Collectivités entrepreneuriales : les villes qui montent au Québec

Publié le 19/10/2015 à 08:47

Collectivités entrepreneuriales : les villes qui montent au Québec

Publié le 19/10/2015 à 08:47

Par Matthieu Charest

RETOUR AU DOSSIER

Si le Québec est sous-représenté dans les premiers rangs du classement Les collectivités entrepreneuriales (découvrez le classement complet ici), publié par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), plusieurs municipalités québécoises ont affiché une progression considérable de leur score.

Les Affaires a choisi de vous présenter les trois villes qui ont connu la plus nette progression de leur score depuis 2014. Étant donné un classement ex aequo, ce qui devait être un top 3 s’est transformé en top 4. Voici les villes sélectionnées:

Découvrez ici le classement complet du Québec

Baie-Comeau : l’éveil entrepreneurial

Variation du score entre 2014 et 2015 : + 8,8
Score 2015 : 57,2/100
· Présence : 5,9/25
· Perspectives : 21,3/35
· Politiques : 29,9/40
10e rang au Québec, 57e rang au Canada
Population : 22 006

Faisant face à plusieurs crises dans les secteurs de la foresterie et de l’aluminium, Baie-Comeau a connu « un éveil entrepreneurial, explique Guy Simard, directeur du développement industriel à Innovation et développement Manicouagan. Nous avons reçu un soutien gouvernemental pour nous diversifier, notamment dans le bioalimentaire et le tourisme, et les gens ont saisi les occasions. J’ai aussi remarqué que plusieurs jeunes entrepreneurs se sont lancés en affaires ». La microbrasserie St-Pancrace, fondée par six jeunes associés et employant une trentaine de personnes, en est d’ailleurs un exemple patent.

« Plusieurs grands projets sont sur le point d’aboutir, comme avec Mason Graphite, qui construira un concentrateur de minerai de graphite. Puisque notre région se situe le plus au sud du territoire nordique, on sent vraiment une volonté de saisir les occasions qui découleront du Plan Nord. Nous avons d’ailleurs l’un des ports les plus importants du Québec. Nous voulons aussi débuter la phase 3 du parc industriel Jean-Noël-Tessier, où nous disposerons de plus de 500 hectares de terrain, avec la capacité de doubler la superficie plus tard. »

« Il faut diversifier notre base industrielle, poursuit M. Simard. Mais parce que nous avons réussi à consolider notre économie, nous aurons le temps d’attirer de nouveaux investisseurs. »

Découvrez le classement complet du Canada ici

Rivière-du-Loup : célébrer la réussite

Amélioration du score : + 6,7
Score 2015 : 66,1/100
· Présence : 15,6/25
· Perspectives : 17,6/35
· Politiques : 33/40
1er rang au Québec, 17e rang au Canada
Population : 19 782

Non seulement Rivière-du-Loup est-elle passée de la 5e à la 1re position québécoise du classement des collectivités entrepreneuriales cette année, mais elle fait un bond de neuf rangs au palmarès canadien. Tout ça, dans un contexte nettement moins favorable au Québec actuellement.

Pour Hugo Dubé, président de ServLinks Communication et président de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, le dynamisme louperivois se constate facilement. « J’ai plusieurs bureaux ailleurs au Québec [Matane, La Pocatière, Québec, Montréal et Rimouski] et, bien que je perçoive que l’entrepreneuriat est ancré chez nous, je le constate moins ailleurs. Notre moteur à nous, ce sont les PME. Il y a beaucoup de relève familiale, et nos enfants baignent dans la culture entrepreneuriale dès leur plus jeune âge. Nous valorisons le succès. Ça donne envie de travailler encore plus fort. De plus, la communauté est très soudée. Par exemple, nous avons lancé un programme d’achat local pour encourager nos commerçants. Je crois que notre Chambre est unique sur ce plan. Nous sommes d’ailleurs en train de développer une stratégie de développement pour éviter de naviguer à l’aveugle. »

Et si « nos jeunes prennent la relève, que les gens sont confiants et que les taxes “ont de l’allure”, il n’en reste pas moins que tout n’est pas parfait. Par exemple, la Ville devrait assouplir un peu les règles d’urbanisme. Parfois, je trouve que les fonctionnaires ne sont pas sur le mode de la solution. Moi, comme entrepreneur, si j’ai un projet, je m’arrange pour le réaliser demain ». 

