Cabinets comptables: l'équation de la réussite


Édition du 10 Février 2021

Cabinets comptables: l'équation de la réussite


Édition du 10 Février 2021

(Photo: 123RF)

LES GRANDS DE LA COMPTABILITÉ. En 2020, les cabinets comptables, au Québec, ont été extrêmement sollicités par leurs clients mis à l’épreuve par la pandémie, alors qu’eux-mêmes devaient gérer les effets de la crise sanitaire sur leur propre entreprise. En fin de compte, ils ont dans l’ensemble réussi à garder leur personnel et à revoir rapidement leur manière de servir leurs clients. 

Le classement des 25 plus grandes firmes comptables, réalisé par « Les Affaires » à partir des données de l’exercice 2020, ne fait état que d’une soixantaine d’employés de moins que l’exercice précédent, une baisse de 0,5 %. Deloitte Canada et Raymond Chabot Grant Thornton trônent aux deux premières positions, suivis par PwC Canada, KPMG, Mallette et EY. Toutes comptent plus de 1000 employés au Québec. 

« La pandémie a montré l’importance d’agir comme des conseillers d’affaires complets et de pouvoir proposer des actions concrètes dans une large gamme de secteurs afin de bien soutenir les clients », affirme Geneviève Provost, associée directrice pour le Québec et la région de la Capitale-Nationale de Deloitte, qui trône cette année au premier rang du classement.

 

Défendre l’essentiel

« Dans la tourmente, nous avons mis l’accent sur la protection des vies et des emplois, note Anne-Marie Hubert, associée directrice pour le Québec d’EY, sixième au classement. Nous étions habitués au télétravail, mais ce n’était pas le cas de tous nos clients. Nous en avons donc aidé plusieurs à organiser le travail à distance et à sécuriser leurs systèmes informatiques, ainsi qu’à trouver des équipements de protection pour ceux qui devaient continuer de travailler en personne. » 

En janvier, EY a acquis Résolution, une firme montréalaise dont l’expertise bonifiera son offre de services dans la lutte contre les crimes financiers, notamment le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes. Le cabinet poursuivra aussi son virage numérique. Il entend par exemple investir dans les technologies qui facilitent le travail en mode hybride. « Dans de plus en plus de séances de travail, une partie des gens est sur place et une autre se trouve à distance et nous souhaitons améliorer nos capacités de ce côté », explique Anne-Marie Hubert.

 

S’occuper de ses employés

Le classement de cette année montre quelques progressions intéressantes, notamment celle du Groupe RDL. Son nombre d’employés a augmenté de 25 %, ce qui lui a permis de passer du 12e au 11e rang. En novembre 2020, la firme a annoncé un partenariat avec le bureau d’avocats Boudreau et Associés pour former Groupe RDL Avocats + Notaires. Cette association a mené à une refonte du logo accompagnée d’un nouveau site web et de l’ouverture d’un bureau supplémentaire à Thetford Mines. En janvier, Michel K. Landry est devenu chef de la direction du Groupe RDL — Solutions comptables. 

Le cabinet Richter conserve quant à elle son septième rang, au terme d’une année mouvementée. « Nous avions des plans d’urgence, mais nous n’avions jamais vécu de situation dans laquelle tous nos employés devaient travailler à la maison, reconnaît l’associée Mindy Mayman. Nous nous sommes adaptés pour bien servir nos clients à partir d’un système très décentralisé. » 

La visioconférence s’est rapidement imposée. « Le téléphone ne suffit pas, poursuit-elle. Dans une période aussi difficile, nos clients ont besoin de nous voir, même si c’est sur un écran, et de sentir que nous sommes là pour eux. » 

Richter a vite institué un comité de réponse à la COVID-19. Ses membres devaient adapter les locaux en fonction des exigences sanitaires de la Santé publique, mais également prendre soin de la santé physique et psychologique des employés du cabinet. « Nous avons par exemple bonifié le programme d’assurance lié à la santé mentale, en plus de discuter avec nos employés régulièrement pour vérifier comment ils tenaient le coup », décrit Mindy Mayman.

 

La pandémie ne freine pas BCGO

À BCGO, le passage au télétravail s’est effectué en douceur. « Nous sommes à 95 % sans papier depuis 2012 et nos gens sont équipés pour travailler à distance, donc l’adaptation s’est réalisée très rapidement en mars », relate l’associé Réjean Lévesque. Elle s’est toutefois révélée un peu plus difficile pour certains clients, les PME n’étant pas toutes prêtes pour cette nouvelle réalité. 

« Nos clients ont aussi demandé beaucoup de conseils et d’assistance dans la recherche de subvention, la compréhension des nouveaux programmes d’aide financière gouvernementaux et la gestion du personnel », ajoute l’associé Galal Behna. 

La pandémie n’a pas découragé BCGO de poursuivre sa stratégie d’expansion sur les deux rives de Montréal. En septembre, le cabinet a fusionné avec Lemay Loulou, une firme de Laval. Puis, en décembre, BCGO a remis cela avec trois fusions : Goudreau Poirier Inc., Desjardins et Associé CPA et Desrosiers, Lombardi. Aujourd’hui, BCGO compte six bureaux à Brossard, Montréal, Salaberry-de-Valleyfield, Laval, Repentigny et Vaudreuil-Dorion. Le cabinet, au 17e rang, affiche la progression la plus spectaculaire du classement : son nombre d’employés a bondi de 46,7 % en un an. 

« En 2021, il sera important de nous consacrer à la consolidation de ces partenariats, confie Réjean Lévesque. La pandémie nous a empêchés de mener les activités d’intégration habituelles. Nous avons bien hâte que tout le monde puisse se rencontrer en personne ! »

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