Cambli mise sur l'innovation pour grandir

Offert par Les Affaires


Édition du 27 Octobre 2018

Cambli mise sur l'innovation pour grandir

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Édition du 27 Octobre 2018

Par François Normand

Au fil des ans, Cambli a réalisé plusieurs innovations grâce à la création d’un département consacré aux projets spéciaux, qui a mis au monde notamment le ­BlackWolf (notre photo).

Dans un environnement très concurrentiel, l'innovation a été et demeurera toujours le principal vecteur de croissance pour le fabricant québécois de camions blindés, Groupe Cambli.

«Notre croissance est vraiment organique. Est-ce la meilleure stratégie à long terme ? Peut-être pas», confie Véronique Tougas, présidente de l'entreprise familiale de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Dans le passé, Cambli a fait une petite acquisition aux États-Unis, une usine au Nevada. Elle s'est toutefois départie de cet actif (l'inscription de l'usine doit encore être retirée du site web de Cambli).

La stratégie de croissance interne, elle, a donné des résultats. Il y a cinq ans, le chiffre d'affaires de la société avoisinait les 25 millions de dollars. Aujourd'hui, il s'établit à 42 M$. Le nombre d'employés a de son côté plus que doublé depuis 2013, passant de 114 à 275 personnes.

Cambli fabrique deux grandes familles de véhicules blindés : les camions pour le transfert de fonds (90 % des revenus) et les camions pour les activités paramilitaires comme le transport de policiers (10 % des revenus).

Au fil des ans, l'entreprise a réalisé plusieurs innovations grâce à la création d'un département consacré aux projets spéciaux. Cette unité a mis au monde plusieurs produits nichés comme le Thunder 2 et le BlackWolf, deux véhicules tactiques pour les interventions policières.

Les États-Unis sont de loin la vache à lait de l'entreprise. Elle y vend 80 % de ses camions blindés. Près de 15 % sont vendus au Canada et le reste, essentiellement en Afrique (5 %).

Les revenus de l'entreprise de Saint-Jean-sur-Richelieu ont pratiquement bondi de 50 % par année depuis 2016. Une conjoncture de marché particulière explique toutefois cette situation, admet Mme Tougas.

«La flotte de camions de nos clients est vieillissante ; ils sont donc en train de les renouveler», dit-elle, en précisant que cette fenêtre d'occasion d'affaires se fermera bientôt quand les clients auront fini d'acheter de nouveaux véhicules.

Bien entendu, il y aura toujours une demande en camions blindés pour le transfert de fonds en Amérique du Nord. Par contre, les ventes sont appelées à diminuer pour se stabiliser dans les prochaines années.

Cambli a toutefois vu venir le coup et s'est préparée en conséquence.

Une percée dans un nouveau marché ?

Depuis quelques années, la PME essaie de décrocher un contrat avec un important client canadien pour une nouvelle gamme de véhicules blindés. «Si tout va bien et que nous décrochons ce contrat, cela pourrait faire doubler nos revenus en 2020-2021 par rapport à aujourd'hui», affirme Véronique Tougas, en se montrant discrète sur l'identité du client et son secteur d'activité.

La partie R-D de ce projet est terminée. Cambli est en train de livrer des prototypes à son client qui effectue des tests afin d'évaluer s'ils répondent bien à ses besoins. La concurrence est forte, car d'autres entreprises sont en lice pour ce lucratif contrat.

«On saura en janvier si nous pourrons réaliser le contrat», confie la patronne de Cambli.

Il va sans dire qu'un tel projet nécessite des investissements. L'entreprise a déjà investi ses capitaux propres et elle songe à faire un emprunt. Elle n'exclut pas non plus d'ouvrir un jour le capital de l'entreprise pour financer sa croissance.

«Je ne suis pas fermée du tout à l'idée, mais ce n'est pas ce que je cherche pour l'instant», précise l'entrepreneure.

Véronique Tougas détient 85 % du capital-actions de l'entreprise, tandis que son associé et vice-président, Martin Cousineau, en possède 15 %. Selon elle, le moment opportun doit être favorable pour ouvrir ce capital, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Si jamais le fabricant de camions blindés décroche le contrat en janvier, il devra investir moins de 10 M$ pour aménager la chaîne de production à son usine de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Cambli devra aussi embaucher de 100 à 150 employés supplémentaires.

Dans ce contexte, le plus grand risque d'affaires de l'entreprise à court terme est que ce contrat lui glisse entre les doigts. Si jamais un tel scénario devait se produire, Cambli continuera à se battre pour décrocher d'autres contrats, assure la dirigeante.

Pour être plus compétitive, l'entreprise est d'ailleurs en train de transformer son usine de Saint-Jean-sur-Richelieu en usine intelligente 4.0, c'est-à-dire une usine qui utilise, connecte et intègre toutes les nouvelles technologies. «On est en train de transformer Cambli pour être capable de passer dans la cour des grands», laisse tomber Véronique Tougas.

La femme d'affaires compte aussi sur le savoir-faire de ses employés et les 60 ans d'expérience de l'entreprise pour permettre à Cambli de se démarquer, sans parler d'être à l'écoute des besoins des clients.

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