils numériques qui s'adressent aux personnes du troisième âge.

Commerce en ligne

Près d'un utilisateur sur deux âgé de 55 à 64 ans (47 %) et 30 % des 65 ans et plus ont fait un achat en ligne en 2018, estime le CEFRIO. Si les vêtements, chaussures, bijoux et accessoires demeurent la principale catégorie de transaction sur le Web pour ces deux groupes d'âge, ils se sont également procuré des voyages, des billets de spectacles, des produits électroniques, des livres, des revues et des journaux. Autant de pistes à explorer pour ceux qui s'intéressent au marché numérique des aînés.

Au-delà d'Internet, les technologies offrent également des possibilités multiples pour la population vieillissante grâce à l'utilisation d'objets connectés, de l'intelligence artificielle, d'algorithmes, de systèmes de reconnaissance vocale, etc. Si plusieurs cherchent comment ces innovations peuvent contribuer à améliorer le quotidien des aînés, 55 % des 65 ans et plus indiquent souhaiter considérer l'usage d'un outil technologique afin de rester autonomes le plus longtemps possible, montre l'enquête du CEFRIO.

On y constate également que «68 % des aînés québécois estiment que les technologies aident à renforcer le sentiment de sécurité à la maison». D'ailleurs, un adulte sur cinq (19 %) âgé de 65 ans et plus possède déjà au moins un objet connecté chez lui, comme un lecteur multimédia en continu ou un téléviseur intelligent. Une proportion qui n'est pas si loin de la moyenne des adultes québécois, qui s'établit à 24 %.

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