Joliette : quand l’humilité paye

Amélioration du score : + 6
Score 2015 : 60,7
· Présence : 8,1/25
· Perspectives : 18,4/35
· Politiques : 34,1/40
5e rang au Québec, 36e rang au Canada
Population : 20 430

« Je ne pense pas qu’il y ait un “truc” pour faire bonne figure au sein de ce classement », avance Nicolas Framery, directeur général du CLD de Joliette. Pourtant, sa ville se démarque. De la 10e position au Québec en 2014, elle occupe maintenant le 5e rang. Quant à son score, il s’est bonifié de 6 points. « Bon, c’est sûr qu’on est beaux, qu’on est fins et tout et tout [rires], mais certains éléments pris en compte dans ce palmarès sont subjectifs, et notre MRC peut ressembler à beaucoup d’autres endroits au Québec. »

Pour le directeur général, le résultat enviable de Joliette s’explique d’abord par le « fort tissu d’entrepreneurs locaux. Ce sont eux qui font notre succès, comme Triotech ou le Groupe Harnois. Nous, nous ne faisons que les accompagner. L’administration municipale est très proche de nos entrepreneurs, elle est toujours prête à les écouter. La Ville s’est inscrite au système PerLE [un service en ligne pour le démarrage d’entreprises] et a mis sur pieds ÉcoJoliette, qui est une démarche de développement de huit chantiers stratégiques. Elle a demandé aux gens ce qu’elle devait faire. Toutes les administrations ne sont pas prêtes à entendre [ce qu’ils ont à dire] ».

Rimouski : l’effervescence maritime

Amélioration du score : + 6
Score 2015 : 60,6
· Présence : 8,8/25
· Perspectives : 22,7/35
· Politiques : 29,1/40
6e rang au Québec, 37e rang au Canada
Population : 48 844

« Je sens une effervescence entrepreneuriale, lance d’entrée de jeu Éric Forest, maire de Rimouski et président d’office de l’Union des municipalités du Québec. Je remarque beaucoup d’investissements, beaucoup d’exportations et, depuis quatre ou cinq ans, beaucoup de signaux positifs. En plus d’accueillir le siège de la Technopole maritime du Québec [réseau de développement du secteur des sciences, technologies et biotechnologies marines], notre université [l’UQAR] se démarque, notamment par le nombre de publications scientifiques. »

Quand Québec a effectué des compressions massives dans le réseau des CLD, Rimouski a choisi de fédérer les outils de développement économique qu’elle avait à sa disposition au sein de la SADC de la Neigette, qui regroupe l’ensemble de la MRC. Quant à la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER), elle a intégré l’office du tourisme et la société de développement du centre-ville. « Je crois que nous sommes les premiers au Québec à faire ça, soutient M. Forest. On travaille ensemble. Quand le Haut-Pays se développe, c’est bon pour nous. Maintenant, on se passe “la puck” plus facilement. »

Le grand défi des prochaines années « sera démographique, assure le maire. Il faut attirer et retenir notre relève de qualité, en plus d’offrir tout le soutien nécessaire aux entreprises pour qu’elles se dotent de solutions TI à la fine pointe. Quant aux taxes foncières, on a déjà étiré l’élastique au maximum, plaide M. Forest, il faut briser la relation féodale selon laquelle les villes doivent offrir de plus en plus de services, et Québec, imposer de plus en plus de redditions de comptes ».

Découvrez ici le classement complet du Québec
Découvrez ici le classement complet du Canada


Sources : FCEI, MAMROT
La somme des valeurs pour chaque catégorie (présence, perspectives et politiques) peut différer du score final en raison de l'arrondissement des résultats.

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